Accueil Spor Participation algérienne aux JO : de polémiques en polémiques…

Participation algérienne aux JO : de polémiques en polémiques…

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Que de mots et de maux ! Des mots, il en faudra plus d’un été pour en parler. Des maux à n’en plus finir. Une semaine n’y suffira pas. Les mots de l’année, c’est la tête de rubrique qui cadre le mieux pour notre digression de la semaine. Une semaine des plus agitées où le calme olympien (tiens, tiens !) auquel on nous aura habitués au détour de chaque déculottée (on en compte beaucoup au fil de J.O placés, comme souvent depuis la retraite de certains de nos grands champions, sous le signe de l’aventure touristique, du moment que ça forme la jeunesse nous dit-on, ce qui pourrait justifier toutes les dépenses et cette générosité de l’Etat à ne jamais regarder sur les dépenses) a été rompue annonçant des joutes oratoires épiques qui ont vu, jour après jour, plateau TV après plateau TV chacun y mettre du sien, aller de ses arguments, vérités et autres révélations, pour porter un débat sans fin (jamais depuis au moins une vingtaine d’années, l’opinion n’a senti une volonté certaine, à part des faux-fuyants ne convaincant que rarement ou jamais, chez nos dirigeants sportifs de retenir les leçons de tels événements et d’établir de véritables états des lieux qui, et le moins que l’on puisse toujours rappeler, ne figurent pas au registre des priorités) ailleurs que là où l’on espère. Comme après Atlanta, puis Sydney, puis Athènes, puis Pékin, puis Londres, puis Rio, finalement à part, grâce à ces crêpages de chignon et lavages de linge sale en public (ça fait vendre et monter l’audimat ?) qui n’avancent à rien, c’est des pages qui se tournent dans de tels fracas que ça fait ressembler à de petits séismes aux dégâts certains, chacun des orateurs tirant la couverture à lui. Comme depuis maintenant six éditions de ces jeux universels grandioses, le sport algérien nage en plein surréalisme où mensonges, règlements de comptes, copinage, amateurisme, bricolage et autres maladies incurables le rongeant de l’intérieur, l’on assiste, presque impuissants, à des sortes de ballets médiatiques, des guerres de clans (la fin des cycles olympiques justifiant finalement les coups bas et les accusations frisant la diffamation) ne menant à rien sinon à des impasses que les premiers concernés, les athlètes, paient cash. Le sport algérien qui n’avance pas. Recule naturellement. A quoi, par exemple, peuvent servir ces foires d’empoigne auxquelles nous ont conviés deux de nos plus emblématiques acteurs sportifs, en l’occurrence Ammar Brahmia (membre très influent du COA et chef de la délégation algérienne dans la capitale brésilienne) et Mahour Bacha (pour sa part de l’autre côté de la barrière, lui, l’ancien décathlonien et actuel coach du très en vue Bouraâda, 5e du classement général de cette même spécialité et que le public algérien se désolait de ne pas voir finalement décrocher une des 3 places sur le podium) qui ont multiplié les échanges de politesses. Qui a tort, qui a raison ? La question (du déjà vu) qui se pose, aujourd’hui, avec une brûlante actualité, est de savoir quel service est-on en train de rendre au sport algérien. Beaucoup d’eau aura coulé sous les ponts. Beaucoup de salive pour rien. Avec la précision qu’une fois n’est pas coutume, les choses paraissent d’une clarté limpide, la forêt étant assez dense, suffisamment en folie pour nous mener en bateau. La raison, bien simple (merci l’intéressé et pour son immense talent, et pour ses performances et son franc-parler) est que celui qui a permis à l’Algérie du sport d’enlever une belle (c’est relatif, on le concède) position au classement général des médailles grâce à ses deux breloques en argent successivement sur le 800 et 1500 mètres (sans encore une fois ne rien devoir à personne), le détonant Taoufik Makhloufi, ayant refusé de se présenter dans la peau de ce fameux arbre dont on connaît l’utilité pour tromper l’opinion. Ça va mal docteur ? Après Rio, comme bien des éditions avant, comme au retour de chaque évènement planétaire, continental ou régional, nos « spécialistes es-dérobades nous font prendre leurs vessies pour des lanternes. Faux diagnostics en série et la conviction, maintenant unanimement partagée par tous, que l’on ne tardera pas à passer à d’autres objectifs beaucoup plus rentables pour des carriéristes passés maîtres dans l’art de transformer de vulgaires métaux en pierres précieuses. Naturellement invendables. Vendeurs de tocs et de chimères, nos mauvais génies se préparent à de nouvelles conquêtes. De nouvelles batailles. En filigrane, pointent les élections post-olympiades. Des joutes de loin plus intéressantes que le travail de longue haleine pour l’éclosion de nouveaux champions. Tokyo 2020 ? C’est dans un siècle et on aura tout le temps (on appelle cela des visionnaires et on connaît les résultats et les préjudices moraux, les dommages collatéraux sur la bonne santé de notre représentation internationale) de sortir les potions magiques et de réactiver les agences de voyages. Dans quatre ans, au retour du pays du Soleil Levant, on nous servira les mêmes guéguerres et peut-être des zéro en série. On comptera sur un autre Makhloufi pour dire ses réalités et se dédouaner. L’opinion a compris depuis longtemps et les mensonges ne passent plus aussi facilement. Il y a un après Rio. Forcément agité. Porteur d’interrogations légitimes sur l’avenir d’un sport national en dérive. En 2020, à la même époque, on réécrira (si Dieu nous prête vie) le même papier. On rendra compte de points de presse animés par les mêmes têtes débinant la même chose qu’il y a quatre, huit, douze, seize ou vingt ans. Ce papier, on compte bien (si d’ici là l’envie ne nous prend pas de tirer définitivement notre révérence en n’écrivant plus sur le sport où il se passe de drôles de choses) le ranger et le réchauffer pour le ressortir sans la moindre ride. Tout le monde n’y verra que du feu. Pour dire qu’on reprendra les mêmes et on recommencera. Tous unis pour la même aventure (au sens propre du terme) et advienne que pourra dès lors que l’on naviguera encore à vue. Sans réel maître à bord. A quelques encablures des nouvelles élections (en début de l’année prochaine), nul doute que l’on affûte ses armes avant de passer devant le verdict des urnes. L’isoloir (ça donne l’impression tellement bizarre que la démocratie fonctionne à fond) avant le douillet fauteuil et le grand somme.
Le réveil brutal dans quatre ans ou en attendant d’autres sorties ratés où la responsabilité des … responsables n’est jamais engagée. Comme à Rio et peut-être à Tokyo. Circulez, il n’y a jamais rien eu à voir. Plus rien à voir.
Par Azouaou Aghilès

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