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LES MAGISTRATS EN GRÈVE ILLIMITÉE À PARTIR D’AUJOURD’HUI : Mécontentement ou acte de rébellion ?

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À peine quelques heures après l’approbation par le Conseil suprême de la magistrature du mouvement dans le corps des magistrats, opéré par le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Belkacem Zeghmati, le Syndicat national des magistrats (SNM) monte au créneau pour exprimer vertement son «mécontentement» de ce qui s’apparente à une opération de purge qui a touché près de 3 000 magistrats.

S’étant réuni d’urgence, hier, le bureau exécutif du SNM a décidé d’observer une grève illimitée à partir d’aujourd’hui, jusqu’à satisfaction d’un certain nombre de demandes par lesquelles il a saisi le département de la Justice. Ainsi, selon un communiqué, rendu public en fin de cette journée, le syndicat, présidé par Issaâd Mebrouk, invite Zeghmati, et entre autres revendications, à suspendre les décisions concernant le mouvement opéré dans le corps des magistrats. Il y a à s’interroger dès lors si cette action de protestation s’agirait d’un simple mécontentement par lequel les magistrats mettront la pression sur le département dirigé par Zeghmati à l’effet de revenir sur sa décision, ou bien, ce qui serait une première, un acte de rébellion à l’encontre de la tutelle.
Dans un premier communiqué de presse, rendu public avant-hier, le Syndicat se dit insatisfait du mouvement opéré dans le corps de magistrature, soulignant que les revendications des magistrats n’ont pas été satisfaites. «Au regard des résultats du mouvement annuel dans le corps de magistrature, plusieurs magistrats ont exprimé leur mécontentement. À cela s’ajoute le refus des parties concernées de satisfaire les revendications légitimes des magistrats», peut-on lire sur le communiqué de presse, qui qualifie la situation d’une «volonté des parties concernées à fuir en avant pour gagner du temps». Pour rappel, au mois de septembre dernier, le président du Syndicat national des magistrats (SNM), Issaâd Mebrouk, a affirmé qu’une réunion avec le ministre du secteur a eu lieu pour discuter des revendications des magistrats. À l’issue de cette rencontre, le ministre a fait part de son engagement « à opérer un mouvement dans le corps de la magistrature au terme de la révision annuelle des listes électorales et de la période de recours ».
«Zeghmati s’est également engagé à ce que ce mouvement soit à la hauteur des aspirations des magistrats», avait déclaré Mebrouk. Rappelons que Zeghmati a effectué, jeudi dernier, un vaste mouvement des magistrats qui a touché 2 998 magistrats. Le ministre, qui a présidé sa première réunion avec les membres du Conseil supérieur de la magistrature (SCM), depuis son installation à la tête du département de la Justice, a qualifié le mouvement des magistrats, d’«inhabituel de par son envergure et sa nature ». Le ministre a, d’ailleurs, assuré que «ce mouvement se base sur des critères objectifs préalablement définis, à l’issue d’une analyse et d’une évaluation minutieuses de plusieurs décennies de gestion des ressources humaines du secteur, aux conséquences désastreuses dont certaines suscitent la répulsion, voire le ressentiment». Plus loin, le garde des Sceaux a soutenu que ce mouvement « a été préparé dans le respect strict des dispositions de la loi, en tenant compte des demandes des concernés, de leur compétence professionnelle, de leur situation familiale et leur état de santé, outre des considérations liées à la nécessité de service », a-t-il soutenu. Par ailleurs, il a affirmé que ce mouvement vise à « rétablir la crédibilité de la Justice au sein des juridictions concernées et mettre fin aux nombreuses critiques exprimées depuis très longtemps à l’encontre du secteur ». Ce n’est pas la première fois que le SNM désapprouve les décisions du ministre. Au mois d’août dernier, le Syndicat est monté au créneau pour contester les sanctions prononcées par le ministre de la Justice, garde des Sceaux, à l’encontre de deux magistrats, suspendus de leurs fonctions, et d’un procureur de la République, limogé. À l’époque, le Syndicat a rendu public un communiqué de presse dans lequel il a qualifié ces mesures d’ « illégales ».
Lamia Boufassa

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