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POURSUITES ENGAGÉES CONTRE DES MÉDIAS AYANT RÉVÉLÉ L’AFFAIRE PEGASUS : Le Maroc débouté par la justice française

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En été 2021, l’affaire de la vaste opération d’espionnage par le logiciel Pegasus a ébranlé le palais de Rabat et impliqué les services du Makhzen d’Abdellatif Hammouchi.

Durant les semaines d’après, le consortium international des médias d’investigation derrière l’éclatement du scandale était revenu pour acculer davantage le Maroc par des preuves à l’appui. Pas que, aux dernières nouvelles, les poursuites judiciaires engagées par le Maroc pour diffamation sont rejetées dans le fond et la forme. Ainsi, les poursuites en diffamation du Maroc contre des ONG et médias français ayant révélé ou dénoncé le recours par Rabat au logiciel d’espionnage Pegasus ont été déclarées vendredi irrecevables par la justice française.
Le tribunal correctionnel de Paris a rendu dix jugements déclarant l’irrecevabilité des citations directes contre Le Monde, Radio France, France Media Monde, Mediapart, L’Humanité, Forbidden Stories et Amnesty International.
Les décisions s’appuient sur un article de la loi française de 1881 sur la liberté de la presse, qui « ne permet pas à un État, qui ne peut pas être assimilé à un particulier au sens de ce texte, d’engager une poursuite en diffamation ». À l’audience du 26 janvier, la procureure avait demandé au tribunal d’appliquer une jurisprudence « constante » dans ce domaine, citant des décisions récentes de la Cour de cassation, la plus haute juridiction de l’ordre judiciaire français.
Le Maroc a été accusé à l’été 2021 d’avoir utilisé Pegasus, logiciel conçu par la société de l’entité sioniste « NSO », après une vaste enquête menée par un consortium de 17 médias internationaux sur la base de données obtenues par l’organisation Forbidden Stories et par Amnesty International.
Le logiciel Pegasus permet, une fois installé dans un téléphone mobile, d’espionner l’utilisateur de l’appareil, accédant à ses messageries, ses données, ou activant l’appareil à distance à des fins de captation de son ou d’image.
À rappeler que des organisations de défense des droits de l’Homme et des professionnels des médias marocains avaient récemment demandé aux présidents des deux chambres du Parlement du royaume, de former une mission pour enquêter sur le scandale du logiciel « Pegasus » utilisé par le Maroc pour espionner des personnalités publiques locales et étrangères, y compris des chefs d’État.
F. G.

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