Par Mâalem Abdelyakine
L’anéantissement des hommes, par les guerres ou autres conflits armés dans un endroit donné, accentue le désarroi des populations qui n’ont plus qu’une seule alternative, mourir ou quitter et fuir ces lieux en bravant tous les dangers au péril de leur vie. Ces hommes et femmes, qu’on appelle communément des refugiés, cherchant désespérément des cieux plus cléments. C’est donc vers cette Europe que des centaines de milliers d’Africains essayent de rejoindre dans des embarcations de fortune, pour y trouver la paix et le bonheur chimérique dans cette partie du monde, et qu’on veut faire croire qu’elle ressemble à un El dorado. Or, les vérités historiques sont toujours bonnes à dire et rappeler, du moment que ce grand espace géographique, dont la population règne sur le reste du monde a été bâti sur la domination par la force et le pillage. Cet empire s’est construit sur les cadavres de millions de colonisés noirs et nord-africains, massacrés, spoliés, affamés par une civilisation fondée sur un seul et unique principe : l’argent. Et, pour couvrir ses crimes contre l’humanité, cette même Europe artificielle a maintenu ses anciennes colonies dans l’ignorance, volé leurs cerveaux qui font le bonheur de son économie et de son système de santé, leur a injecté le sérum de la corruption à des doses mortelles, érigé la dictature en régime absolu tout en feignant de s’y opposer, fermé les portes du développement pour les maintenir emprisonnées dans la dépendance envers elle, et pour boucler la boucle, elle a mis en place des instances internationales, en veillant à fermer tout accès aux centres de décision pour ne jamais avoir à répondre de ses responsabilités devant l’Histoire. Seulement, voilà, cette Europe des déprédations à l’échelle étatique, qui a toujours anticipé sur les retournements de situation dangereux pour ses intérêts, en intervenant directement dans la politique intérieure des pays africains, ne s’attendait pas à cette marée humaine qui allait démasquer son imposture, et tourmenter un monde hébété par les images morbides de ces naufragés partis chercher le bien-être chez ceux-là mêmes qui les en ont privés et sont avalés par la mer avant d’atteindre leur rêve celui de se voir, enfin, offrir le monde aux mille et une lumières. Les migrants clandestins sont ces nouvelles bombes humaines qui ont décidé de franchir la barrière maritime pour atteindre le sud de la Méditerranée et, à partir de là, se dissoudre dans toute l’Europe. Or, la mort par centaines de ces migrants n’a pas découragé encore moins les Africains à tenter la traversée pour rejoindre l’Europe. Cette marée humaine va continuer à affluer vers le Vieux Continent, aidée aussi par cette maffia des passeurs qui ne reculent devant rien pour amasser de l’argent sur les cadavres de ces déshérités. L’Histoire retiendra surtout que l’Europe a une responsabilité historique envers ces pays africains et leurs peuples, et aucune barrière dressée par certains pays européens pour contenir ce flux migratoire ne peut résister face à cette soif d’être et d’exister à défaut, ces migrants n’ont pas peur de la mort, car ils n’ont pratiquement rien à perdre. L’heure des comptes a sonné, l’Europe doit payer pour ses crimes impunis, c’est la sentence de l’Histoire.
M. A.