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LE PDT DE LA FOREM TIRE LA SONNETTE D’ALARME : «La déperdition scolaire alimente la violence faite à l’enfant»

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Une enquête récente sur le phénomène de la Harga auprès de 165 jeunes, dont l’âge varie entre 14 et 26 ans, menée par un chercheur à l’Université d’Alger,a révélé que 68% des Harraga sont mineurs et que 31% ont tenté l’émigration avant d’avoir l’âge adulte. Pour sa part, le président de la Forem, Mustapha Khiati a déclaré que «les statistiques sont importants mais restent une estimation», en animant, hier, le forum du Courrier d’Algérie sur les violences faites contre les enfants, et le phénomène des parents embarquant leurs enfants sur les chemins meurtriers de l’émigration irrégulière.
Le professeur Khiati a affirmé, sur l’émigration irrégulière chez les mineurs, que celle-ci «est un nouveau phénomène qui a surgi ces cinq dernières années» avant d’ajouter «malgré que les mineurs relèvent de la double responsabilité de l’État et des parents». Pour l’invité du journal, les chiffres qui sont avancés par des centres de recherche et dans des études «sont intéressants, pour dire qu’aujourd’hui le nombre des mineurs augmente». S’agissant des causes à l’origine du phénomène des Harraga mineurs, il dira que «déjà que la phase d’adolescence est difficile, en général, avec le rejet notamment de l’autorité parentale ou tout autre» le mineur «est une proie facile et influençable» prise dans les griffes des jeunes engagés à s’aventurer sur les chemins de la mort, dont ceux composant les réseaux maffieux. Devenu plus influençable par ces «copains», plutôt que le reste de son entourage, direct et indirect, sa famille et celle du monde de l’éducation, «il suffit qu’il soit dans une bande de copains, dont un voudrait emprunter el-harga, le reste du groupe suit cette aventure meurtrière». Avec un cadre de vie difficile et l’absence d’activités culturelles, sportives et autres, ces «bandes» trouvent leur compte, et le plus vieux parmi eux, un adulte entre les mineurs «les dirige, exerce son autorité sur eux» indique Khiati, en les poussant dans la majorité des cas «sur les chemins de la délinquance». À notre question de savoir s’il y a un lien entre el-harga et la déperdition scolaire, notre invité nous a expliqué que« c’est difficile de dire qu’il a un lien direct» tout en s’inquiétant du taux de la déperdition scolaire avant l’âge de 16, alors que la loi est claire à ce sujet, il avance qu’ «on n’a toujours pas réussi à étudier ce phénomène de près pour connaître les profils, les statistiques exactes» des mineurs et des adultes qui empruntent les voies de la mort. Mais ce qui est sûr c’est que les 200 000 cas de déperditions scolaires par année, «est très grave et alarmant» et «posent un réel problème social.» a-t-il alerté. Attirant l’attention, lors de son intervention, sur une autre conséquence de cette déperdition scolaire, davantage inquiétante et grave, celle de voir ces exclus de notre système éducatif «aller alimenter le monde de la violence, de la toxicomanie, des agressions, des vols…etc» outre que les pratiques violentes que subissent ces enfants dans le milieu de la délinquance.
Lilia Sahed

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