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L’ONU RÉVÉLE DES LIVRAISONS OPAQUES D’ARMES ET DE MERCENAIRES VERS LA LIBYE : «Les transferts de matériel militaire effectués par voies aérienne et maritime»

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à l’allocution du général Khalifa Haftar, dans laquelle il avait indiqué que « l’heure zéro a sonné pour lancer la bataille finale au cœur de la capitale Tripoli », son rival, le président du Conseil présidentiel du gouvernement libyen d’entente nationale, Fayez al-Sarraj, réagit et répond que « les forces de l’armée libyenne ont repoussé l’agression et ont infligé une leçon sévère aux envahisseurs et aux mercenaires » et d’ajouter « ne croyez pas aux mensonges des hallucinés, il n’y a pas d’heure zéro, c’est du pur délire », a-t-il déclaré, dans un discours diffusé par la télévision libyenne.

Pour Fayez al-Sarraj, il est temps de tourner, martèle-t-il « la page de la mainmise sur le pouvoir et d’inviter tout le monde à construire l’État de droit libyen » et de lancer à l’adresse des « partisans de la guerre »: « laissez les Libyens en paix et ne rêvez pas de faire de la Libye votre point d’appui » a-t-il ajouté. La spirale infernale de guerre et d’insécurité dans laquelle est plongé, la Libye et son peuple, depuis plus de huit ans, accentués par les rivalités entre acteurs libyens qui se sont vite manifestés, par l’usage de la force et du bruit des armes, après que les interférences et ingérences étrangères aient miné le dialogue inter-Libyen, seule voie à même de sortir les Libyens du chaos dans lequel, ils ont été plongé, depuis 2011, avec notamment l’intervention de l’Otan dans ce pays. Un rapport des Nations unies, publié cette semaine, épingle plusieurs sociétés et pays, accusés d’avoir « violé l’embargo, en livrant des armes et des mercenaires aux deux camps rivaux en Libye », embargo qui a été décrété par le Conseil de sécurité en 2011. Lors de son exposé, novembre dernier, aux membres du Conseil de sécurité sur la situation en Libye, le Représentant spécial de l’ONU pour la Libye, Ghassan Salamé, avait commencé son exposé, en dénonçant la frappe aérienne qui a visé, le 18 novembre dernier,  une biscuiterie dans le quartier de Wadi Rabi’a, à Tripoli, faisant dix morts et plus de 35 blessés, indiquant qu’« Il semble que la majorité des morts soient des migrants ». Une tragédie qui s’ajoute à des centaines d’autres, dans lesquelles sont et continuent d’être plongés, le peuple libyen et des milliers de migrants dans ce pays, à cause de l’impuissance de la communauté internationale face à la puissance des interférences et ingérences des pays étrangers sur fond de leurs intérêts respectifs, en Libye et en Afrique en général. Lors de son exposé, Salamé avait noté que «les lignes de front dans le sud de la capitale libyenne sont très fluides » et qu’il y a une implication croissante, a-t-il affirmé « de mercenaires et de combattants d’entreprises militaires privées étrangères, ce qui entraîne une intensification de la violence ». Il a été jusqu’à préciser que «  l’utilisation de moyens aériens et technologiques de précision est devenue une caractéristique dominante » du conflit en Libye.

«L’offensive militaire de Haftar a déclenché de nouveaux transferts»
Autant d’alertes, de mises en garde et de déclarations du responsable onusien du dossier libyen, depuis plus d’une année, qui sont restés lettres mortes, au vue de l’évolution et de l’accélération des évènements sur la scène libyenne, notamment avec le lancement, avril dernier de l’offensive militaire de Khalifa Haftar, contre la capitale libyenne, Tripoli, voire jusqu’à ces derniers jours, des responsables étrangers affichaient leur soutien militaire, politique et diplomatique, pour tel ou tel acteur, faisant ainsi allonger la liste des victimes et des blessés en Libye et la poursuite de la destruction des infrastructures, qui n’ont pas été dans le viseur, en 2011 des bombardements de l’OTAN. Dans le rapport accablant l’ingérence d’acteurs étrangers dans la guerre que se livre les Libyens, les experts de l’ONU détaillent dans leur document «  le processus opaque derrière le transfert d’un patrouilleur de la marine irlandaise aux forces du maréchal Haftar ». Selon le document de près de 400 pages, l’offensive contre la capitale Tripoli, lancée , le 4 avril dernier, par le maréchal Khalifa Haftar, a «déclenché de nouveaux transferts de matériel militaire » est-il précisé.
Le même rapport souligne que si « des transferts ont été effectués vers la Libye de manière répétée et flagrante, au mépris des mesures de sanction » d’autres livraisons ont été   préparées et minutieusement opacifiées. Les experts de l’ONU détaillent ce processus opaque en question, derrière le transfert d’un patrouilleur de la marine irlandaise aux forces du maréchal Haftar, indiquant que « vendu pour 122 000 dollars (109 000 euros) en mars 2017 par le gouvernement irlandais à une société néerlandaise, il a ensuite été acheté pour 525.000 dollars par une société émiratie qui l’a ré-immatriculé au Panama comme yacht de plaisance ». Acheté par les forces du maréchal Haftar pour 1,5 million de dollars, « officiellement, il (le navire) devait se rendre à Alexandrie, en égypte »,mais l’itinéraire suivi par le navire a été opacifié, selon le document de l’ONU « il est arrivé à Benghazi, sans escale dans le port égyptien ». Une fois à Benghazi, fief des partisans de Haftar, , il a été ré-équipé par les armes qu’il portait lorsqu’il était encore un patrouilleur irlandais, « soit un canon de calibre 40 mm et deux autres de calibre 20 mm » précisent les rédacteurs du rapport de l’ONU. Et c’est sur la base de ces données et tant d’autres que compte les 400 pages du dit rapport, que les experts onusiens estiment que « l’embargo sur les armes a été inefficace, » comme l’illustrent, soulignent-ils « les transferts de matériel militaire qui ont régulièrement été effectués vers la Libye par voies aérienne et maritime ».
Le responsable onusien du dossier libyen, Ghassan Salamé, a déploré, encore une fois, dernièrement, dans ses déclarations aux médias que «  les armes continuent d’arriver de partout » en Libye. Par ailleurs, en l’absence à ce jour, d’une volonté politique réelle des membres du Conseil l de sécurité, les armes et de tous types vont continuer à pleuvoir, sur la Libye, et non d’une manière opaque, pour transformer, semble-t-il, la scène libyenne en champ de bataille et de guerre entre des acteurs étrangers, au regard de la déclaration du président turc, la semaine dernière.
Lundi dernier, Recep Erdogan a déclaré en effet, puis confirmé le lendemain, mardi, que son pays « pourrait déployer des troupes en Libye si le gouvernement de Fayez el-Sarraj l’invitait à le faire ».
La situation en Libye semble avoir franchi le seuil de non –retour, d’une situation de guerre dans la durée, sur fond des tensions géo- stratégqiues entre acteurs de la scène mondiale dans le sillage des mutations accélérées, dans les relations internationales, et dont l’Afrique en général et sa partie Nord, en particulier, figure, aux centres de ses tiraillements entre les puissances de ce monde, dont ceux membres de l’Otan et leurs alliés, des pays du golfe.
Karima Bennour

L’Ambassade de Libye en Égypte fermée « jusqu’à nouvel ordre »
L’ambassade de Libye en Égypte a annoncé sa fermeture pour une durée indéterminée à partir d’hier, pour des « raisons de sécurité », indiquant dans un communiqué, publié sur sa page facebook, que «les travaux à l’ambassade seront suspendus jusqu’à nouvel ordre », sans fournir plus de détails. Le gouvernement d’union nationale libyen (GNA), reconnu par la communauté internationale, a démenti mardi dernier, les informations selon lesquelles des partisans de l’armée basée dans l’Est, se seraient emparée de l’ambassade de Libye en Égypte. « Ce qui s’est passé, c’est que certaines personnes ont tenté d’entrer par la force dans l’ambassade et de l’extorquer. Ils ont été appréhendés et expulsés du bâtiment de l’ambassade », a indiqué le ministère libyen des Affaires étrangères.
K. B.

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