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Les Verts s’en sont sortis, et bien finalement

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Ils sont encore là. Toujours en vie et Dieu sait combien on craignait pour eux. Ils seront au rendez-vous des quarts, dimanche prochain, et évidemment bien présents.

Tout redevient possible
En course pour le sacre et bien dans leur rôle de super-favoris de l’épreuve qu’ils ont assumé avec brio devant une des meilleurs formations du continent à l’heure actuelle. Encore là pour nous faire rêver du titre, faire taire les mauvaises langues, prouver qu’ils sont, en dépit de tout, d’un début de tournoi difficile où on ne les avait pas vus sous leur meilleur visage, les N°1 d’Afrique. Algérie- Sénégal. Une victoire, très belle, et la manière. Des Fennecs comme on les aime. Qui n’ont peur de rien et savent se surpasser, jouer au ballon lorsqu’ils sont dos au mur. «L’équipe des grands rendez-vous» comme le soulignera à chaud Bentaleb, l’auteur de la seconde réalisation qui mettra ses camarades définitivement à l’abri d’un possible retour adverse à un moment décisif de la partie. Scellera un succès dont les contours ont été vite dessinés par ce face-à-face raté d’un Feghouli enfin retrouvé, au four et moulin, qui viendra buter, à la 2e mn, sur un gardien ravi de voir le rebond jouer un mauvais tour à l’attaquant algérien. Qui prendra forme à la 11e mn quand Mahrez, subitement revigoré, viendra confondre ses détracteurs en transformant en but une longue remise du capitaine courageux et tellement utile (on commence déjà à le regretter sérieusement dans le camp de la sélection mais qui a, et le public est content pour lui, l’opportunité de rester en course pour le titre avec ses camarades et surtout celle de sortir par la grande porte en mettant la couronne sur une tête qu’on a appris à aimer, du moins à respecter pour les énormes services rendus depuis ses tout premiers pas en vert, alors que tout le monde priait pour un passage au second tour) Bougherra. Ils étaient beaux, unis, solidaires, sans peur et sans reproches. Ont fait ce qu’il fallait, en balayant les doutes d’entrée de jeu. En faisant leur boulot correctement. En répondant, et de quelle manière, à toutes les rumeurs les donnant pour désunis. Le groupe, évidemment affecté par la défaite cruelle devant le Ghana dans les «temps morts», un peu à l’exemple de ce groupe de la «mort» auquel il n’était pas évident de survivre comme le prouvera d’ailleurs le scénario incroyable, hitchcockien et renversant lors d’une 3e et dernière journée dramatique que le Sénégal vérifiera à ses dépens, n’a pas implosé. Puisé au contraire dans cette dure épreuve pour trouver les ressources mentales (surtout) et retrouver leur jeu, se surpasser et offrir à ceux qui ont cru en eux, le droit de suivre cette CAN de toutes les surprises et émotions, avec le rêve qu’on pensait évaporé, de voir le précieux trophée prendre le vol d’Alger à l’arrivée du 08 février prochain.

Encore là !
Ce qui fait dire à Soudani, de retour dans le onze rentrant après le forfait du buteur-maison, Slimani, pour blessure, en des termes certes délivrés à chaud mais rendant bien compte de l’ambiance, avant et après cette performance : «Je peux vous dire que nous sommes bien là dans cette CAN et il n’est pas question de s’arrêter en si bon chemin. Je ne peux promettre qu’une seule chose, c’est que nous donnerons le meilleur de nous-mêmes pour porter très haut les couleurs du pays.» Avec un «nous sommes encore là» repris en chœur par l’ensemble des joueurs au coup de sifflet final d’un arbitre mauricien à la hauteur de l’évènement, impartial, il est sûr que le meilleur est à venir pour une sélection qui retrouve de la confiance et de la sérénité pour préparer calmement et avec des ambitions en très forte hausse, le match du 1er février devant un autre client sorti de l’autre groupe de la «mort», qui leur ouvrira les portes du dernier carré. Les portes du paradis et, bien sûr, le souhait de tous (ce n’est pas leur objectif ?) la victoire finale comme l’exige la rue algérienne maintenant que Brahimi et ses frères ont remis du baume au cœur de leur fidèle public qui saura se montrer, comme à son habitude, reconnaissant. Le tournant majeur des quarts a-t-il déjà commencé ? Dans les esprits oui, mais les joueurs, plus que jamais lucides et gardant la tête froide, bien sur les épaules surtout, ne veulent pas se perdre en conjectures et disent ne pas avoir de préférence quant au nom de leur prochain adversaire maintenant que l’espoir est revenu. Tout est redevenu possible, les critiques (les mauvaises, notamment, qui font mal) éloignées. En apnée depuis le début de la compétition, dans ses petits souliers à l’image de Brahimi qui monte néanmoins crescendo, l’E.N, si elle a longtemps joué avec les nerfs de ses supporters n’en a pas moins le mérite d’être encore là. De s’être retrouvée, retrouvé toutes ses sensations en accouchant d’un match presque parfait qui efface ses mauvaises prestations des deux premières sorties. Retrouve le calme. Plus apaisée avant le Sénégal, plus forte maintenant avec ce succès flatteur et ne souffrant d’aucune contestation, Bougherra (heureusement pour lui, il ne fera pas ses adieux sur une humiliante élimination au 1er tour), la sélection a fait preuve d’humilité, à l’instar de son coach qui saluera la production de ses poulains en notant (ça le grandit un peu plus à leurs yeux et ceux de l’opinion nationale, ce qui nous change de son prédécesseur qui déclarait le contraire lorsque l’équipe gagnait et leur imputait les problèmes quand ça allait mal) que «c’est la victoire des joueurs.»

Pas encore les meilleurs…
Mais aime à rappeler (pour ceux, apparemment, qui sont allés vite en besoin en remettant en cause ses choix et la qualité du groupe) que «nous ne sommes pas les meilleurs au monde parce qu’on a battu le Sénégal, comme on n’était pas les plus mauvais parce qu’on a perdu contre le Ghana, dans les conditions que l’on sait.» Des précisions qui ont le mérite d’être assez claires pour croire que l’équipe (c’est ce qu’il suggère) que le titre de champion d’Afrique est encore loin. Semé d’embûches. Rappelle à l’équipe qu’elle a encore d’autres efforts à faire pour espérer être au rendez-vous des demies, et pourquoi pas du rendez-vous du 8 février. Sereines mais assez lucides, les troupes le sont. Gardent les pieds sur terre avec cette précision d’un des cadres les plus en vue et sur lequel repose bien des espoirs, Feghouli, qui tempère justement les ardeurs avec des propos mesurés. Appellent à la modération. Résument, en gros, l’état d’esprit ambiant : «Nous, on connaît nos force et nos faiblesses et on sait très bien qu’on n’est pas favoris par rapport au jeu pratiqué et aux conditions de jeu surtout. On fait notre petit bonhomme de chemin. On ne fait pas trop attention à ce qui se dit. On essaye d’être solidaires entre nous et c’est ce qui a fait notre force lors des éliminatoires. On peut faire mieux pour la suite du tournoi.» Voilà qui est dit. Bien dit. Ce qui fait dire à l’heureux président qu’est, on l’imagine, Raouraoua, que si le vœu reste de revenir au pays avec le trophée, il ne faut surtout pas oublier toute «la difficulté de la mission.» Que, pour le reste, en faisant confiance à l’entraîneur, Gourcuff (dont il salue les compétences et le travail), il s’agira de «gérer avec intelligence.» Un message que les joueurs ont dû comprendre et auquel ils doivent donner son sens sur le terrain. A l’exemple de leur retour salutaire à la surface lors de ce désormais match référence contre des Lions de la Teranga donnés pour «injouables.» Sortir la tête de l’eau, sortir d’une «poule» problématique. Maintenant, c’est fait. A plus que deux encablures de leur quête du graal, M’Bolhi et les siens savent ce qu’il leur est demandé. Sauront y répondre, dès dimanche prochain, comme ils l’ont brillamment fait en ce mardi soir à valeur de réhabilitation.
Par Azouaou Aghiles

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