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L’ENGOUEMENT SUSCITÉ CHEZ LES ESTIVANTS APRÈS LEUR RÉOUVERTURE EST VITE CONTRARIÉ : Les plages croulent sous les saletés

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Depuis la fermeture des plages à la baignade, les autorités des wilayas côtières ont lancé plusieurs initiatives et opérations de nettoyage des plages sur toute la bande littorale du pays. Pourtant, il a fallu quelques jours après leur réouverture pour que les abords de la mer se recouvrent de saleté et jonchés de déchets divers. Le comportement des estivants est fortement mis à l’index.

Un été très chaud, annulation des voyages à l’étranger – imposé par les mesures de lutte contre le coronavirus -, les Algériens n’ont qu’une alternative : refluer sur le littoral pour en profiter de leurs vacances. Mais pour en profiter, encore faut-il que les plages soient propres. Or, la forte présence de déchets sur les lieux gâche le plaisir. À peine un pied sur le sable, et déjà le triste constat qui n’échappe à personne : des bouteilles et gobelets en plastique, des emballages de produits alimentaires, canettes, mégots, des restes de nourriture … À la fin de la baignade, les estivants laissent tout derrière eux à ras le sol et s’en vont. Un constat visible malheureusement dans pratiquement toutes les plages algériennes.
Les plages de Rocher Noir, Seghirat, Corso ainsi que les autres différentes plages de la wilaya de Boumerdès ne font pas figure d’exception. Chaque été, les autorités et collectivités locales de la wilaya côtière lancent des campagnes de sensibilisation de nettoyage et de ramassage de déchets sur tout le long du littoral. Mais dès le premier jour de l’entame de la saison estivale, tout redevient comme avant. Ces derniers temps, des internautes diffusent sur les réseaux sociaux des vidéos et images de ces saletés sur les plages, pour s’indigner de cette situation. « Vous êtes au bord de la mer pour vous baigner, soyez les bienvenus ! Mais, prière, laissez les endroits propres derrière vous ! », s’indigne un résidant d’une commune côtière, qui impute, selon ses dires, cette situation de dégradation de la plage aux estivants « arrivant des autres régions et wilayas ». Les habitants, à quelques pas du littoral, « sont ceux qui jettent le plus de déchets », rétorque son ami, venu avec lui et d’autres, dimanche dernier, pour profiter de la mer. L’un parmi ce groupe semble ne pas être d’accord avec l’issue de ce débat : « Où vas-tu pouvoir jeter tes ordures ? Nulle part ! Où sont passés les services des APC chargés du nettoyage des plages ?». « La faute est partagée entre l’estivant qui lave ses pieds avant de monter à bord de sa voiture et jette la bouteille en plastique, et les APC qui n’ont pas installé des poubelles spéciales pour garder les plages propres », se désole un autre habitant de Boumerdès. Le grand parking de stationnement des voitures, Bouzegza, à deux pas du bord de mer de la ville de Boumerdès, desservi par les estivants, se trouve dans un triste et déplorable état. Il a fallu quelques jours pour le transformer en une décharge de déchets abandonnés par les baigneurs et les visiteurs. « J’ai remarqué qu’il n’y a pas de poubelles, ni dans ce parking, ni dans toute la ville », regrette un estivant rencontré sur place. « Où est le rôle des gardiens de parking ? Pourquoi ils se contentent seulement de ramasser l’argent des pollueurs et les laissent partir sans ramasser leurs déchets ? Pourquoi ils ne nettoient pas les lieux puisqu’ils sont les responsables de parking ? », suggère un autre. Et pourtant, les agents de collecte de l’APC nettoient les plages dans la matinée, mais le soir, les baigneurs les laissent encore plus sales. Certains citoyens mettent en cause « un manque d’éducation et de civisme ». « Nous sommes sales et nous le resterons jusqu’à l’éternité. Le jour où l’éducation retrouvera sa place, tout rentrera dans l’ordre. Mais pour arriver à cela, il y a un long chemin à parcourir », peste une dame qui traverse les lieux. « Certains estivants font exprès de laisser leurs déchets sur terre. Aucune éducation. Il faut verbaliser et frapper fort. Il faut surveiller les voitures et bus qui arrivent au bord de la mer », ajoute son accompagnateur, un quinquagénaire, nous confiant qu’il souhaite une refermeture de la plage que ces vues déplorables et inconfortables.

Le constat de l’APOCE
L’Association de protection du consommateur et de son environnement (APOCE) est parmi les rares associations qui organisent chaque année des campagnes de sensibilisation pour garder les plages propres. Mercredi dernier, elle a diffusé une vidéo sur l’état de pollution avancée de la plage de Kotama, littoral est de Jijel, provoquant la mort de beaucoup d’oiseaux marins, notamment les mouettes. Cette plage est devenue une véritable poubelle : les bateaux et chalutiers de pêche inondent les eaux de leur carburant et huiles, s’ajoutant à cela les eaux usées qui y sont déversées. Un véritable désastre environnemental. La menace est aussi étendue aux baigneurs, car cette plage n’est pas fermée devant les estivants, met en garde l’APOCE. « L’environnement crie au secours, les oiseaux crient au secours, alors que les estivants ignorent le danger. Les concernés [par ces problèmes] ne réagissent pas. Il est temps de revoir nos priorités quant à l’hygiène, la mer et l’environnement », lit-on dans un message, posté sur la page Facebook de l’association.
Hamid Mecheri

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