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Noureddine Nahnah lance de graves accusations contre les cadres du parti : «Des ministres se servaient du MSP pour leurs propres intérêts !»

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Dans un entretien livré à la chaîne de télévision El Hayat TV, le fils de feu Mahfoud Nahnah, figure emblématique de l’islamisme politique modéré en Algérie, fondateur et président historique du Msp, beaucoup de choses ont été dites ou sont remontées à la surface, dont certaines mettent gravement en difficulté les responsables actuels du parti.
Noureddine Nahnah est revenu longuement sur la maladie qui a emporté son père, ainsi que sur la lutte de sous-sol pour s’accaparer son héritage politique et se propulser au-devant de la scène en prenant des postes ministériels. Il a aussi pointé un doigt accusateur sur ceux « qui sont partis de rien pour devenir des milliardaires », sans jamais citer de noms, « pour ne pas leur donner plus d’importance que de mesure ». Le must du témoignage de Noureddine aura été sans contredire la longue visite pleine d’amitié et de respect du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, à l’hôpital parisien où Nahnah se soignait avant sa mort ; une visite ponctuée par un tête-à-tête de 45 minutes qui a renseigné sur l’amitié profonde entre les deux hommes. Visiblement remonté contre les chefs du MSP qui ont dérivé à la faveur des postes ministériels qu’ils ont brigués au nom du parti et grâce à Mahfouf Nahnah, il assène : «Mon père savait tout sur ces ministres corrompus». «Mon père a réuni tous les élus du parti, au nombre de 70, et les a informés qu’il était au courant des malversations dont certains d’entre eux se rendaient coupables», affirmant qu’un dirigeant du parti a détourné «entre un milliard et un milliard et demi de centimes» destinés au parti et qu’il s’est servi de cet argent pour créer un journal. Noureddine a refusé d’en dire plus, même si la précision de «quotidien arabophone proche de la mouvance islamiste» ne laisse aucun doute sur l’identité de l’homme désigné. «Mon père était au courant que des ministres prenaient une commission de 10% lorsqu’ils étaient en poste», a encore affirmé Noureddine Nahnah, qui a précisé qu’un des ministres membres du MSP a présenté un riche homme d’affaires installé dans un pays arabe au défunt Nahnah «pour gagner des marchés». «Vous me le présentez pour vous assurer vos 10% ?», aurait dit ironiquement Nahnah. Il est certain que beaucoup de leaders actuels de l’islamisme politique issus de l’école nahnahienne auront été gravement écornés par le témoignage de Nourredine Nahnah, qui aura été édifiant de la manière de faire des chefs islamistes avant et après l’« énivrement du pouvoir ». Il faut savoir que le MSP a été fractionné en plusieurs partis après la disparition du Cheikh. Au nombre de sept, tous les partis islamistes qui activent sur la scène politique sont issus de l’école Hamas et sont « Nahnahistes pur jus », même le dernier en date, Taj, de Amar Ghoul, est un « produit de base Msp », malgré le fait d’avoir amarré son programme à celui du président Bouteflika.
I.M. Amine

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