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Menace sur l’accord de paix au Mali : la Minusma hausse le ton

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Il faut barrer la route aux parties qui  tentent  d’entraver  la mise en œuvre de l’Accord de paix et de réconciliation au Mali. C’est le message qu’a lancé le  chef de la Mission des Nations unies  au Mali, Monji Hamdi, dans une déclaration, au terme de sa rencontre  avec le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra, mardi dernier à Alger.
En soulignant la nécessité de «poursuivre» les efforts et la concertation dans le cadre du Comité de suivi de l’application de l’Accord d’Alger sur le Mali, le responsable de la Mission onusienne a appelé, à partir de la capitale algérienne, à  barrer la route aux  parties qui  essayent «d’entraver la mise en œuvre» dudit Accord.  Appel qui intervient, faut-il le noter, à moins de quinze jours des évènements survenus au Nord malien, marqués par le retour de l’usage des armes entre  la Coordination des mouvements d’Azawad (CMA) et  les groupes composant la Plateforme. Alors que le processus de dialogue  inter-malien a  pu être mené et couronné par l’élaboration de l’Accord de paix et de réconciliation au Mali et, enfin,  paraphé par  les participants audit processus, après l’engagement de ces derniers à  faire taire les armes et respecter le cessez-le-feu.  Si les dernières tensions au Nord-Mali ont  mis à mal le processus de la phase de la mise en œuvre  dudit Accord, en compliquant la Mission du Comité de suivi, en charge de son application, une autre difficulté, de nature politique, s’en est suivie.  Il s’agit, en effet, de la déclaration du  représentant de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), Sidi-Brahim Ould-Sidati, annonçant, dimanche dernier, la décision de la  CMA de «suspendre» sa participation aux travaux du  Comité de suivi de l’Accord  sur le Mali, «jusqu’à ce que les groupes de la Plateforme quittent la ville d’Anéfis», a-t-il indiqué.  Alger, chef de file de la médiation internationale et la présidente du Comité de suivi, a réagi aux développements sécuritaires survenus dans les régions du Nord-Mali.
Indiquant que l’Algérie note avec une vive «préoccupation  les développements sécuritaires dans les régions du nord du Mali», Alger «condamne, vigoureusement, ces violations inadmissibles du cessez-le-feu et qu’aucune  considération ne saurait le justifier». Le communiqué du  ministère des Affaires étrangères  a souligné que «les mouvements politico-militaires en question et leurs dirigeants portent la lourde responsabilité de ces incidents  qui mettent en péril les efforts engagés par la communauté internationale pour le rétablissement de la paix et la sécurité au Mali». La même source souligne qu’Alger  exhorte  toutes les parties «à arrêter, immédiatement, tout acte de violence, et à permettre aux mécanismes convenus dans le cadre du processus d’Alger de jouer pleinement leur rôle». De son côté, le chef de la Minusma a insisté, mardi dernier,  sur l’impératif de «poursuivre les efforts, la concertation et la coordination dans le cadre du Comité de suivi de l’application de l’Accord de paix au Mali», avant de rappeler  «le rôle pionnier de l’Algérie dans l’aboutissement à cette solution pacifique».
Les acteurs maliens, du  Nord comme du Sud du pays, ont été sommés par les membres de la médiation internationale, conduite par Alger, à  faire preuve de responsabilité, en respectant les  accords de cessez-le-feu, du 23 mai 2014 et la  signature, deux mois après, le 24 juillet,  de la Déclaration de l’arrêt des hostilités.
Le représentant onusien a souligné qu’il a été convenu, lundi dernier, le lendemain de l’annonce précitée du membre de la CMA, de la nécessité «d’œuvrer pour la poursuite des efforts avec toutes les parties  concernées et la médiation internationale conduite par l’Algérie», et ce, a-t-il ajouté «pour  parvenir à la mise en œuvre de l’Accord et au règlement pacifique des problèmes rencontrés», a précisé Monji Hamdi. Par ailleurs, il est à rappeler que le  Coordonnateur humanitair régional des Nations unies pour le Sahel, Toby Lanzer, a averti, le 14 août dernier, que «l’insécurité alimentaire ne fera que croître dans le pays, si les belligérants du conflit ne parviennent pas à s’engager sur la voie de la paix et de la stabilité». Dans un communiqué, à l’issue d’une visite de cinq jours dans le pays,  Lanzer a  souligné l’importance de la «la nécessité»  pour la communauté internationale de «continuer»  à répondre aux besoins vitaux des communautés les plus vulnérables du Mali, «tout en soutenant les efforts actuels pour la paix et le développement», a-t-il  déclaré. De son côté, sa collègue, la Coordinatrice humanitaire de l’ONU au Mali, Mbaranga  Gasarabwe, a affirmé que «l’insécurité qui règne dans certaines parties du pays entrave l’accès humanitaire», tout en relevant que la stabilisation et la sécurité sont essentielles», a-t-elle souligné, «pour assurer l’accès des populations aux services essentiels et aux moyens de subsistance», selon  Gasarabwe.

Karima Bennour

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