Les contributions de l’Algérie dans l’approvisionnement du marché mondial en gaz naturel pourraient dépasser les 110 milliards mètres cubes par an dans les cinq années à venir pour, à la fois, satisfaire la consommation nationale, remplir ses engagements internationaux et se préparer à d’éventuelles nouvelles demandes, a fait savoir le P-DG de la compagnie nationale des hydrocarbures, Sonatrach, Toufik Hakkar, dans un entretien accordé à S&P Global Commodity Insight.
Il a affirmé, dans ce sens, que le pays est dans une position lui permettant d’augmenter à l’avenir ses exportations énergétiques notamment vers le vieux continent. « L’Algérie est prête à augmenter ses exportations en énergie vers les pays européens qui sont à la recherche des alternatives aux hydrocarbures russes », a déclaré le responsable du géant pétrolier national. Hakkar a rappelé que l’Algérie est troisième fournisseurs de gaz vers l’Europe après la Russie et la Norvège par le biais du Gazoduc Algérie-Europe (Espagne-Italie) et les stations du gaz liquéfié d’Arzew et de Biskra. Il a fait savoir, dans ce cadre, que le pays a exporté 99,2 milliards mètres cubes de gaz en 2022 contre 102,8 en 2021. L’Algérie a exporté également 1,01 million de barils de pétrole brut en 2022, selon la même source. Selon S&P Global Commodity Insight, les prix du gaz naturel, du charbon et du pétrole brut devraient tous être inférieurs en 2023 à ceux de 2022 en moyenne. Pour le gaz naturel, la croissance de l’offre mondiale, notamment de gaz naturel liquéfié (GNL), sera limitée en 2023 malgré des prix extrêmement élevés, faute de nouvelles installations de liquéfaction mises en service, expliquent les analystes de S&P Global Commodity Insights. Ce dernier est le principal fournisseur indépendant d’informations, de données, d’analyses, de prix de référence et de solutions de flux de travail pour les marchés des matières premières, de l’énergie et de la transition énergétique.
Le statut de leadership confirmé
Depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, plusieurs pays, notamment européens, sont partis à la recherche de nouveaux fournisseurs en gaz pour remplacer le liquide précieux russe. La Russie est frappée de sanction pour avoir attaqué militairement sa voisine l’Ukraine. Une guerre qui dure depuis plus d’une année maintenant. Les pays européens se sont alors orientés vers d’autres pays comme l’Algérie pour s’assurer l’approvisionnement, notamment en gaz. L’Algérie a alors augmenté sa production pour répondre à la demande mondiale. C’est dans cette optique d’ailleurs que s’est inscrite la participation du groupe Sonatrach au Forum «CERAWeek» qui s’est tenu du 6 au 10 mars à Houston (Texas, États-Unis). La délégation algérienne a été conduite par le ministre de l’Énergie Mohamed Arkab. À l’occasion la Sonatrach a exposé, devant les responsables des grandes compagnies énergétiques les perspectives d’investissement dans le domaine des hydrocarbures en Algérie. Selon l’organisateur S&P Global, cité par l’agence chinoise d’information Xinhua French, plus de
7 000 participants, dont des décideurs politiques, des leaders de l’industrie, des cadres d’entreprises, des investisseurs et des chercheurs de plus de 80 pays et régions du monde, avaient participé à cette 41e édition placée sous le slogan «Naviguer dans un monde turbulent: énergie, climat et sécurité ». Dans un récent entretien accordé au site spécialisé MEES (Middle East Economic Survey), Hakkar avait estimé que la flambée des prix de l’énergie, qui a affecté les pays d’Europe et de l’Asie dictée par un contexte mondial sous tensions, a mis en évidence le rôle pivot de l’Algérie comme facteur de sécurisation de l’approvisionnement en gaz naturel de ses clients, notamment pour les pays du vieux continent, précisant que dans ce contexte mondial, l’Algérie se positionne comme l’une des plus importantes sources d’approvisionnement en gaz au monde, grâce à d’importantes réserves de gaz naturel et aux récentes augmentations de production de nouvelles découvertes, en particulier en champ proche, qui ont généré une augmentation significative des volumes de gaz, disponible pour l’exportation, à la fois via des pipelines et des méthaniers. Par ailleurs, le P-DG de la Sonatrach a procédé, hier, à la signature de la déclaration de la politique générale de ressources humaines du groupe. Selon un communiqué du groupe Sonatrach, cette opération s’est déroulée lors d’une rencontre tenue au siège de la direction générale de la Sonatrach sis à Alger et qui a regroupé les cadres dirigeants et les directeurs centraux de différentes activités du groupe à travers le pays. Il a été également procédé, à l’occasion, à la présentation de la nouvelle plateforme numérique du groupe dédiée aux opérations d’évaluation des employés de l’entreprise pour permettre au groupe de disposer de toutes ses compétences.
Brahim Oubellil
