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Le prix de la sardine oscille toujours entre 600 et 800 DA : l’appel au boycott maintenu

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Envoyés en urgence pour un reportage sur la sardine dont le prix au kilo a atteint des prix vertigineux, force est de constater que finalement nous sommes revenus bredouilles par un jour printanier et ensoleillé de vendredi. En fait, au niveau de la Pêcherie à Alger, mis à part deux seuls étals installés sur place, à l’abri des voûtes, le marché était quasiment vide devant les étals et, nous avons constaté lors de notre passage, qu’il n’y a pas un seul acheteur potentiel.
Pas un seul. Elle était bien loin l’ambiance surchargée d’un marché qui était à une certaine époque, un lieu où le négoce était rude et qui connaissait en fin de compte, accord entre commerçants et clients qui se bousculaient devant l’odeur singulière du produit de mer. Le rush de la ménagère et du père de famille, nombreuses et nombreux, au devant des étals de la Pêcherie manquait à l’appel. Pour ainsi dire, il n’y avait pas ce brouhaha habituel. Même constatation au niveau du marché des Trois horloges à Bab El Oued, le quartier mythique de la Capitale. Les prix de la sardine varient de 800 DA le kilo durant les deux jours du week-end et à 600 DA durant les autres jours de la semaine, nous avait auparavant avertit un Algérois de souche. Et pourtant des rapports de presse relayés même par les médias lourds se faisaient l’écho d’une opération d’envergure de boycott de la sardine, initiée par l’Association de protection et d’orientation du consommateur et de l’environnement (APOCE) avec le plein soutien de pas moins de 15 autres associations réparties à travers l’ensemble du pays. Le boycott, selon le président de l’APOCE, Mustapha Zebdi, est la seule alternative pour contrecarrer et juguler les prix pratiqués sur les marchés. La sardine a continué pendant des années à être considérée comme l’aliment du pauvre, se plait-on à ressasser; mais ces dernières années, elle est devenue pratiquement en deçà de la bourse du citoyen.
Donc autant dire que pour d’autres produits de la mer comme la crevette, le rouget, le merlan et ou encore le calamar, il ne faut pas trop rêver puisque leurs prix sont devenus hallucinants. Cette flambée des prix de la sardine semble sonner comme un écho à la mercuriale des fruits et légumes. Selon des échos répercutés par voie de presse, l’opération de boycott de la sardine, partie pour durer pendant une semaine, semble avoir convaincu les ménages, puisque le prix de ce produit a connu une baisse notable. Ainsi, certains ont rapporté qu’au niveau du marché Clauzel d’Alger-centre, la sardine a été quand même vendue à raison de 400 DA le kilo. Contacté, Mustapha Zebdi, président de l’APOCE, se félicite de cette opération de boycott, se faisant fort d’expliquer que selon des chiffres en sa possession et les témoignages parvenus à l’association, le boycott de la sardine, à seulement trois jours de son lancement, est une réussite à l’actif du mot d’ordre de l’APOCE et des associations qui y ont adhéré. Le chiffre d’affaires des commerçants de poisson a diminué de moitié, a-t-il avancé expliquant que la quantité de poissons vendus à chuté de quelque 50%. Même les prix ont connu une dégringolade puisqu’il ont diminué de près de 50% sur le prix fixé habituellement. Mustapha Zebdi a encore ajouté que ce n’étaient pas uniquement les marchés de la Capitale à être concernés par l’opération de boycott. L’ensemble du territoire national est concerné par cette opération.
Il a cité en guise d’exemple la ville de Bejaïa où, a-t-il assuré, la sardine a été cédée à raison de 200 DA le kilo. En sus de la ménagère, profitant de l’aubaine de la baisse des prix, même les cantines se sont approvisionnées en sardine, a rapporté Zebdi. L’association de protection et d’orientation du consommateur (APOCE), est l’initiatrice d’une opération de boycott de la sardine qui a débuté le 15 avril dernier pour une semaine, escomptant selon les initiateurs, inculquer au consommateur algérien cette culture de boycott avec comme objectif principal parvenir à réguler les prix.
Les autres produits, notamment alimentaires, peuvent aussi faire l’objet d’actions de boycott a-t-il déclaré. L’association qu’il préside considère que le consommateur a le pouvoir lui aussi de jouer un rôle dans la régulation des prix pratiqués sur le marché. Auparavant, l’APOCE a eu à décréter le 20 décembre 2014 comme une journée sans achat. Une opération qui n’a pas eu l’effet escompté.
Mohamed Djamel

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