L’État algérien a toujours porté une grande considération à la dimension africaine de l’Algérie, une ouverture économique et commerciale qui a de beaux jours devant elle.
C’est du moins ce qui ressort des témoignages de bon nombre de représentants de pays du continent, présents à Alger depuis hier, dans le cadre de la tenue du 2ème Salon africain des affaires (SADA 2023), à la SAFEX. Un événement placé sous le slogan « Ensemble pour une Afrique plus forte », et qui vise à « consolider le partenariat économique et les échanges commerciaux entre l’Algérie et les autres pays du continent, selon la nouvelle orientation de l’Algérie qui veut renouer avec sa profondeur africaine, en misant surtout sur les capacités des opérateurs algériens à s’imposer sur les marchés du continent ». Alors que les économies africaines tournent maintenant leur attention vers l’intérieur et cherchent à renforcer leur résilience grâce à des liens commerciaux intercontinentaux plus solides, et booster ainsi le commerce intra-régional, ce salon sera l’occasion pour les opérateurs algériens d’explorer de nouveaux marchés potentiels en Afrique. Une manifestation qui intervient, parallèlement aux efforts diplomatiques de l’Algérie dans le développement du commerce intra-africain, par le biais de la ZLECAf. Une zone de libre-échange qui a le potentiel d’augmenter les revenus des pays africains de 7 % d’ici 2035 et de sortir 40 millions de personnes de l’extrême pauvreté grâce à l’accélération du commerce intra-régional, ainsi qu’une réduction significative qui permettra aux pays du continent de gagner environ 20 milliards de dollars en moyenne par an, selon un rapport du Trade Law Centre (Tralac).
Faire de l’Algérie la porte d’entrée du continent
Avec des projets d’infrastructure historiques d’envergure, tels que la liaison autoroutière de 4 500 kilomètres qui reliera Alger et Lagos, au Nigéria, la Transsaharienne, ainsi que de grands projets de construction portuaire le long de la côte nord, l’Algérie occupe une position stratégique, à même de devenir la porte d’entrée de l’Afrique. Profiter des nouvelles perspectives d’intégration commerciale peut en effet propulser l’Algérie, pour qu’elle devienne un leader régional du développement, tout en s’éloignant de la dépendance européenne.
Avec les réformes en cours, l’Etat algérien devrait continuer à s’appuyer sur les atouts existants, tels qu’une main-d’œuvre jeune et dynamique, et de grands projets d’infrastructure, qui seront essentiels au rôle de l’Algérie dans le commerce intra-africain. Enfin, une stratégie qui inclut des changements dans le secteur financier peut débloquer les flux d’investissement nécessaires pour transformer l’économie et relancer la croissance.
À cette fin, l’Algérie aura besoin de l’aide non seulement des banques et de leurs réseaux panafricains, mais aussi de ses voisins. Autre atout de taille, le fait que l’Algérie bénéficie de faibles coûts de l’énergie et de la main-d’œuvre, ce qui lui confère des avantages concurrentiels considérables et accroît son attrait pour les investissements parmi ses homologues régionaux.
Hamid Si Ahmed
