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LE PREMIER ÉMISSAIRE ONUSIEN A RENCONTRÉ EN TEMPS DE GUERRE LE MAROC ET LE FRONT POLISARIO : La difficile mission de Staffan De Mistura

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L’ envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies (ONU) pour le Sahara occidental , le diplomate italo-suédois Staffan de Mistura est le premier émissaire de l’Onu qui dans le cadre de sa mission, a rencontré, depuis jeudi à dimanche derniers, les deux parties en conflit, le Maroc et le Front Polisario dans un contexte différent de ce qu’ont connu ses prédécesseurs à ce poste, puisque les deux parties précitées sont en guerre, depuis la violation des Accords de cessez-le-feu par l’armée marocaine, 13 novembre 2020.

Le rôle du Conseil de sécurité dans son soutien et l’accompagnement du responsable onusien Staffan De Mistura dans ses efforts pour la relance du processus de négociations entre le Front Polisario et le Maroc, sur la base du Droit international est crucial, pour le règlement difinitf dudit conflit, sinon, pour bon nombres d’observateurs, De Mistura rejoindra la liste de ses prédécesseurs démissionnaires du poste, à sa tête le diplomate américain James Baker, jusqu’à Horst Köhler et avant lui Christopher Ross. Une cascade de démission d’ex-envoyés personnels pour le SG de l’Onu pour le Sahara occidental, en raison comme l’ont indiqué parmi ces ex-responsables onusiens, dont James Baker et plus récemment encore, Chistopher Ross, affirmant que « le Royaume vient avec une condition préalable majeure : qu’il ne discute que de sa propre proposition ». Il a fait savoir en effet, la veille du début de la tournée de Staffan De Mistura que « de 2007 à 2019, mon prédécesseur, mon successeur et moi-même avons parrainé 15 sessions entre les deux parties (Front Polisario/Maroc). Malheureusement, rien de ce qu’on pourrait appeler des négociations n’a eu lieu au cours de ces réunions et vous pouvez demander pourquoi ? » . Eh bien, poursuit Ross « c’est assez simple. Le Polisario est venu à chaque session prêt à discuter des deux propositions (la sienne et celle du Maroc), mais le Royaume est venu avec une condition préalable majeure : qu’il ne discute que de sa propre proposition ». Lors de la rencontre de l’envoyé personnel du SG de l’ONU, pour le Sahara occidental, jeudi dernier, à Rabat avec le chef de file de la diplomatie de la monarchie marocaine, Nacer Bourita, ce dernier réitère les propos traduisant la même démarche marocaine, à l’origine du blocage du règlement du conflit qui l’oppose au Front Polisario. Indiquant à l’issue de ses entretiens avec De Mistura que « le Maroc réitère «son soutien à la reprise du processus politique sous l’égide des Nations unies pour régler le conflit du Sahara occidental» il a indiqué que le processus doit être «sur la base des fondamentaux de la position du Royaume» lit-on sur le compte tweeter du ministère des Affaires étrangères. C’est dire la politique de fuite en avant du royaume et sa persistance à avancer ce que Ross qualifie de « condition préalable » alors que les résolutions du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale de l’ONU édictent un retour aux négociations entre le Front Polisario et le Maroc « sans conditions préalables ». Un entêtement du Maroc avec le soutien d’acteurs influents, rendant toute mission de relance et d’aboutissement des négociations de règlement du conflit sur la base du droit international, sous l’égide de l’ONU quasi impossible, comme l’affirme Ross, et que son successeur De Mistura en l’absence de volonté politique du Conseil de sécurité, dans le cadre de ses responsabilités en matière de respect de la Légalité internationale et de préservation de la paix et la sécurité, la mission de De Mistura est vouée à l’échec, alors qu’elle intervient dans un contexte différent, celui de la guerre en cours entre l’armée de libération sahraouie et l’armée d’occupation marocaine. Suite à la nomination de De Mistura, le Front Polisario avait rappelé que cette nomination intervient à un moment où le processus de paix de l’ONU au Sahara occidental a connu, du 6 septembre 1991 au 13 novembre 2020, des développements extrêmement dangereux » et que le Maroc, a sapé le mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso) et torpillé le cessez-le-feu novembre 2020 et a de nouveau déclaré la guerre au peuple sahraoui, a rappelé le Front Polisario. Dimanche dernier, le secrétaire général du Front Polisario, président de la République sahraouie démocratique (RASD), Brahim Ghali, a réaffirmé, lors des entretiens avec l’envoyé onusien, au siège de la présidence à Chahid El-Hafed (camps des réfugiés sahraouis), la position du Front Polisario en faveur d’une solution juste et équitable, en mesure de garantir au peuple sahraoui son droit à l’autodétermination et à la pleine indépendance, comme inscrit dans les résolutions et accords onusiens et africains signés par les deux parties (Front Polisario et Maroc) en 1991, en vertu desquels la Mission onusienne (Minurso) a été créée pour superviser l’organisation du référendum.
Karima Bennour

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