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L’état islamique ne revendique pas le crash d’Egyptair dans un message audio : la piste terroriste s’éloigne-t-elle pour autant ?

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Nouveaux rebondissements dans l’affaire du crash du vol MS804 d’EgyptAir : l’enquête diligentée par le Bureau d’Enquêtes et d’Analyses (BEA) a dévoilé que l’Airbus A320 a transmis des messages automatiques (Acars : (Aircraft Communication Addressing and Reporting System)-lequel permet d’échanger des informations entre un avion en vol et le centre opérationnel de la compagnie aérienne- indiquant qu’il y a de la fumée en cabine et une défaillance de l’ordinateur gérant les commandes de vol, mais qu’il était trop tôt pour interpréter ces éléments.

En clair, il est prématuré de privilégier la thèse de l’attentat terroriste, que certains veulent coûte que coûte qu’elle le soit même à travers les indices d’un incendie qui aurait été provoqué dans cet objectif. Au moment où nous mettons sous presse, plusieurs faits écartent la piste terroriste. Mais, contentons-nous d’un seul, qui a, incontestablement, le plus à même de conforter la Communauté internationale et même la partie égyptienne quant à la vitesse à laquelle on doit d’écarter la piste d’un acte terroriste. Il s’agit d’un message audio attribué au porte-parole de l’organisation État islamique, Abou Mohammed Al-Adnani, qui ne fait pas mention du crach jeudi, dans la Méditerranée de l’avion, et ce, bien qu’appelant à de nouvelles attaques sur l’Europe pendant le Ramadhan. D’habitude, les experts s’appuyaient sur le fait que l’attentat ayant vu l’explosion d’une bombe à bord d’un avion de touristes russes qui venait de décoller de la station balnéaire égyptienne de Charm el-Cheikh, ayant entrainé la mort de 224 personnes, avait été revendiqué à peine quelques heures après par la branche égyptienne du groupe état islamique (EI).
En dépit de cela, le New York Times y demeure sceptique. Selon  le journal, d’autres faits confirment, en revanche, la plausibilité terroriste. Il s’agit de l’inscription en arabe, disant : « nous abattrons cet avion». Elle a été gravée, il y a de cela deux ans, par des employés de l’aéroport international du Caire soutenant l’organisation Frères musulmans reconnue comme terroriste par plusieurs pays du monde. À l’époque, les services de sécurité de l’aéroport l’ont interprétée (l’inscription, NDLR) par la situation complexe régnant en égypte suite au renversement en 2013 du président islamiste Mohammed Morsi, chef du mouvement Frères musulmans de l’époque. Comme mesures répressives, EgyptAir a licencié plusieurs employés soupçonnés d’avoir des liens avec les Frères musulmans et d’être des partisans de Morsi. Une démarche similaire a été suivie par d’autres compagnies aériennes. Par ailleurs, la position officielle de quelques hommes politiques, des deux bords de la Méditerranée, atteste de la difficulté de trancher quant aux causes réelles de la disparition de l’Airbus A320. « Il est bien trop tôt pour émettre tout jugement à partir d’une seule source d’informations, comme les messages ACARS », a réagi samedi soir, le ministère égyptien de l’Aviation civile. Ces messages sont « des indicateurs qui peuvent avoir des causes différentes » et donc il faut des analyses plus poussées. Pour sa part, le chef de la diplomatie française, Jean Mar Ayrault, à l’issue d’une rencontre à paris avec les familles des victimes, a déclaré «à cet instant (…) toutes les hypothèses sont examinées et aucune n’est privilégiée».

À la recherche des boites noires
«Une fumée intense a déclenché des alarmes dans la partie avant de l’appareil, où sont situées les parties vitales de son électronique de bord», selon le «Wall Street Journal», qui cite des sources proches de l’enquête non identifiées. L’anonymat de la source ne fait qu’amplifier davantage l’énigme qui entoure le vol MS804.
Pour sa part, CNN indique avoir obtenu ses informations d’une capture d’écran fournie par une source égyptienne. Il a été constatée que l’alerte fumée aurait été envoyée à 0h27 GMT (2h27 heure française), soit seulement 2 minutes avant que l’avion ne disparaisse des écrans radars. Des experts du CNN semblent, toutefois, convaincus par la certitude qu’aucun incendie ne s’est déclaré dans l’appareil, ni même que les pilotes en aient été informés.
Selon Philip Baum, un spécialiste de l’aéronautique cité par la BBC, «les instruments de l’appareil se sont éteints». Pour Baum, les éventualités suivantes : détournement, bagarre dans le cockpit, ou incendie à bord sont à écarter. En revanche, l’incertitude demeure quant la possibilité d’un feu d’origine technique, un court-circuit, ou l’explosion d’une bombe à bord, déclare le même spécialiste. Pour le BEA, tant que l’épave et enregistreurs de vol n’ont pas été retrouvés, il est encore tôt de tirer des conclusions sur la disparition de l’Airbus A320 qui survolait la Méditerranée orientale. Dans la journée de mercredi, l’Airbus A320 est passé, faut-il le rappeler, par l’Érythrée, l’Egypte et la Tunisie, lui un habituel des rotations sur le Continent africain. Vendredi, les premières recherches instruites par le président égyptien, Abdal Fattah Al-Sissi, ont abouti à la découverte de valises et du siège de l’avion. Les recherches se sont intensifiées ce dimanche matin en Méditerranée. L’objectif étant de localiser les précieuses « boîtes noires » qui aideront peut être à trancher entre la thèse de l’accident et celle de l’acte terroriste. Mais aussi a récupérer les 66 passagers, les navires et avions, entre la mer entre la Crête et la côte nord de l’Égypte cherchent, semblant déterminés à le concrétiser le plus tôt possible. Car seule l’analyse des débris de l’avion, des corps et, surtout, des deux enregistreurs de vol, permettra de déterminer les véritables circonstances de ce drame en haute mer. Consciente de la primordialité de cette démarche, la France a dépêché un patrouilleur de haute mer doté d’équipements utiles pour la recherche des « boîtes noires » qui devrait arriver sur zone dimanche ou lundi. Les balises des enregistreurs ne peuvent émettre que « quatre à cinq semaines » avant épuisement de leurs batteries, a rappelé l’ambassade de France au Caire.  Par ailleurs, l’Armée égyptienne a publié les photos des premiers débris repêchés. Parmi eux, un sac à dos rose décoré de papillons, un petit morceau de carlingue déchiqueté, des revêtements de sièges déchirés, un gilet de sauvetage déplié. Affaire à suivre.
Zaid Zoheir

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