Le président de la Confédération algérienne du patronat (CNPA), Mohand-Saïd Naït Abdelaziz a livré sa vision des choses et propose un certain nombre de mesures qu’il juge efficace pour faire face à la chute des prix du pétrole. Invité, hier, du forum économique du quotidien Le Chiffre d’Affaires, le président de la CNPA a estimé que la conjoncture économique actuelle nécessite la mobilisation de tous les acteurs de la sphère économique (gouvernement, syndicats et chefs d’entreprises) pour permettre au pays de dépasser une telle épreuve. Mohand-Saïd Naït Abdelaziz a refusé d’être le partisan du constat «rien ne va». Pour lui, être alarmiste ne va pas résoudre la crise. «L’espoir, il y est !», insiste-t-il, «tant qu’il y aura des milliers d’Algériens qui seront prêts à faire la queue pour obtenir un travail, et que ces jeunes et moins jeunes continueront de proposer des idées nouvelles». Ainsi, dira-t-il, «pour transformer cet espoir en un changement positif, tous les Algériens doivent faire preuve de suffisamment d’assurance, de sens commun et de créativité, pour faire sortir le pays de l’ornière économique et politique dans laquelle il se trouve et pour le remettre sur la voie du développement». Toutefois, précise-t-il, «nous devons savoir ce que nous voulons, et nous mettre au travail». Tout en rappelant que le gouvernement a pris des mesures courageuses, l’invité du Forum note que la dernière interpellation du président Bouteflika adressée au gouvernement, porte un «message clair» qui appelle à la retenue et à la clairvoyance, Mohand-Saïd Naït Abdelaziz n’a pas manqué de fustiger «ceux qui nous prédisent la catastrophe», en déclarant que, maintenant que les pouvoirs publics et les opérateurs économiques sont mis devant leurs responsabilités, il y a de fortes chances que l’Algérie ne soit pas atteinte par la récession et la crise. Enchaînant sur la chute des prix du baril, l’orateur se montrera confiant quant à une reprise éminente des cours, tout en affirmant que ce qui est présenté comme étant un choc pétrolier, n’est que la suite logique du développement sur la scène géopolitique, et particulièrement, dans la région où l’Algérie, selon lui, «est ciblée, et que cette crise pétrolière conjoncturelle était programmée et voulue». C’est pour cette raison, explique-t-il, qu’il «faut rester vigilant, puisque l’Algérie fait face à diverses situations qui menacent son intégrité. Des menaces qui sont téléguidées de l’extérieur». «L’Algérie dérange tout le monde», tranche-t-il. Pour ce qui est des solutions à apporter, Mohand-Said Naït Abdelaziz, qui estime que «l’heure de vérité a sonné pour tout le monde, gouvernement, patronat et société civile», croit qu’il est encore temps de dire la vérité au peuple.
Synthèse H. N. A.