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Objectif de généraliser la ville amie des handicapés : l’expérience lyonnaise à la rescousse

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Le problème que vivent les personnes handicapées n’a de comparable que le degré de l’handicap, moteur ou mental, dont elles en portent le fardeau. L’environnement hostile à leur évolution dans la société est une tare qui doit être adapté pour permettre à ces personnes de se considérer comme des êtres normaux.

Conscients que la volonté politique doit être le socle sur lequel viendront se poser, comme appoints incontournables, les facteurs de sensibilisation et de participation de la société civile, pour que l’amélioration escomptée soit au rendez-vous, les pouvoirs publics se sont attelés, du moins depuis 2009, date du lancement du Programme d’Appui à la mise en œuvre de l’Accord d’Association (P3A), géré par le ministère du Commerce algérien et financé par l’Union européenne, à solliciter l’expérience étrangère pour espérer apporter un plus à l’édification d’une ville amie des handicapés.
C’est dans ce contexte que le séminaire international, organisé conjointement par le ministère de la Solidarité, de la Famille et de la Condition de la femme (MSFCF) et l’Union européenne, intitulé « l’accessibilité des personnes handicapées est l’affaire de tous : enjeux et perspectives », a vu le lancement des travaux pour deux jours, les 10 et 11 juillet, à l’hôtel Mercure, à Bab-Ezzouar. L’objectif est de confronter les approches, locale, transversale et intégrée, préconisées des deux cotés de la Méditerranée, algérienne, à travers le projet de la ville amie des handicapés, et française, en mettant en valeur l’expérience du programme municipal Ville et Handicap, concernant l’agglomération lyonnaise de Villeurbanne. Dans son intervention, la ministre Mounia Meslem Si Amer, a mis en relief que le projet algérien, lancé en mars 2015, a déjà à son actif la réalisation de 17 points. Le projet touche la commune d’Alger-Centre et pourra être, en cas de succès, que ses concepteurs espèrent imminent, élargi à beaucoup de municipalités (une expérience a été même lancée dans la wilaya de Batna) surtout si celles-ci affichent leur disponibilité, matériel et humain, de le concrétiser sur leurs territorialités respectives. La ministre, euphorique quant à l’importance que requiert cette opération, tout en se désolant du peu de crédit médiatique accordé à ce projet, invite tout de même la presse à venir nombreuse assister à la clôture des travaux y afférents, prévue au niveau de la Grande Poste, couvrir cet événement. Mounia Meslem n’omet pas de relever que ce programme au profit de cette frange sociale n’est que le couronnement de politiques sociales enclenchées par les différents gouvernements qui se sont succédé, principalement celui en exercice, dans lesquelles la place prépondérante occupée par la frange sociale dépasse l’entendement. Mieux, tient-t-elle à indiquer, l’austérité et les contrechocs pétroliers n’ont jamais poussé les pouvoirs publics à faire l’avare en direction des handicapés. Pour l’intervenante, le taux de 1% requis pour l’insertion professionnelle des handicapés au niveau des institutions publiques et administratives, atteste de la considération accordée à cette catégorie. Ceci demeure quand même en deçà du taux atteint dans le domaine en France. C’est ce que souligne, Eric Plantier Royan, chargé des missions handicaps à Villeurbanne, en affirmant que ce taux a atteint les 6% dans la ville qui a pris soin de se doter d’une commission communale d’accessibilité, et ce, dans le souci de prendre en charge réellement le problème d’accessibilité. L’emploi des handicapés fait partie des 5 grands axes sur lesquels s’est articulé l’endiguement dudit problème. Les quatre autres sont la mise en place des services publics handi-accueillants (voirie et Établissements recevant public ou ERP), la sensibilisation sur l’handicap, favoriser la concertation avec les associations des handicapés, et doter comme déjà rapporté, la ville d’une commission communale d’accessibilité, et ce, sur la base du postulat que chaque commune de plus de 5000 habitants doit l’avoir dans son plan d’action. Aussi, le conférencier a tenu à rappeler les avantages du droit à compensation financière dont ont tiré profit les handicapés pour l’aménagement de leur habitation et l’achat véhicules notamment. Toute cette dynamique a été mise en œuvre par un fait important, précise-t-il, qui est celui du rôle central joué par le maire, Jean Paul Bret. Ce dernier a procédé lors de son deuxième mandat, et conscient de l’ampleur de la tâche qui l’attend dans son domaine, a l’installation d’une adjointe, Claire Le France, chargée de l’handicap, de l’accessibilité et de la santé. Par ailleurs, Eric Plantier Royan, a signalé que la réduction de 75 à 50% de la part du véhicule dans la circulation a été l’un des effets positifs ayant permis une meilleure évolution des handicapés au sein de la société. A méditer pour les écologistes.
Zaid Zoheir

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