Bien que plafonné, le prix du masque dont le port est désormais obligatoire pour limiter les contaminations au Covid-19, continue de subir la logique de l’offre et de la demande. Un état de fait que vient confirmer Mourad Chabounia, vice-président du Syndicat national des pharmaciens d’officines (SNAPO), pour qui des intermédiaires seraient à l’origine de cette situation.
Contacté, hier, à ce sujet, Chabounia a, d’abord, tenu à mettre en avant le rôle que joue le pharmacien durant la crise sanitaire qui frappe le pays. «Les pharmaciens ont toujours été solidaires et ont joué leur rôle depuis le début de la crise», dira-t-il, avant de révéler qu’une collecte de 5 milliards de DA, chapeautée par le SNAPO, visant à aider les autorités à faire face à la pandémie du coronavirus. « Il n’est donc pas possible que le pharmacien aille chercher un gain à travers la vente des masques de protection. Le problème est au niveau des intermédiaires », a affirmé notre interlocuteur. Toujours dans le même cadre d’idées, Chabounia a estimé que compte tenu de la conjoncture sanitaire difficile actuelle la vente du masque ne devrait pas répondre à la logique de l’offre et de la demande imposée par le marché. Mais force est de constater, regrette-t-il, que les prix ne sont finalement pas stables malgré le fait qu’ils aient été plafonnés, soulignant que finalement le pharmacien n’est que le dernier maillon de la chaîne, car ce n’est pas lui qui fixe les prix mais plutôt le fournisseur.
Évoquant, à ce titre, le masque alternatif dont le prix de l’unité a été fixé à 40 DA, le vice-président du SNAPO, a relevé qu’à sa sortie d’usine son prix est à moins de 40 DA, mais à l’arrivée chez le pharmacien, son prix dépasse de loin le seuil fixé. « Les intermédiaires augmentent le prix en fonction de l’offre », a-t-il indiqué, tout en soulevant qu’il est difficile de fixer le prix des masques confectionnés dans des ateliers, car il y a, selon lui, beaucoup d’intermédiaires et de grossistes de produits parapharmaceutiques. Pour canaliser cette opération, Mourad Chabounia propose que les grossistes assurent directement la distribution de ces masques aux pharmacies via la Pharmacie centrale.
«Les masques pas tout à fait disponibles »
Interrogé sur la question de la disponibilité de ce produit parapharmaceutique servant de protection contre le Covid-19 au niveau des pharmacies, Chabounia révèlera que «les masques ne sont pas tout à fait disponibles ». Selon lui, les stocks se sont écoulés quelques jours avant l’Aïd en raison du rush de citoyens qu’ont connu les pharmacies. « L’on a assisté à une forte demande surtout que les prix sont désormais abordables et à la disposition de tous. On a vendu jusqu’à 20 masques pas personnes », a-t-il fait savoir, avant de poursuivre qu’il y a lieu maintenant de canaliser la situation en attendant les instructions du ministère de la Santé pour approvisionner les pharmacies.
Ania Nait Chalal