À l’occasion de la célébration de la Journée mondiale des droits de l’enfant, qui correspond au 20 novembre, le Forum de la Sûreté nationale a abrité, hier, à l’École supérieure de police Ali Tounsi, une conférence sur « le rôle de la police dans la protection des enfants ». Était invitée à ce forum, Salima Souakri, ambassadrice de l’Unicef en Algérie qui est connue pour son rôle déterminant dans la protection des enfants contre la violence.
L’ouverture de la séance a été faite par le commissaire principal Amar Laroum en donnant un aperçu global sur le phénomène complexe de la maltraitance des enfants sous toutes ses formes. Il a brossé un tableau sur les activités des services de police concernant les violences dont les enfants sont victimes quotidiennement sur tout le territoire national. Les enfants qui sont les plus exposés au phénomène soient ceux qui ont moins de 18 ans. D’autre part, il a été constaté que des wilayas sont plus touchées que d’autres par ce phénomène social. Hakim Taleb, commissaire principal et spécialiste en la matière au sein de la direction de la police judicaire a expliqué à son tour, les conséquences graves de ce phénomène, qui continue à prendre de l’ampleur en Algérie. Il a affirmé que près de 1 300 enfants ont été victimes de violences durant le premier trimestre 2015, dont 756 victimes de violences physiques et 372 victimes de violences sexuelles. à son tour, l’ambassadrice de l’Unicef Salima Souakri qui est depuis 2011 ambassadrice de l’Unicef, en Algérie a longuement intervenu en présentant un exposé détaillé sur le phénomène de la violence contre les enfants, qui sont considérés comme des victimes de la société. Il est à noter que son engagement et sa popularité apporte à l’Unicef un appui de poids à son action de sensibilisation, de plaidoyer et de promotion des droits de l’enfant. Elle joue un rôle déterminant dans la lutte contre les sévices infligés aux enfants. Selon elle, les enfants sont quotidiennement confrontés à la violence chez eux, au sein de leur famille et de la part d’autres enfants. Par ailleurs, elle a affirmé qu’une faible proportion des actes de violence commis contre les enfants, entraîne leur mort. Dans la plupart des cas, la violence ne laisse même pas de traces visibles pour déterminer ses origines.
Une grande partie de la violence n’est pas déclarée
En outre, elle a ajouté que la protection des enfants contre la violence, l’exploitation et les mauvais traitements fait partie intégrante de la protection de leur droit à la survie, à la croissance et au développement. Elle a affirmée qu’une grande partie de la violence n’est pas déclarée. Les enfants peuvent ne pas se sentir en mesure de signaler les actes de violence dont ils sont les victimes par peur des représailles, que leur auteur pourrait exercer contre eux. Il arrive que ni l’enfant ni l’auteur d’un acte de violence ne voient rien d’inhabituel ou de répréhensible dans le fait que l’enfant fasse l’objet d’actes de violence. Tous les enfants ont le droit d’être protégés contre la violence, l’exploitation et les sévices. Malgré cela, des millions d’enfants à travers le monde et de tous les milieux socio-économiques, de tous les âges, de toutes les religions et de toutes les cultures souffrent quotidiennement de sévices, d’exploitation et de violence. Selon elle, chaque jour, un nombre important d’enfants sont exposés à la violence et à la négligence graves, qui entraînent des problèmes physiques et psychologiques, ainsi que de lourdes conséquences à long terme. La plupart des enfants maltraités vivent dans un climat constant de violence et d’indifférence, et leurs besoins essentiels ne sont pas pris en compte. Il s’agit de mauvais traitements infligés à un enfant ou de négligence des besoins liés au développement de ce dernier par un parent, un tuteur ou une personne qui en prend soin, entraînant ainsi ou pouvant entraîner des blessures ou des effets néfastes sur les plans affectif ou psychologique. La violence physique se définit par le fait de frapper ou de battre un enfant, notamment de l’intoxiquer, le brûler, lui infliger des coups, lui donner des coups de pied, le mordre, le secouer, le lancer à terre,l’étrangler, ou exercer toute force ou forme de contrainte contre lui. Il a été expliqué que la violence est omniprésente dans la société où les enfants grandissent. Elle est intégrée aux normes économiques, culturelles et sociétales dont est pétri l’environnement de l’enfant. La violence peut avoir de graves répercussions sur le développement des enfants. Dans les cas les plus graves, elle peut causer leur mort ou leur infliger des blessures. Toutefois, elle peut aussi nuire à leur santé, diminuer leur capacité d’apprentissage, voire amoindrir leur volonté même d’aller à l’école. Elle peut inciter les enfants à fuir leur foyer, ce qui les expose à d’autres risques. Par ailleurs, la violence détruit la confiance des enfants en eux-mêmes et peut compromettre leur aptitude à être eux-mêmes plus tard de bons parents. Les enfants victimes de la violence courent un plus grand risque de dépression et d’envie de suicide dans leur vie future. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a calculé que 40 millions d’enfants de moins de 15 ans souffrent de maltraitance et d’abandon moral, et ont besoin de soins de santé et de protection sociale. La violence envers les enfants est un phénomène qui touche tous les types de familles et toutes les couches de la population, sans distinction de religion, d’appartenance ethnique, de catégorie sociale ou de sexe. Toutefois, les enfants qui vivent dans un milieu défavorisé sur le plan économique sont beaucoup plus à risque que les enfants plus privilégiés.
Lazreg Aounallah