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Le président tchadien en visite d’État à Alger : les questions économiques et politiques au menu

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Dans le cadre du renforcement des relations de partenariat et de coopération entre Alger et N’djamena, un forum économique algéro-tchadien s’est tenu hier à Alger. La rencontre a été rehaussée par la présence du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et le président du Tchad, Idriss Deby, en visite d’État de trois jours, en réponse à l’invitation du président Bouteflika. Outre la consolidation des relations de coopération entre les deux pays au menu du forum économique algéro-tchadien, il a été notamment question au cours de cette rencontre de discussions sur les voies et opportunités d’affaires dans divers secteurs, dont l’agroalimentaire.

Pour rappel, Alger a abrité, en mars dernier, la Commission mixte algéro-tchadienne, qui a vu ses travaux être sanctionnés par la signature de sept accords de coopération entre les deux pays. Notons que la rencontre d’hier a vu la participation au forum en question, des membres d’organisations patronales, en vue d’échanger avec leurs homologues tchadiens, les potentialités et les possibilités pour une coopération bilatérale. Il est à rappeler que le président de la Chambre algérienne du commerce et d’industrie (Caci), Tahar Kellil, a évoqué, jeudi dernier, avec l’ambassadeur tchadien à Alger, Ousmane Matar Breme, la possibilité de «l’organisation» des foires et salons au Tchad, pour la promotion du produit algérien. La coopération économique et commerciale entre Alger et N’Djamena et les mécanismes à mettre en place en vue de son renforcement ayant été au menu des discussions, jeudi, entre le président de la Caci et le diplomate tchadien, en prévision de la tenue du forum en question. Pour sa part, l’ambassadeur tchadien a exprimé, jeudi, la volonté de son pays à «dynamiser» les relations économiques algéro-tchadiennes et à «explorer» les opportunités d’affaires existantes dans les deux pays. L’économie tchadienne repose essentiellement sur les secteurs de l’agriculture, l’élevage, la pêche, le tourisme, l’artisanat, les hydrocarbures et l’industrie, selon ce diplomate, indiquant que la production et l’exportation «significative de pétrole», entamée en 2002, «a contribué énormément à moderniser le pays dans tous les domaines.» Les neuf accords signés en mars passé entre Alger et N’djamena portent, pour rappel, sur un mémorandum d’entente dans le domaine de la poste et des technologies de l’information et de la communication, un accord commercial et un autre accord sur la coopération culturelle, celui relatif au domaine de la communication, et aussi un mémorandum d’entente dans le domaine de la formation et de l’enseignement professionnels. Il a été également question, en mars passé, de la signature d’un mémorandum d’entente, relatif à la promotion du commerce extérieur, et d’un accord de coopération entre la Chambre algérienne de commerce et d’industrie et celle de commerce, d’industrie, d’agriculture et d’artisanat du Tchad. Le niveau de coopération, entre les deux pays, est pour le chef de la diplomatie algérienne «en deçà de nos économies et des ambitions que nous partageons», a affirmé Ramtane Lamamra, ainsi que «des complémentarités entre les potentialités des deux pays», a-t-il ajouté. Pour le ministre des Affaires étrangères «les deux parties procéderont à une évaluation de l’état de coopération bilatérale, dans tous ses aspects, et travailleront en profondeur pour toucher à tous les secteurs», afin, précise-t-il, «de dégager des perspectives ambitieuses et réalistes conformément à la volonté des chefs d’État des deux pays». La réflexion doit être centrée sur les voies à même de permettre «la concrétisation des projets de développement» notamment «au-delà des créneaux traditionnels», citant le développement des ressources humaines, la santé, l’énergie et les mines» et rappelant dans ce sens que «le Tchad dispose des hydrocarbures, sans oublier la sécurité alimentaire et l’agriculture saharienne», estime le ministre. Pour les autorités tchadiennes, il y a eu adoption d’un plan de développement ouvert au financement extérieur, visant à inscrire le Tchad dans la liste des pays émergents à l’horizon 2025, en «se basant sur la création d’entreprises et d’infrastructures énergétiques», avait souligné le ministre des Affaires étrangères et de l’Intégration africaine, Moussa Faki Mahamat. Ce responsable tchadien estime que «les infrastructures et les transports doivent recevoir l’attention méritée, ainsi que le commerce et le tourisme, car nos pays ont des capacités dans ces domaines, même s’il faut des partenaires étrangers», et de préciser à ce propos «que l’activité dans le secteur de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche occupe plus de 80% de la population active, pour plus de 22,6% du PIB. Les principales cultures vivrières du Tchad sont le sorgho, le miel et l’arachide. Le coton, la canne à sucre, la gomme arabique et le tabac sont également cultivés avec l’objectif d’aller vers leur exportation.
Karima Bennour

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