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LE PRÉSIDENT DU SNM SUR LE SUPPOSÉ «PACTE» MAGISTRATS – ZEGHMATI : «Je n’ai subi ni pression, ni chantage»

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Suite à la grève historique de plusieurs jours, observée par les magistrats suite au mouvement opéré dans leurs rangs et qui a touché près de 3 000 d’entre eux, le Syndicat national des magistrats (SNM) a finalement décidé de reprendre le travail.

Malgré l’accord SNM et ministère de la Justice sur une revalorisation des salaires avec effet rétroactif depuis janvier dernier, un signe que les autorités veulent à tout prix tourner la page de cet épisode, ce qui semble être un pacte suscite encore les inquiétudes et les interrogations sur la nature de ce compromis. D’autant plus que Zeghmati s’est montré intransigeant sur l’appel du SNM à la révision de la liste du mouvement de mutation qu’il a opéré durant le mois d’octobre dernier. Le bras de fer a atteint son paroxysme entre le SNM et Zeghmati, lorsque des forces de maintien de l’ordre de la Gendarmerie nationale ont investi le tribunal d’Oran, le 3 novembre dernier, pour tenter de mettre fin au blocage de fonctionnement de la Cour par les magistrats opposés à l’ouverture de la nouvelle session judiciaire.
Ainsi, à travers sa page sur les réseaux sociaux, le président du SNM, Mabrouk Issâad, vendredi dernier, a rejeté toutes les lectures et sous-entendus sur cet accord, se défendant de “ n’avoir jamais subi de pression, ni fait l’objet de quelque chantage de quelque partie que ce soit.” “ Il n’était pas possible d’avoir un seuil plus haut de résultats, au regard des circonstances et du climat général qui ont entouré la grève, notamment certaines mentalités et les manœuvres du pouvoir exécutif et de ses bras”, a-t-il écrit. Mabrouk Issâad a affirmé que l’accord entre le syndicat qu’il préside et le ministère de la Justice est l’aboutissement de plusieurs rencontres qu’il a eues lui-même avec “de hauts responsables sécuritaires, les présidents de l’APN, du Conseil de la nation, du Conseil national des droits de l’Homme et certains ministres” .
“ J’ai transmis à tout le monde et en toute fidélité les revendications des magistrats, comme elles ont été exprimées lors de nos différents rassemblements syndicaux et nos différentes correspondances”, a précisé Issâad Mabrouk, ajoutant que “certains ont agréé alors que d’autres ont exprimé des regrets”. Pour défendre l’accord conclu avec le ministère de la Justice malgré que ce dernier n’a pas répondu à la revendication d’annuler la mutation des 3 000 magistrats touchés par le mouvement et répondre aux critiques, Issâad Mabrouk soutient que “ le plus important c’est l’accord qui a abouti en quelque sorte à la remise en cause du mouvement décidé par le ministre, dès lors que les victimes de ce changement ont la possibilité de voir leur situation changer, à la condition qu’elles justifient par des arguments objectifs les motifs de leurs recours”.
Il faut aussi noter que l’accord conclu entre le SNM et le ministre de la Justice a suscité l’ire des manifestants lors du vendredi du Hirak, qui a exprimé son mécontentement et sa déception de voir les magistrats “privilégier leurs intérêts personnels aux dépends de l’indépendance de la Justice”. Pour sa part, Merzoug Saâd Eddine, porte parole du Club des magistrats, syndicat qui a vu le jour au lendemain du déclenchement du Mouvement populaire du 22 février, s’est dit “surpris” par cette décision “unilatérale”, considérant que “les quelques revendications” concrétisées sont le “dernier des soucis” de ses membres.
Hamid Mecheri

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