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Moussouni Akli, ingénieur agronome, et expert en développement : «Le secteur agricole doit être réorganisé»

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Le refoulement de produits agricoles algériens depuis certains pays étrangers, suscite, depuis quelques jours, des interrogations chez l’opinion publique de même que chez les experts du domaine. Pour Akli Moussouni, ingénieur agronome, l’origine de ce renvoi ne peut être expliquée que par la « désorganisation » qui caractérise le secteur agricole en Algérie. Selon lui, nos produits sont conçus dans un contexte hors-norme, ce qui implique des répercussions pouvant porter préjudice sur les objectifs économiques du pays. Akli Moussouni a relevé que l’agriculture en Algérie est restée traditionnelle, archaïque et hors-norme, ajoutant que les agriculteurs sont dispersés et travaillent dans un cadre désordonné ce qui rend difficile d’effectuer des contrôles. Le résultat de l’absence d’un marché normalisé et exigeant vis-à-vis des normes, a-t-il souligné, a fait qu’aujourd’hui nos produits ne répondent pas aux normes imposées par le commerce international, ce qui induit un retour de notre marchandise. Plus explicite, notre interlocuteur a précisé que pour l’exportation de produits agricoles, il y a des conditions à respecter. Il s’agit en premier lieu, de la qualité du produit en terme sanitaire qui doit être satisfaisante. Vient ensuite, poursuit-il, l’aspect extérieur et superficiel. Et enfin la qualité organoleptique du produit, et c’est là que le problème s’est posé pour la pomme de terre et la tomate qui ont été refoulés depuis la Russie, et le Canada, a relevé l’expert. Selon lui, ces deux légumes produits dans le sud du pays sont irrigués de manière exagérée par les agriculteurs, ce qui explique la présence d’un taux d’humidité qui dépasserait les normes, et un niveau de matière sèche très faible. Toujours dans le même cadre d’idées, Akli Moussouni a indiqué qu’un produit est déclaré impropre à la consommation lorsqu’il pose problème au niveau de la santé ou bien n’apporte aucun bénéfice et pas de vitamines. Ces deux cas posent problèmes au commerce extérieur. À propos de l’utilisation des pesticides, notre interlocuteur a souligné que depuis quelques années les agriculteurs se rabattent sur les produits de mauvaise qualité en raison de la cherté de ceux qui sont importés. Ce qui donne au final, un rendement de faible quantité et de mauvaise qualité. Une situation qui pourrait, pourtant, être évité, souligne Moussouni, s’il existait une organisation des agriculteurs autour de la production. Pour le ministère de l’Agriculture, en tout cas, les causes du refoulement de marchandises de pommes de terre et de dattes depuis des pays étrangers ne sont pas d’ordre phytosanitaire. Il a affirmé qu’il était chargé d’encadrer les opérations d’exportation des produits agricoles en veillant à ce qu’ils répondent aux normes phytosanitaires exigées par le pays d’importation. Dans ce cadre, les services phytosanitaires du ministère ont simplifié les procédures de contrôle en réalisant des prélèvements des échantillons sur sites au niveau des plates formes d’exportation des wilayas exportatrices afin que la marchandise soit admise directement au niveau du point de sortie où le certificat phytosanitaire d’exportation est établi, note la même source. Dans le cas où les produits sont jugés non conformes à l’arrivée, une notification parvient systématiquement à ses services dans laquelle le pays importateur évoque un non respect des normes en vigueur, ajoute-t-on. Par ailleurs, le ministère a signalé que tous les produits importés (végétaux et pesticides) font l’objet d’analyses systématiques par les services phytosanitaires aux points d’entrée et à ce titre une quantité de 16 tonnes de pesticides a été refoulée à ce jour en 2018 pour non conformité contre 46 tonnes en 2017. Ania Nait Chalal

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