Accueil ACTUALITÉ NOMINATION D’UN NOUVEAU P-DG POUR L’ENIEM : L’espoir renaît chez les travailleurs

NOMINATION D’UN NOUVEAU P-DG POUR L’ENIEM : L’espoir renaît chez les travailleurs

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Dans la zone industrielle d’Oued-Aïssi (Tizi-Ouzou), qui abrite le complexe de l’Entreprise publique de l’électroménager (ENIEM), régnait, hier, une atmosphère festive pour le moins étrange.

Face au portail principal de l’usine, toujours fermée, on chante des slogans de victoire, on danse même sur les mélodies des Idhaballen (groupe de chants folkloriques traditionnel de la région) et on porte haut sur les épaules les responsables du syndicat de l’entreprise. Drôle de manière pour fêter le départ de l’ancien P-dg de l’entreprise, Djillali Mouazer, qui cède sa place à son désormais successeur, en la personne de Mustapha Chaoui, un cadre de l’entreprise, nommé lundi dernier dans une tentative de trouver une issue au blocage à l’ENIEM.
Depuis le 1er décembre dernier, les 1 700 travailleurs sont entrés en grève pour exiger le départ du P-dg Mouazer, accusé d’être derrière les difficultés financières de l’ENIEM, de mauvaise gestion, et l’annulation du chômage technique qui a mis à l’arrêt toute la chaîne de production de l’entreprise publique, jadis leader dans son domaine. Selon des membres du syndicat de l’entreprise que nous avons contactés, hier, le nouveau PDG est allé, hier, à la rencontre des travailleurs l’esquels, et à leur tour, lui ont souhaité la bienvenue et exprimé leur disposition à reprendre le travail « le plus tôt possible ».

Reprise pour bientôt ?
« Notre confiance en toi est entière et totale. Il faut satisfaire notre deuxième point [annulation du chômage technique, NDLR] pour que nous puissions reprendre le travail au plus vite. Vous avez le temps. On vous fait confiance. Soyez le bienvenu, vous êtes chez vous », ont lancé les travailleurs à l’adresse du nouveau PDG venu écouter leurs doléances. « Vous êtes le nouveau PDG de l’usine, aidez-nous et on vous aidera. Nous souhaitons et donnons notre engagement pour travailler ensemble et mettre fin à cette paralysie de l’usine », ont-ils ajouté, selon le récit d’un syndicaliste contacté à ce sujet.
Toutefois, les travailleurs ont exigé la satisfaction de leur deuxième revendication avant la reprise du travail : « il reste encore un deuxième point à satisfaire. Et ce n’est qu’en satisfaisant ce point [annulation du chômage technique et dédommagement des travailleurs] qu’on reprendra le travail. Nous souhaitons un dénouement dans les plus brefs délais ».

Un plan de compression évité de justesse
Au matin du lundi dernier, – avant l’annonce de la nomination du nouveau PDG – les travailleurs ont paralysé l’ENIEM pour la 56ème journée consécutive, et improvisé une marche du siège de l’entreprise jusqu’au siège de la wilaya de Tizi-Ouzou, à l’appel du syndicat de l’entreprise. « Devant la mobilisation et la détermination des travailleurs, les membres du conseil d’administration et les dirigeants de l’entreprise ont révélé le plan du PDG (Mouazer) qui allait réduire le nombre de travailleurs jusqu’à 922. Donc, 800 personnes devaient se retrouver sans emploi si ce plan avait été mis en exécution.
Heureusement, les travailleurs ont refusé de se taire face à cette manœuvre diabolique qui ne vise qu’à brader l’entreprise », a déclaré Ould Oulhadj Mouloud, secrétaire de Syndicat de l’entreprise ENIEM, affilié à l’UGTA. Les travailleurs ont organisé le même jour un sit-in devant la direction générale de l’entreprise pour réaffirmer leur détermination et réclamer la concrétisation de leurs deux points de revendication. Ils ont également, fait un  compte-rendu de leur rencontre avec le wali.
Pour rappel, Le wali de Tizi-Ouzou, Mahmoud Djamaa avait reçu, dimanche soir, une délégation des travailleurs de l’ENIEM, les assurant que les pouvoirs publics ont pris des décisions importantes qui seront annoncées dans les prochains jours. Le groupe public Elec El-Djazaïr, tutelle de l’entreprise ENIEM, avait reçu, pour sa part, une délégation des travailleurs pour les convaincre de reprendre le travail, selon les affirmations des travailleurs que nous avons contactés. Est-ce le début de sortie de tunnel pour l’ENIEM ? Car à côté des revendications socioprofessionnelles des travailleurs, il y a aussi les besoins en fonds et crédits bancaires qui se font attendre toujours par L’ENIEM, et aussi la matière première toujours bloquée au port et que l’entreprise peine à dédouaner.
Hamid Mecheri

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