Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a été arrêté, hier, par des soldats qui se sont mutinés, ont rapporté des agences de presse, citant des sources sécuritaires.
« L’arrestation est intervenue après le rassemblement par des soldats maliens de plusieurs hauts responsables civils et militaires pour les ramener à leur base », indique Reuters, citant deux sources proches des services de sécurité.
Un porte-parole du président Keita n’a pas pu être contacté pour commenter ces informations. De son côté l’AFP rapporte que le président malien et son Premier ministre Boubou Cissé ont été arrêtés, mardi en fin d’après-midi, par des militaires en révolte. « Nous pouvons vous dire que le président et le Premier ministres sont sous notre contrôle. Nous les avons arrêtés chez lui » (au domicile du chef de l’état à Bamako), a déclaré à l’AFP un des chefs de la mutinerie, qui a requis l’anonymat. Selon un autre militaire dans le camp des mutins, les deux dirigeants sont « dans un blindé en route pour Kati », où se trouve le camp Soundiata Keïta, à une quinzaine de kilomètres de Bamako, point de départ de la mutinerie en début de journée. Les mutins ont ensuite pris le contrôle du camp et des rues adjacentes, avant de se diriger en convoi vers le centre de la capitale. Avant même l’annonce de l’arrestation du président et de son Premier ministre, les pays de l’Afrique de l’Ouest, la France ou encore les Etats-Unis avaient exprimé leur inquiétude et dénoncé toute tentative de renversement du pouvoir.
Des tirs à balles réelles dans un camp militaire
Avant l’arrestation annoncée du président KEïta, des soldats ont tiré des coups de feu en l’air dans le grand camp militaire de la ville-garnison de Kati, proche de Bamako, rapportent des médias maliens. Il n’y a, en effet, à ce moment, aucune raison officielle. L’armée malienne n’a pas fait de déclaration. Mais dans le camp « Soundiata Keïta » de Kati, d’où est partie en 2012 une mutinerie, un témoin a rapporté que » les militaires manifestent pour exprimer leur colère ». « Les soldats mécontents ont saccagé les magasins d’armes pour manifester leur mécontentement à la hiérarchie militaire », réclamant leur prime, rapporte le site Malijet, citant des témoins. Il est encore prématuré d’évoquer « un mouvement de colère très structuré dans l’armée ». Officiellement, il n’y a pas de réaction des autorités pour le moment. « Nous allons communiquer dans la journée », a déclaré une source officielle. Le camp de la ville garnison de Kati serait en mouvement. Plusieurs personnalités seraient aux arrêts et la cité administrative ainsi que plusieurs autres lieux de travail sont fermés, selon le site Maliactu. De leur côté, les représentations diplomatiques recommandent à leurs ressortissants de rester à la maison.,
R. I./Agences