Des islamistes radicaux se sont emparés, mardi, de deux champs pétroliers situés dans le centre du pays, a déclaré à l’AFP le porte-parole des gardes des installations pétrolières. Des extrémistes ont pris le contrôle des champs d’Al-Bahi et Al-Mabrouk et sont en route pour prendre le champ d’Al-Dahra, après le retrait de la force qui était chargée de surveiller ces sites, faute de munitions, a déclaré le colonel Ali Al-Hassi. Les sites d’al-Mabrouk et al-Bahi situés à quelque 200 km au sud de Syrte (environ 500 km à l’est de Tripoli) sont à l’arrêt depuis plusieurs semaines, en raison des violences et du fonctionnement ralenti des terminaux d’exportation.
Le personnel des deux sites a été évacué après une première attaque, début février, qui avait fait au moins 11 morts. Cette attaque, qui n’avait pas été revendiquée, a été attribuée également par les gardes des installations pétrolières à des islamistes radicaux.
Le champ d’Al-Mabrouk est exploité par une coentreprise dirigée par la Compagnie libyenne de pétrole (NOC), dans laquelle le groupe français Total détient des parts. Depuis plusieurs semaines, la Libye est le théâtre d’une série d’attaques revendiquées ou attribuées à l’EI. L’industrie pétrolière libyenne, autrefois lucrative, est durement affectée par l’anarchie dans le pays. Avant la révolte de 2011 qui a renversé le régime de Mouammar Kadhafi, la production s’élevait à plus de 1,5 million de barils par jour, représentant 95% des exportations du pays et 75% de ses revenus. Mais la production est tombée à quelque 350.000 barils par jour en décembre, alors que Fajr Libya a lancé une offensive meurtrière pour s’emparer de terminaux pétroliers dans l’Est libyen. L’armée a repoussé cet assaut, qui a provoqué des incendies dans des réservoirs pétroliers au terminal d’Al-Sedra. Fajr Libya est une coalition de milices qui s’étaient emparées de la capitale en août 2014, où elle a installé un gouvernement parallèle et réactivé le Parlement sortant, le Congrès général national (CGN). Depuis, la Libye est dirigée par deux Parlements et deux gouvernements rivaux, dont un, reconnu par la communauté internationale, siège à Tobrouk (est).