C’est aujourd’hui que débuteront, à l’université du martyr Mohamed Bougerra, à Boumerdès, les travaux de l’université d’été des cadres du Front Polisario, et de la République sahraouie, dont la cérémonie d’ouverture sera marquée par la présence de hauts responsables de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) et du Front Polisario, dont le chef de l’exécutif, Mohamed Wali Akeik, le ministre des Territoires sahraouis occupées, Bachir Mustapha Sayed et le président du parlement sahraoui, chef de la délégation des négociateurs, Khatri Addouh.
Du côté algérien, des personnalités politiques, universitaires et des membres de la société civile de solidarité avec le peuple sahraoui y assisteront. Le rendez-vous des cadres du Front Polisario, qui se tient chaque année, en cette période, coïncide, cette fois-ci avec les derniers développements que connaît la dernière question de décolonisation inscrite aux Nations unies (ONU) et à l’Union africaine (UA) , dont la démission de l’envoyé personnel du SG de l’ONU, Horst Köhler et, plus récemment, l’assassinat, par les autorités coloniales marocaines, de la jeune étudiante sahraouie sabah Othman Hmeida, sortie célébrer pacifiquement, avec les sahraouis, dans les territoires occupés, la victoire des Verts à la CAN19. Pour cette 10e édition de l’université d’été des cadres du Front Polisario et de la RASD qui s’étalera jusqu’au 8 août prochain, ils seront 400 participants représentant les différentes institutions nationales sahraouies, selon l’ambassadeur sahraoui à Alger, Abdelkader Taleb Omar, lors de la conférence de presse animée , par le chef de la diplomatie sahraouie, Mohamed Salem Ould Salek, mardi dernier, au siège de l’ambassade sahraouie, à Alger. Sous le slogan « Peuples algérien et sahraoui: fraternité, serment et fidélité », la 10 édition porte sur un programme riche et varié notamment en conférences qu’animeront des universitaires sur la cause et le combat du peuple sahraoui pour sa liberté et son indépendance, sous la direction de son unique et seul représentant reconnu, le Front Polisario, contre la colonisation espagnole, puis l’occupation marocaine, à partir de 1975.
Il sera notamment question des éclairages sur les causes à l’origine de l’entêtement de Rabat à se conformer à la légalité internationale et accepter l’organisation du référendum au Sahara occidental, comme le stipule la charte et les résolutions de l’ONU et de l’UA, pour la résolution du conflit opposant le Maroc au Front Polisario. Les participants seront invités aussi à suivre des conférences sur les violations du système colonial marocain des droits du peuple sahraoui et de la dilapidation de ses richesses naturelles, avec le soutien de ses alliés, dont principalement la France, un des membres permanents au Conseil de sécurité, outre le rôle du lobbie israélien, en faveur du Maroc, au sein de certaines Institutions, dont l’Union européenne(UE). Rappelons que l’ambassadeur de la RASD à Alger Taleb Omar, a précisé, à propos de cette 10e édition de l’université d’été, que parmi les 400 participants, « 40 cadres sont issus des territoires sahraouis occupés outre des membres de la communauté sahraouie répartie à travers le monde » a-t-il indiqué, mardi dernier, en marge de la conférence qu’a animée le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek. Exprimant sa ferme condamnation de l’escalade marocaine dans les territoires sahraouis occupés, dont la dernière, survenu dernièrement à El Ayoun occupée, quand les autorités d’occupation marocaine ont « eu recours aux forces de l’armée pour exécuter son plan criminel odieux », plan qui a causé la mort de la jeune sahraouie, des dizaines de blessés et 140 autres sahraouis arrêtés. Pour Ould Salek, cette nouvelle vague de répression lancée à l’encontre du peuple sahraoui dans les territoires occupés intervient dans un climat politique marqué notamment par « l’isolement des régions sahraouies occupées et l’interdiction des visites des journalistes et des observateurs internationaux », outre le rôle de la France qui, affirme-t-il « campe sur sa position au sein du Conseil de sécurité de l’ONU, en s’opposant à l’extension des prérogatives de la MINURSO pour inclure l’observation des droits de l’Homme », une posture de Paris, visant à protéger le Maroc dans ses violations des droits de l’homme du peuple sahraoui. Poursuivant, il avait souligné que la position de la France « permet à l’occupation marocaine de poursuivre sa politique de répression », qui est en totale contradiction, précise-t-il « avec les valeurs de justice et les droits de l’Homme, prônés par les politiques de la Cinquième République » a soutenu le chef de la diplomatie sahraouie.
Karima Bennour