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Les violences hypothèquent la tenue du dialogue en Libye

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Des négociations de paix dans le cadre du dialogue inter-libyen sous les auspices onusiens devront reprendre aujourd’hui, en Libye, a indiqué, hier, Emhemed Choaïb, vice-président de la Chambre des représentants issue des dernières élections, avant d’ajouter «à moins que ne survienne un événement imprévisible».
Déclaration qui intervient une semaine après celle qu’a tenue, lundi dernier, à propos de la reprise du dialogue inter-libyen, le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies et chef de la Mission d’appui de l’ONU en Libye, Bernardino Leon. Celui-ci a affirmé, en effet, lundi dernier, qu’«il a été convenu de tenir la prochaine session de discussions de paix dans quelques jours en Libye». Déclaration émise par ce responsable onusien à l’issue d’une rencontre qu’il a eue, lundi dernier, à Tripoli, avec des responsables du Congrès général national sortant. Des négociations entre acteurs libyens sous l’égide de l’ONU, entamées, pour rappel, janvier dernier, à Genève, en vue de trouver une issue à la crise politique et par conséquent à la situation chaotique qui règne en Libye.
De nouveaux affrontements violents opposant les forces pro-gouvernementales et les milices armées, dominent, depuis dimanche dernier, Benghazi, la plus grande ville du pays. La Chambre des représentants, instance issue des dernières élections en Libye et reconnue par la communauté internationale, a trouvé, pour rappel, refuge à Tobrouk, dans l’est du pays. Abdoul Kader Houaili, membre du Congrès général national (CGN), rival du Parlement légitimement élu, installé à Tripoli, a confirmé, sans dévoiler le lieu, la tenue de ces pourparlers. Alger, qui a sans cesse appelé les Libyens à favoriser le dialogue au bruit des armes, en vue de prémunir la Libye du pire scénario qui la guette aux conséquences gravissimes sur le pays et aussi sur la région, s’emploie à consolider les conditions pour la réussite du processus de dialogue inter-libyen. «L’Algérie, à la demande des frères libyens, déploie des efforts pour rapprocher les points de vue des parties, et préparer les conditions d’un dialogue inclusif, à l’exclusion des groupes terroristes reconnus en tant que tels par l’Onu», a affirmé, dimanche, le ministre délégué, chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel. L’objectif, a-t-il indiqué, lors d’une rencontre avec les ambassadeurs des pays de l’Union européenne (UE), est de «parvenir à une solution politique consensuelle qui préserve l’unité, l’intégrité territoriale du pays et la cohésion du peuple libyen» avant d’ajouter et «ouvre la voie à la mise en place des institutions chargées de gérer la transition». Dans ses efforts en vue de réunir et consolider les conditions du dialogue inter-libyen, Alger «est en contact avec des pays partenaires, aussi bien de la région que du monde, notamment les pays du voisinage», a précisé Messahel ajoutant» (…) pour forger un consensus sur les contours d’une solution politique inter-libyenne négociée de sortie de crise». Une réunion des pays du voisinage à la Libye se tiendra, jeudi prochain, à N’Djamena, Tchad, «pour poursuivre leur concertation sur la crise libyenne», a fait savoir le ministre délégué, chargé des Affaires maghrébines et africaines. Sur le terrain, le bruit des armes persiste à dominer le quotidien des Libyens et l’actualité dans ce pays. Un responsable des forces spéciales libyennes a indiqué que les forces loyales au gouvernement élu et reconnu internationalement ont tenté de récupérer les secteurs contrôlés par des milices armées dans les différents secteurs de la ville (Benghazi). Ajoutant à ce propos que les forces aériennes survolent ces opérations épaulant ainsi les troupes au sol et que les combats font rage.
Ce représentant des forces spéciales libyennes, cité par les médias, n’a pas manqué d’exprimer le souhait de voir ces combats précités être le «dernier combat».
Le gouvernement provisoire libyen a annoncé dimanche dernier, dans un communiqué que la région de Hilal-pétrolier est confrontée au «déplacement» de ses habitants et à la «fermeture de la plupart» des administrations et du secteur des services.
La situation est «tragique», selon ce même communiqué, notamment dans les régions orientales du pays suite à la détérioration de la situation humanitaire et «la mise en errance de milliers de citoyens» fuyant les combats et la violence dans la région. Par ailleurs, la représentante de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, s’est exprimée, dimanche, sur la situation chaotique de la Libye, à partir de Munich où se tenait la Conférence sur la sécurité, soulignant que «la combinaison d’éléments présents là-bas est extrêmement dangereuse pour nous et pour la sécurité de la région». Pour cette responsable de l’UE, la situation en Libye «est un mix parfait, prêt à exploser» avertissant que «s’il explose, il explosera juste aux portes de l’Europe», a-t-elle déclaré.
Karima Bennour

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