Le mot d’ordre de grève qu’avait lancé le conseil des lycées d’Algérie (CLA) n’a pas eu l’écho attendu. Hier, les lycées de certaines communes de la capitale ont assuré les cours normalement. La plupart des enseignants n’ont pas adhéré au mouvement de grève.
C’est en tout cas le constat qu’on a pu avoir après une tournée effectuée à Hussein dey, Ruisseaux, et Kouba où la plupart des lycées que nous avons approchés n’ont pas observé de grève. En effet, devant le lycée El Thaalibiya rien ne laissait paraître qu’un débrayage avait lieu. Les élèves avaient rejoint, normalement, leurs classes. Les enseignants aussi ont assuré leur travail. Même constat au lycée technique Zabana d’El Makkariya. Le surveillant général de l’établissement a assuré que les élèves et les enseignants ont comme à leur habitude rejoint les salles de cours. « Nous n’avons pas entendu parler de la grève, nous ne sommes pas concernés », a-t-il affirmé. Un peu plus loin au lycée Aïcha à Hussein dey, c’est pratiquement la même réponse. Une enseignante qui venait de rejoindre l’entrée du lycée a déclaré que la grève n’est pas observée ici. « Nous travaillons normalement sans aucune interruption» ajoute-t-elle. Par contre au lycée technique Ibn El Haythem à Ruisseaux, même si certains enseignants ont répondu au mouvement de grève lancé par le CLA leurs collègues ont, par contre, décliné cet appel.
C’est ce que confirme un responsable de sécurité qui a précisé que seulement les anciens enseignants de ce lycée qui ont fait grève. Pour plus de détails sur cette action de contestation d’une journée, nous avons joint le porte-parole du CLA, Idir Achour, qui a par contre présenté un bilan plutôt positif. En effet, selon ses dires les adhérents au conseil des lycées d’Algérie ont tous répondu à l’appel, alors que l’action a été partiellement suivie dans certains lycées du pays. Idir Achour explique également que des communiqués de solidarité sont parvenus par d’autres organisations syndicales à l’instar des corps communs.
« Ces derniers ont appelé à plus de concertation à l’avenir avec eux », indique-t-il. Toujours dans le même ordre d’idée, notre interlocuteur fait état de l’adhésion de cinq nouvelles wilayas sous l’égide du syndicat. Il cite à ce titre, Tissemssilt, Sétif et Tlemcen. Pour ce qui est des revendications du syndicat, Idir Achour rappelle qu’il s’agit de deux principaux points. Le premier concerne la question du pouvoir d’achat des travailleurs de l’éducation qui a diminué de 25%, notamment avec la nouvelle loi de finances qui « ne nous facilite pas la vie », et du dossier de retraite. Pour le deuxième point, nous demandons la concrétisation des engagements de la tutelle cosignés dans le PV du 7/3/2014 qui concernent la valorisation des heurs supplémentaires, les primes du Sud, les logements de fonction et la gestion des œuvres sociales. Parmi les revendications du CLA, il y a lieu de citer aussi l’intégration de tous les contractuels dans le secteur de l’éducation ainsi que le paiement régulier de leur salaire.
Toujours en ce qui concerne ce syndicat, il faut rappeler qu’il a catégoriquement refusé la signature du pacte d’éthique et de stabilité soumise par le ministère de l’éducation nationale à tous les partenaires sociaux du secteur. Alors que neuf syndicats s’étaient engagés de participer à l’enrichissement de ce pacte en attendant sa signature finale à la fin de ce moins en cours, le Cla, quant à lui, n’avait pas adhéré à la démarche. Pour Idir Achour l’objectif de ce pacte est avant tout de gagner l’opinion publique.
Ania Nait Chalal