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Les travaux du sommet de l’Union africaine ont débuté hier : «Le budget de l’UA en diminution de 12% par rapport à l’année passée»

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Les travaux du Sommet de l’Union Africaine (UA) qu’abrite durant deux jours, la capitale mauritanienne, ont débuté, hier, par les discours, du président de la Mauritanie, pays hôte de ce rendez vous africain, Mohamed Ould Abdelaziz, dans lequel, il a mis l’accent sur les défis à relever, par le continent, notamment le terrorisme, qui selon lui, la lutte doit davantage être menée, dans une dynamique collective pour faire «diminuer les disparités sociales» , seul moyen, poursuit-il «de convaincre les jeunes de ne pas sombrer dans l’extrémisme» a-t-il soutenu.

Lui succédant à la tribune, le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat a évoqué la réforme de l’institution africaine, l’objectif de faire taire les armes et le règlement des conflits et des crises du continent à l’horizon 2020. Sur la thématique centrale du Sommet de Nouakchott, la lutte contre la corruption en Afrique, voie durable pour la transformation de l’Afrique » est le thème retenu pour ce sommet. le président en exercice de l’UA, Paul Kagame, dira que «c’est la première fois, a que quinze ministres des Finances de l’UA se sont réunis et ont appliqué les nouvelles règles» permettant l’adoption «d’un budget transparent en diminution de 12% par rapport à l’année précédente» a-t-il précisé. Le nouveau rapport sur la réforme de l’institution continentale, vise l’autonomie financière de l’UA en vue de garantir la souveraineté politique de l’organisation africaine. Son budget faut-il le rappeler, est assuré à plus de 50 % par des bailleurs étrangers alors que ses programmes sont financés à près de 97 % par les donateurs, et la réforme proposée par Paul Kagame vise à réduire cette dépendance, en procédant au prélèvement dans chaque pays, d’une taxe de 0,2 % sur les importations. Les dirigeants africains se penchent, à cette occasion, sur le dossier de la création de la zone de libre-échange (ZLEC), lancée le 21 mars dernier, à Kigali, qui pourrait concerner un marché de plus de 1,2 milliard de personnes en Afrique, projet phare de l’agenda 2063 de l’UA visant à créer un grand marché commun, approuvé par plus de 44 pays membres. Le projet, prévoit la levée progressive des droits de douane sur 90 % des produits entre pays africains, une mesure devant être en vigueur en 2019, pour se généraliser, dans un délai de dix ans. Le commerce intra-africain, représente, faut-il le noter que 16 % des échanges des pays concernés, selon des statistiques officielles. Autre volet inscrit dans l’agenda 2063, le projet de marché unique et libéralisé pour le transport aérien, incluant 23 pays, dossier qui sera défendu, lors du rendez-vous des dirigeants africains, à Nouakchott, par le président togolais Faure Gnassingbé. Le président de la Commission de UA a appelé, la veille de l’ouverture du Sommet de Nouakchott «à prendre des mesures contre les protagonistes du conflit au Soudan du Sud, qui «nous ont habitués à ne pas respecter leurs engagements» avait-il souligné, avant de qualifier de «grave» la situation qui prévaut dans ce pays. Indiquant que «les situations humanitaire et sécuritaire sont des plus difficiles», le responsable africain, dira que «ces derniers jours nous avons quelques bonnes nouvelles que je mets entre guillemets malheureusement» a-t-il déclaré, lors de la réunion du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’UA à Nouakchott, en prévision du sommet africain, ouvert hier, en présence de plus d’une quarantaine de chefs d’État et de gouvernements de pays membres, dont l’Algérie, via son premier ministre Ahmed Ouyahia, en sa qualité de représentant du président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Et c’est à partir de la capitale mauritanienne, ou se déroule le rendez-vous africain, qu’Ahmed Ouyahia, a encore une fois affirmé que notre pays ne verra pas l’installation de centre de tri ou de regroupement des migrants, un rappel, à l’adresse des dirigeants européens, à leur tête la France. Œuvrant à concentrer les discussions et les débats sur ce drame humanitaire, sur le seul aspect sécuritaire ou de l’installation des camps, hors des frontières de l’UE, pour faire le tri de ceux et celles, qui pourront se rendre dans des pays européens, soit «l’immigration choisie» pour répondre au mieux aux besoins du marché européen. Des voix s’élèvent en Afrique comme en Europe, pour exiger que le traitement du flux migratoire soit en direction des raisons à l’origine de ce phénomène, conséquences directes du système économique mondiale qui permet à une minorité restreinte d’accumuler de la richesse, et le discours politico-médiatique, notamment européen, montre que des «pays riches» sont obligés de subir la croissante pression migratoire des «pays pauvres». Riche de matières premières, or, platine, diamants, uranium, cuivre, pétrole, gaz naturel, bois précieux, cacao, café et autres, aux carences des politiques locales africaines s’agrippe le lourd héritage de l’exploitation de ses richesses par les multinationales. À titre d’exemple plus de cent compagnies britanniques et autres, cotées à la Bourse de Londres, exploitent dans 37 pays de l’Afrique sub-saharienne des ressources minières d’une valeur de plus de 1 000 milliards de dollars et L’Afrique, présentée comme dépendante de l’aide extérieure, fournit à ce même extérieur un paiement net annuel d’environ 58 milliards de dollars. Une récente étude de l’ONG britannique OXFAM avance que, « le directeur général de supermarché «le mieux payé au Royaume-Uni gagne en l’espace de cinq jours autant que ce qu’une femme mettrait toute sa vie à gagner à ramasser le raisin dans une exploitation typique d’Afrique du Sud » affirment Robin Willoughby et Tim Gore, les auteurs de cette étude.
Karima Bennour

LE DÉJEUNER DE MACRON AVEC LES DIRIGEANTS AFRICAINS, AUJOURD’HUI, À NOUAKCHOTT
Au menu, terrorisme, migration et l’OIF
Le président français est attendu, aujourd’hui, à Nouakchott, en Mauritanie, pour un déjeuner, avant de se rendre au Nigeria, selon l’Élysée, avec les dirigeants africains, réunis depuis hier dans la capitale mauritanienne, à l’occasion de la tenue du 31ème sommet de l’Union africaine. En plus des questions liées à la lutte contre le terrorisme et la migration, le locataire de l’Élysée invitera ses homologues africains, à soutenir la candidature de la ministre des Affaires étrangères du Rwanda, Louise Mushikiwabo, à la tête de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), en octobre prochain, face à la canadienne Michaëlle Jean, après quatre ans de son mandat et candidate pour en assurer un second. Paul Kagame, président rwandais, a déjà fait savoir, avant le sommet africain, qu’il œuvrera, dans ses rencontres, à Nouakchott, avec ses homologues africains, à s’assurer de leur soutien à la candidature de sa ministre des Affaires étrangères. Rappelons que Paris avait affiché son soutien à Louise Mushikiwabo, lors de la rencontre du président Macron avec son homologue rwandais, Kagame, lors de sa récente visite officielle, en France, un soutien qui vise à «ramener la direction de l’OIF en Afrique » comme l’ont souligné des observateurs français, après quatre ans de mandat de la Canadienne Michaëlle Jean.
Lors du Sommet de Nouakchott, des médias locaux et étrangers, indiquent, que dans les couloirs du Centre de conférence de Nouakchott, la ministre rwandaise, Louise Mushikiwabo, prend le temps de saluer ses pairs, de discuter de son programme et jeudi, dernier, elle a consentis davantage d’efforts, en vue de convaincre des États encore réticents, à nouer des partenariats avec l’Europe pour des relations «gagnant-gagnant», selon ses déclarations, à la presse. Les ministres des Affaires étrangères africains des pays membres de l’OIF, ont fait l’unanimité dans leur soutien à la candidature de la chef de la diplomatie rwandaise, à la tête de l’OIF.
Karima B.

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