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Libye : les inquiétudes de Ban Ki-Moon

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Alors que la rencontre inter-libyenne, initiée par les Nations unies en Tunisie s’est achevée, samedi dernier, sans réussir à enregistrer des avancées notables pouvant mettre un terme aux divergences entre les frères libyens, sur le terrain les évènements s’accélèrent et connaissent de nouvelles donnes.

Après l’information rapportée par l’agence AP, reprise par le média américain, New-York Times mardi, faisant état de la mort dimanche dernier, de soldats français selon des officiels libyens, hier, c’est le porte-parole et le ministre de la Défense du gouvernement de Manuel Valls de s’exprimer sur le sujet. Outre que c’est la première fois depuis la fin des opérations de l’Otan en Libye, en octobre 2011, que Paris confirme, via Stéphane Le Foll, la présence de militaires français en Libye, peu de temps après, le département de Jean Yves Le Drian, déplore dans un communiqué « la perte de trois sous-officiers français décédés en service commandé en Libye.» est-il indiqué. Pour des observateurs avérés de la scène libyenne, la rencontre de Tunis ne pouvait atteindre le résultat escompté, notamment celui relatif à la formation d’une armée libyenne « unifiée », pour de multiples raisons, dont l’absence à ce conclave inter-libyen, de représentants soutenant le général Haftar, et les divergences persistantes entre des acteurs libyens, alors que le terrorisme dont celui des groupes de Daech, menace la sécurité et la stabilité de l’ensemble du pays, plongé depuis plus de cinq ans dans le chaos, qui n’a profité qu’à l’émergence du terrorisme en Libye. Déclarant au terme de la rencontre en question que « La Libye ne peut être unifiée alors qu’elle compte plusieurs armées» l’émissaire spécial de l’ONU pour la Libye, Martin Kobler avait auparavant indiqué que «tous les problèmes de la Libye aujourd’hui sont liés à la situation sécuritaire » préconisant plus loin que «la seule issue c’est une armée libyenne unifiée sous le commandement du Conseil présidentiel » selon Kobler. Alors que la mission de l’Otan a pris fin en octobre 2011, hier, le porte parole du gouvernement français, déclare, hier matin, sur France infos, que « les forces spéciales (françaises :ndlr) sont là (libye :ndlr) , bien sûr, pour aider et faire en sorte » que la France, précise Le Fol « soit présente partout pour lutter contre les terroristes ».
Sans apporter de plus amples informations sur les circonstances de «la perte» de trois soldats français, le porte-parole du gouvernement de Valls n’apporte pas plus d’éclairages et de précisions sur les conditions de la présence des éléments de l’armée française en Libye et dans quel cadre, indiquant toutefois que la France fait en sorte d’être « présente partout pour lutter contre les terroristes».
De son côté, le ministère d’Yves Le Drian n’a pas à son tour, dans son communiqué, révélé les circonstances ni le jour de la mort des trois soldats français, saluant par ailleurs « le dévouement et le courage de ces militaires engagés au service de la France » dans l’accomplissement, est-il indiqué «des missions dangereuses contre le terrorisme». Il est à rappeler que, selon le New-Times, les soldats français ont été tués lors d’une attaque qui s’est produite à l’est de la ville libyenne de Benghazi « ne laissant aucun survivant » selon des officiels libyens qui ont souhaité gardé l’anonymat, rapporte le quotidien américain précité. La Libye qui peine à renouer avec la vie politico-institutionnelle à cause de la persistance des divergences entre des acteurs libyens, sur fond des interférences d’acteurs étrangers, ayant joué un rôle central lors des évènements, survenus en 2011, pour ne citer que la France, la Turquie, le Qatar et l’Arabie saoudite. Rôle qui depuis, s’est poursuivi sur la scène libyenne, à ce jour, d’ailleurs, au regard de la présence au conclave inter-libyen qu’a abrité la Tunisie, samedi dernier, des ambassadeurs, dont ceux des pays précités et qui ne sont pas faut-il le noter frontaliers à la Libye. Et c’est dans ce contexte, que le rapport, du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki Moon, remis mardi au Conseil de sécurité, fait état des « inquiétudes » du SG de l’Institution onusienne, quant au «l’éparpillement de l’EI (Daech : ndlr) » selon des médias occidentaux. Mettant en avant la défaite des terroristes de Daech, à Syrte, qui « semble à portée de main » a écrit le SG De l’ONU, celui-ci craint de voir, la fuite des terroristes vers le sud et l’ouest de la Libye ainsi que vers la Tunisie. Il a averti dans son dit rapport, qu’ « à l’avenir, l’impact des combattants de l’EI (les terroristes :NDLR) éparpillés en groupes armés dans le sud ( de la libye :NDLR) pourrait » selon le SG de l’ONU « devenir une source d’inquiétude » a-t-il souligné, indiquant, plus loin que la ville libyenne de Syrte est considérée comme l’un des principaux bastions du groupe extrémiste en dehors de la Syrie et de l’Irak. Et selon toujours le rapport en question de Ban-Ki-Moon, 2 000 à 5 000 terroristes de Daech, originaires de Libye, de Tunisie, d’Egypte, du Maroc et de la Mauritanie « se trouvent à Syrte, Tripoli et Derna » a-t-il averti.
à cela s’ajoutent par ailleurs, les inquiétudes outre du SG de l’ONU, mais des responsables de pays de la région, notamment la Tunisie, de la fuite de centaines de terroristes de Syrie, encaissant défaite après défaites, suite aux opérations de l’armée de la République Syrienne soutenus par les frappes militaires russes, notamment à Alep, où l’étau se resserre sur les terroristes, dans cette ville syrienne limitrophe à la Turquie. En l’absence d’une armée unifiée en Libye, qui ne profite qu’a maintenir le pays dans la spirale des divergences entre les frères libyens, non à l’abri des interférences d’acteurs étrangers, dont les pays précités, la Libye et son peuple s’acheminent vers des lendemains encore plus incertains et chaotiques.
Karima Bennour

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