La Tunisie a rendu un hommage national à son premier Président élu démocratiquement au suffrage universel, Béji Caïd Essebsi, hier, au palais présidentiel de Carthage, avant qu’il soit enterré, en présence de plusieurs chefs d’État, dont le chef de l’État par intérim, Abdelkader Bensalah, le chef de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, le président libyen d’union national, Fayez Serraj, le président français, Emmanuel Macron, ou encore du secrétaire général de la Ligue arabe Ahmed Aboul Gheit.
La cérémonie officielle tenue, hier matin (vers 11h) a été suivie par le départ du cortège funèbre du palais de Carthage vers le cimetière du Djellaz, où il a été inhumé aux côtés des membres de sa famille, après avoir été salué, durant le trajet, par un hommage populaire, que lui ont rendu les Tunisiennes et Tunisiens rassemblés sur les abords du parcours de la dépouille. Son fils Hafedh a écrit sur sa page facebook : «Le Président Béji Caïd Essebsi appartient au peuple tunisien et chaque Tunisien a le droit d’assister à ses funérailles». Le ministère tunisien de l’Intérieur a indiqué avoir déployé un important dispositif de sécurité, tout en respectant les «rassemblements spontanés de citoyens», a-t-il précisé.
Décédé jeudi à l’âge de 92 ans, le défunt président tunisien était dans les rouages du pouvoir et de l’exercice politique depuis presque 70 ans. Ministre de l’Intérieur, puis de la Défense et des Affaires étrangères sous le règne de Habib Bourguiba, il a eu à assurer, entre autres aussi la fonction de président de l’Assemblée nationale durant un an au début des années 1990. Mohamed Ennaceur a prêté serment devant les membres du bureau de l’Assemblée des Représentants du peuple (ARP) pour son investiture à la présidence de la République par intérim suite au décès jeudi du président Béji Caïd Essebsi.
La Constitution de 2014 stipule qu’en cas de vacance définitive, le président de l’ARP est immédiatement investi des fonctions du président de la République, provisoirement, pour une durée allant de quarante-cinq à quatre-vingt dix jours. La prestation de serment s’est déroulée lors de la réunion du bureau de l’ARP, au siège du parlement suite à la réception d’un acte de décès de Béji Caïd Essebsi et la constatation, par l’instance provisoire de contrôle de la constitutionnalité des projets de loi de la vacance définitive, conformément aux articles 84 et 85 de la Constitution.
Suite à la disparition du président tunisien, une présidentielle anticipée pourrait avoir lieu dès le 15 septembre, prochain, elle était initialement prévue le 17 novembre, après le scrutin législatif du 6 octobre.Depuis l’annonce du décès, les hommages internationaux ont afflué pour saluer le rôle crucial du président Béji Caïd Essebsi dans la marche de son pays et son peuple vers la démocratie, et des pays voisins comme l’Algérie, la Libye et d’autres, comme l’Égypte, la Jordanie ou encore la Mauritanie, ont décrété trois jours de deuil.
Karima B.
