Tout en réactivant son appareil de propagande et ses relais médiatiques, jusqu’ en Algérie contre notre pays, le Maroc et son inénarrable ministre des Affaires étrangères, Nacer Bourita fait carrément dans la diplomatie du chantage, du mensonge et de la manipulation.
Ainsi et pour faire croire qu’il compte en Afrique en laissant entendre qu’il serait derrière la normalisation des relations entre le Tchad et l’entité sioniste, Israël, le Maroc laisse fuiter des informations sur une visite officielle de Netannyahou au royaume chérifien , dont le souverain préside le Comité El Quods ! Mais il conditionne cette visite à des pressions qu’Israël, son lobby aux États-Unis et le beau-fils de Donald Trump , Jared Khusner , intime du premier ministre israélien doivent exercer sur les Etats-Unis pour qu’ils appuient leur occupation coloniale du Sahara occidental. Cette diplomatie du chantage dont le Maroc a fait l’axe de ses actions extérieures n’épargne pas l’Algérie, ni l’Arabie saoudite , jusque-là grand pourvoyeur d’aide financière et de dons au royaume. Ainsi et dans un entretien accordé à la chaîne qatarie Al-Jazeera, le chef de la diplomatie marocaine, Nacer Bourita, a de nouveau formulé le vœu de son pays de voir l’Algérie consentir à établir un «dialogue direct» avec son voisin. Comme seule garantie, la parole de «Sa Majesté» : «L’appel du roi émane d’une volonté sincère, sa main reste tendue et les deux peuples ont une volonté sincère» (sic). Bourita se dit même très optimiste pour l’avenir de ces relations.
En voit-il des signes ? «Nous n’avons pas défini un plafond, ni des limites dans notre initiative, renchérit-il. Nous proposons un espace de dialogue bilatéral.» Et d’enchaîner : «Nous avons toujours espoir que l’Algérie réagisse d’une manière ou d’une autre à cette initiative, sachant qu’elle dispose d’une grande marge pour la gérer comme elle le souhaite.» Cela dit, il ne veut entendre parler ni de l’Union du Maghreb arabe – espace que propose l’Algérie pour toute discussion avec les pays de la région , ni d’aucune offre de médiation émanant de ces pays : «Nous ne voulons pas de médiateurs pour résoudre le problème, nos problèmes», avant de se raviser en concédant que «l’établissement de relations bilatérales n’empêcherait guère la construction d’une Union du Maghreb arabe». Sans sentir la moindre contradiction dans son analyse, le chef de la diplomatie de «Sa Majesté» ne s’est pas gêné, dans la même interview, de ressortir les allégations, abattues depuis des semaines, contre l’Algérie au sujet d’un prétendu soutien apporté par le Hezbollah libanais au Front Polisario à partir de l’ambassade d’Iran à Alger.
De même et sans doute mécontent du volume de l’aide financière de Ryadh, il évoque publiquement la question du retrait de la guerre menée contre le Yémen, ou il avait dépêché un contingent . Il a confirmé que les forces marocaines n’ont pas participé à deux manœuvres militaires organisées par les saoudiens et auxquelles ont participé, outre l’Arabie saoudite les cinq autres pays de cette coalition; à savoir : les Émirats arabes unis, la Jordanie, le Yémen, l’Égypte, et Djibouti.
Une affirmation pour le moins hasardeuse alors que la presse saoudienne avait indiqué que le Maroc a éte exclu de ces manœuvres. Une déclaration qui indique que les temps du grand amour entre Rabat et Riyadh sont révolus pour laisser place à la tension et aux chantages. En envoyant son ministre des Affaires étrangères aux plateaux d’Al Jazeera, la télévision du Qatar, le premier ennemi de l’Arabie saoudite, après l’Iran, le Maroc pense amener le roi Salmane à débourser quelques milliards pour aider son ancien allié à sortir de la crise économique qui secoue le pays. Pour rappel et au début de la vague du «printemps arabe», les monarchies du Golfe avaient décidé d’apporter une aide financière conséquente au Maroc et à la Jordanie. Le royaume chérifien devait empocher entre 2012 et 2016 quelque cinq milliards de dollars afin de financer des projets de développement. Mais, d’après les comptes du trésor marocain vers fin 2018, seuls le Qatar et le Koweït ont totalement honoré leurs engagements en s’acquittant de la somme de 1,25 milliard de dollars chacun. Les Émirats arabes unis n’ont pas encore viré la totalité de la somme promise. «Les dons émiratis ont atteint 1,03 milliard de dollars», affirme une source au ministère marocain des Finances.
Cependant, la surprise vient du côté de Riyadh dont le retard avoisine les 400 millions de dollars. Jusqu’au mois d’octobre 2018, l’Arabie saoudite n’avait versé que 868 millions de dollars des 1,25 milliard promis en 2012.
Un retard qui ne fait qu’ajouter à des relations déjà glaciales entre Rabat et Riyadh. Alors, que penser des intox des sites de propagande marocains et de l’un d’entre eux qui a, comme par hasard, relancé le débat sur l’ouverture des frontières entre les deux pays . Une concomitance qui ne doit rien au hasard au moment où un lobbyiste français pro-marocain et ami d’Israël s’en prend à notre pays. Aux côtés d’autres activistes de même acabit, à travers des livres polémiques , de chaines you tube et autres publications.
Mokhtar Bendib