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Libye : le compte à rebours pour l’intervention étrangère se précise

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Une nouvelle phase semble être entamée en Libye, au regard de l’accélération du cours des évènements dans ce pays, notamment ceux liés à la situation sécuritaire et politique, sur fond des attaques terroristes commises, jeudi dernier, par les terroristes de Daech, à Misrata et Syrte.

Après l’installation, en effet, à Tripoli, du gouvernement d’union nationale de Fayez Serraj, reconnu par la Communauté internationale, suivi, peu de jours après, des visites de hauts responsables occidentaux, puis l’annonce par le commandement militaire du général Haftar, du lancement de l’offensive militaire contre les terroristes de Daech, stationnés à Syrte, à laquelle Serraj a appelé à temporiser jusqu’à l’unification des rangs de l’armée libyenne, les attaques de jeud dernier, en Libye, propulsent au devant de la scène, libyenne et internationale, quelles seront la teneur et la portée du soutien des pays étrangers à la Libye, dans le cadre de la lutte contre Daech dans ce pays. Question qui s’est imposée d’elle-même, depuis que des hauts responsables occidentaux, italiens, américains, britanniques, français et allemands n’ont cessé, ces derniers mois d’assurer les responsables libyens qu’ils sont disposés à soutenir la Libye dans sa lutte contre Daech, « si le gouvernement d’union nationale venait à exprimer la demande». La ville libyenne, Syrte infestée de terroristes de Daech a été, jeudi dernier, le théâtre d’une attaque terroriste contre un check-point, à Abou Graïn, à 140 km à l’ouest de Syrte, précisément, causant la mort de deux membres des forces de sécurité et blessant 12 autres. Non loin du côté ouest de Syrte, une autre attaque terroriste a secoué, dans cette même journée, le sud de Misrata, causant la mort de quatre personnes et blessant 12 autres. Ces attaques interviennent, après que les forces militaires de l’Est libyen, sous commandement de Haftar, avaient annoncé qu’elles étaient en pleins préparatifs d’une offensive militaire contre Daech à Syrte, pour libérer cette ville des groupes terroristes, lesquels ont pu prendre son contrôle, en profitant du chaos dans lequel la Libye a été plongée, depuis sa crise de 2011 qui a été suivie de l’intervention de l’Otan dans le pays. La veille de ces attentats terroristes en Libye , les ministres de la Défense des pays membres de la Coalition que dirigent les Etats-Unis dans la lutte contre Daech , en Irak et en Syrie, ont tenu, mercredi leur conclave, à Stuttgart, Allemagne, sur la lutte contre le terrorisme en Syrie, Irak et aussi la Libye. Initiée par Washington, ont pris part à cette rencontre, les ministres de la Défense des pays, de l’Australie, du Danemark, de France, d’Allemagne, d’Italie, des Pays-Bas, de la Nouvelle Zélande, de Norvège, d’Espagne, du Royaume-Uni, du Canada et notamment des Etats-Unis. S’engageant à accroître leurs moyens de lutte contre les terroristes de Daech, après les appels multiples de Washington en ce sens, les présents ont dans un communiqué commun réaffirmé leur « plein soutien pour accélérer encore et renforcer le succès de nos partenaires sur le terrain et pour déployer des capacités supplémentaires à court terme» lit-on. Pour le secrétaire d’état américain à la Défense Ashton Carter, « nous sommes d’accord pour dire que tous nos amis et alliés au sein de la coalition anti –EI (Daech) peuvent et doivent en faire plus pour combattre » les terroriste de Daech «en Irak et en Syrie et ses métastases ailleurs » a –t-il souligné. Lors de sa récente visite en Allemagne, le président américain Barack Obama a déclaré , avoir « besoin d’une Europe forte qui porte sa part du fardeau », en matière de sécurité et ne pas se reposer seulement sur les États-Unis, appelant ses alliés en Europe et les membres de l’OTAN à « en faire plus », notamment en ce qui concerne les frappes militaires aériennes, en Syrie et en Irak. C’est en ce sens, que lors de la réunion de Stuttgart des ministres de la Défense des pays précités ont confirmé, que le rôle premier, de l’intervention étrangère en Libye, pour lutter contre Daech, lequel point été inscrit lors de leur conclave, sera mené par l’ex-puissance coloniale dans ce pays, en l’occurrence l’Italie. Assurant qu’ils sont prêts à apporter « l’aide nécessaire» à la Libye dans sa lutte contre Daech, Washington et Rome n’ont cessé depuis ces dernières semaines de souligner, dès que le gouvernement d’union nationale de Fayez Serraj en formule la demande. Celle-ci n’étant pas encore exprimée officiellement, à ce jour, par l’exécutif libyen, car elle ne fait pas l’unanimité des acteurs de la scène libyenne, bon nombre parmi eux ont eu, en effet à exprimer leur « ferme opposition» à toute intervention étrangère dans leur pays.
Au conclave de Stuttgart, des ministres de la Défense des pays membres de la coalition américaine anti-Daech, succédera la réunion, les 19 et 20 mai prochains, des ministres des Affaires étrangères des pays membres de l’Otan, à Bruxelles, qui verra parmi les questions inscrites à son ordre du jour, la Libye, à travers la lutte contre Daech et l’immigration clandestine, pour laquelle, l’Otan a été sollicitée, par l’UE, pour apporter son appui en méditerranée, précisément dans les eaux territoriales libyennes.
Karima Bennour

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