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Le Pr Chehat Fouad tire la sonnette d’alarme sur la sécurité alimentaire : Qui va nourrir les 60 millions d’Algériens en 2050 ?

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Les nouvelles données démographiques font peur. L’Algérie pointe à plus de 42 millions d’habitants. Aujourd’hui, le pays importe pratiquement toute sa consommation alimentaire ; malgré les avancées faites dans le domaine de l’agriculture, la production demeure loin de satisfaire la demande locale. Qu’en sera-t-il en 2050 où nous serons 60 millions d’habitants et 90 millions en 2100 ? Qui va nourrir les Algériens, si on leur laisse l’agriculture dans l’état où elle est actuellement ? Les questions posées par le Professeur Chehat Fouad, ancien directeur de l’Institut national de la recherche agronomique, font dresser les cheveux sur la tête. Mais Chehat, qui tire la sonnette d’alarme, veut juste attirer l’attention sur un problème qui est en train de devenir une véritable bombe à retardement. Chehat évoque la situation «misérable» de la balance commerciale agricole ou agroalimentaire, dont les exportations de produits agricoles ne couvrent même pas 1% de nos importations agricoles. Invité à la Radio Chaîne 3, Chelat a été sans concession pour pointer du doigt les problèmes qui sont en train de grossir et qui doivent être prioritaires dans les réunions du gouvernement et des gouvernements à venir. Il tire les données concrètes et scientifiques qu’il évoque des conclusions du Rapport national sur la sécurité alimentaire. Dans ce rapport, on apprend que « le nombre de calories consommées par les Algériens est en augmentation », il est même équivalent à ce qui est consommé en Espagne ou au Portugal, mais, « ce sont des calories importées », relève le rapport. Le Professeur Chehat Fouad cite, en premier lieu, les céréales avec «des importations annuelles qui tournent autour de 6 à 7 millions de tonnes». Pour le lait, c’est pareil, «nous savons, dit-il, que malgré les progrès de la production laitière, il faut continuer à importer des quantités croissantes de poudre de lait pour faire l’appoint». C’est le cas également des viandes blanches, qui «sont produites grâce à des importations annuelles, de l’ordre de quatre millions et demi de tonnes, de maïs, de tourteaux de soja et même de CMV (ndlr, complément minéral vitaminé), qui sont utilisés dans les élevages». Et donc, ajoute l’invité de la radio Chaîne 3, «même si nous n’importons plus de poulet depuis très longtemps, le poulet que nous consommons est à 60% produit grâce à des importations». Certes, durant les 20 dernières années, malgré des conditions climatiques défavorables, le secteur de l’agriculture a atteint une croissance moyenne annuelle d’«un peu plus de 6%», note Chehat, mais rapportée aux «2% de la croissance démographique», cette croissance de l’agriculture, estime-t-il, demeure insuffisante, ce qui fait que «l’écart se creuse toujours plus entre la demande globale des consommateurs et l’offre du secteur». «Ce gap, on ne va pas pouvoir le supprimer aisément», avertit Chehat, pour qui demain c’est aujourd’hui.
L’alarme est donnée…
I.M. Amine

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