Des terroristes ont attaqué, très tôt dans la matinée d’hier, une base de la Mission de l’ONU, à Tombouctou, au nord malien, blessant un soldat des Casques bleus, un nigérien, selon des sources militaires, ont rapporté, hier, des médias locaux et étrangers. La base ciblée par un groupe terroriste, hier, était occupée par des Casques bleus nigériens, de la mission des Nations unies au Mali (Minusma), ayant «déménagé entre temps » du dit lieu, laissant sur place, «quelques soldats et du matériel de la Minusma» a indiqué, hier, un responsable de la mission onusienne ont rapporté des médias. Selon les informations à l’heure ou nous mettons sous presse, l’attaque a été menée par «six à sept terroristes, arrivés tôt ce vendredi (hier : Ndlr) devant le camp de la Minusma à Tombouctou» a indiqué la source précitée, avant d’ajouter que les terroristes «ont fait exploser leur véhicule avant d’attaquer le camp par un tir de mortier blessant un Casque bleu nigérien» est-il précisé. Pas loin du lieu de cette attaque terroriste, le poste de la police malienne a lui aussi été visé. En fin de matinée, le bruit des échanges de tirs continuait à retentir, dans le secteur de «La Palmeraie», nom d’un ancien vaste hôtel de Tombouctou, situé entre l’aéroport et le quartier administratif de la ville, et où la Minusma s’y était installée.
L’armée malienne s’est vite mobilisée et s’est déployée pour «arrêter» et «neutraliser» les terroristes, alors que les habitants de Tombouctou secoués par cette énième barbarie terroriste n’ont pas quitté leurs maisons, et les commerces et les écoles sont restés fermés, dès que la nouvelle de l’attaque du camp précité de la Minusma a fait le tour de la ville et le bruit des tirs s’est fait entendre. Les forces militaires maliennes soutenues par des hélicoptères de l’ONU ont repris la base de police de Tombouctou, en début de l’après midi. L’attaque terroriste intervient, au lendemain d’une cérémonie à l’occasion de l’achèvement des travaux de reconstructions par l’Unesco, des mausolées de Tombouctou, ville connue pour abriter les 333 Saints musulmans, pour rappel, détruits par les terroristes en 2012. Si des informations ont fait état d’une seule victime, le soldat nigérien de la force onusienne au Mali, sur le nombre des blessés, certaines informations font état de quatre militaires blessés et d’autres de 6 blessés dont 2 civils.
Par ailleurs, des sites d’informations maliens ont indiqué, hier, que les forces maliennes ont été soutenues aussi par un détachement de liaison et d’appui opérationnel composé de 32 militaires français. Par ailleurs sur les réseaux sociaux les Maliens du nord comme ceux du sud du pays ont envahi la toile, pour exprimer outre leurs condamnations les plus fermes contre la barbarie terroriste qui frappe leur pays, d’une manière récurrente, ils ont également soulevé des interrogations indiquant que «c’est vraiment inadmissible ces attaques récurrentes contre la ville de Tombouctou par les terroristes qui s’incrustent dans une ville ou sont mobilisées notamment les forces militaires de l’opération Serval, remplacée depuis juillet 2017 par Berkhane, un autre redéploiement des troupes françaises sur cinq pays du Sahel. Il s’agit de la Mauritanie, Burkina-Faso, Niger, Tchad et le Mali, même si ce dernier continue, après Serval de demeurer central dans le nouveau dispositif de Berkhane, notamment dans la partie nord malienne, comme le soulignent des observateurs avérés et des experts de la stratégie des déploiements militaires des pays occidentaux dans le monde. Il ne passe pas un, deux ou trois vendredi, ces derniers temps, qu’il n’y ait un acte terroriste barbare contre des civils dans un hôtel, un poste de police ou militaire dans la région du Sahel. Recrudescence de l’activité terroriste dans cette région de l’Afrique, qui pour bon nombre d’experts «est le cheval de Troie pour justifier l’intervention étrangère dans la région, surtout en Libye» comme l’a souligné, l’ex-général-major à la retraite, Abdelaziz Medjahed, dans un entretien paru mardi dernier sur notre quotidien. Par ailleurs, si l’objectif recherché par les terroristes est en premier lieu de semer la peur au sein des habitants de Tombouctou et à travers eux l’ensemble des Maliens, les terroristes espèrent porter aussi un coup, en vain, au processus de paix au Mali, dont les signataires de l’accord de paix et de réconciliation, s’activent à sa mise en œuvre.
Karima Bennour
