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OPÉRATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX : L’éclairage de l’ANP

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S’il y a une clause dans l’avant-projet de Constitution qui suscite un débat aussi favorable que controversé, ce sera bien celle qui dispose l’envoi de troupes militaires de l’ANP à l’étranger, pour participer à des opérations de maintien de la paix sous l’égide de la communauté internationale, africaine ou arabe. C’est ainsi que les intervenants dans les débats sur la mouture de la Loi fondamentale sont divisés sur la question. Se saisissant de la question, elle qui est directement concernée sur le terrain, l’institution militaire revient, dans la dernière livraison de son organe médiatique El Djeich, pour attester de la « conformité » de la disposition incluse dans le texte de la Constitution avec la politique extérieure de l’Algérie ; et pour cause.
D’un côté, il y a en effet ceux qui plaident en faveur d’un rôle plus « auguste » pour l’ANP dans la préservation de la paix dans une région théâtre de conflits armés et de-là dans la sécurité de l’intégrité territoriale. De l’autre, certains décèlent dans la disposition « une remise en cause » du principe de non-ingérence dans les affaires internes de pays tiers, comme doxa de la politique étrangère de l’Algérie.
Par contre, que des parties étrangères s’immiscent dans le débat en ce contexte marqué d’attaques à répétitions contre l’Algérie, son peuple et ses institutions, ce n’est pas un hasard de calendrier. À lire notamment l’édito de la revue El Djeich, consacré au projet constitutionnel du président Tebboune, l’ANP dénote « d’importantes propositions et des nouveautés remarquables sur le plan constitutionnel dans de nombreux domaines », à considérer notamment le débat suscité au niveau national.
Et pour cause, « S’il est indéniable que de larges secteurs de la société aient favorablement accueilli le contenu de cet amendement et fait une lecture sereine et juste de ses fondements et de sa portée, en y apportant des propositions et des idées constructives, certains parmi ceux qui ont pris l’habitude de frayer en eaux troubles ont tenté de sortir le débat de son contexte réel et choisi délibérément, comme à l’accoutumée, de distiller de la désinformation et des idées empoisonnées, qui n’ont rien à voir avec la vérité, dans le but de «diaboliser» toute entreprise sérieuse de l’État, en adéquation avec les exigences des changements qui s’opèrent dans tous les domaines», pouvait-on lire sur la tribune de l’organe d’information de l’Armée.
Et comme pour trancher et lever toute équivoque, l’ANP pose que « la proposition de participation de l’Armée nationale populaire aux opérations de maintien de la paix, en dehors de nos frontières nationales, est pleinement conforme à la politique étrangère de notre pays qui repose sur des principes fermes et immuables, à savoir le rejet du recours à la guerre et prône la paix, la non-ingérence dans les affaires internes des États, ainsi que la résolution des conflits et des différends internationaux par des voies pacifiques, conformément à la légalité internationale représentée par les instances internationales et régionales. »
Il va sans dire, en effet, que les derniers développements de la sécurité, sinon l’insécurité, dans la région, précédés par les grands bouleversements provoqués par l’Occident, dont les velléités de déstabilisation n’ont ni limites et encore moins géographiques, ont imposé de réajuster les missions sécuritaires de l’ANP.
Autrement dit, explique l’institution militaire, « la sécurité de notre pays, qui transcende nos frontières géographiques nationales, exige, à la lumière de la conjoncture régionale actuelle et ce qu’elle sous-tend comme mutations et changements, le renforcement de la protection de la sécurité et de la stabilité de notre patrie. Et si la participation aux opérations de maintien de la paix et de préservation de la sécurité n’est pas un fait nouveau pour notre pays, elle est de nature à contribuer à l’instauration de la paix et de la sécurité, particulièrement sur le continent noir, théâtre du plus grand nombre de conflits dans le monde et du déploiement, également, du plus grand nombre de missions de maintien de la paix des Nations unies et de l’Union africaine, dans des pays minés par les conflits et les guerres. »
Farid Guellil

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