La rentrée sociale de cette année a été chaude comme prévue, le mouvement de grève et de manifestation des travailleurs de différents secteurs se poursuit, après moins d’une semaine seulement de la reprise. Dès les premières heures de la matinée d’hier, la direction générale d’Algérie Télécom, à Alger, a connu une effervescence particulière grâce à un important mouvement de protestation.
Suite au dernier rassemblement, tenu le 27 Août dernier au niveau du siège du ministère de la Poste et des TIC, les agents de sécurité exerçant sous contrat à durée déterminée pendant plus de 20 ans, pour le compte de trois sociétés privées de gardiennage au niveau des structures de cette entité de l’État, ont dénoncé, hier, leurs conditions de travail et la précarité de leurs emplois. «Cet énième mouvement de protestation a pour objectif la revendication de l’intégration et l’insertion définitives des travailleurs parmi les effectifs d’Algérie Télécom. Les entreprises privées de gardiennage ont bousillé la vie de 7 800 salariés », nous dira sur place un représentant des travailleurs, issu de la wilaya d’Adrar. Il poursuit ces propos « les conditions lamentables de travail et l’injustice ne sont pas les seules raisons qui nous ont poussé à tenir se rassemblement. Il y a aussi la faiblesse des salaires et les conditions des travailleurs temporaires. Personnellement, j’ai dix ans de service, et je n’ai jamais réussi à décrocher un contrat à durée indéterminé », a-t-il déploré.
« Les travailleurs refusent leur affectation d’une entreprise à une autre, à chaque fois qu’un nouvel employeur prend la relève, nos salaires sont revus à la baisse, alors qu’ils sont déjà très bas. Nous ne sommes pas une marchandise vendue par une entreprise à une autre, nous sommes des êtres humains», dénonce ce manifestant.
Selon un autre manifestant, rencontré parmi la foule, ce dernier a dénoncé, pour sa part, la manière d’exploitation des travailleurs par les sociétés privées de la sous-traitance, en disant « J’ai 15 ans d’ancienneté avec un salaire de 21 000 DA sans aucune prime ni congé. Et si je réclame mon congé annuel, je percevrai ma rémunération avec 8 000 DA de moins, est-ce normal ça ?», s’est-il interrogé. Dans le même contexte de ce mouvement de protestation, un autre travailleur manifestant témoigne «toutes les sociétés privées de gardiennage sont en train de nous exploiter, elles s’enrichissent sur notre dos. Nous ne voulons plus travailler ni pour cette société privée ni pour une autre. Nous exigeons d’être intégrés dans les effectifs d’Algérie Télécom que nous avons défendu au péril de nos vies pendant la décennie noire», fulmine ce protestant et de poursuivre «c’est grâce à nos sacrifices que les installations, notamment les antennes et les émetteurs-récepteurs, dans les régions isolées, sont préservées de la destruction. On travail jour et nuit et même durant toutes les conditions météorologiques. Aussi, il y a des agents de sécurité qui n’ont même pas les tenus de travail, et c’est la moindre des choses», s’est-il exprimé sur les conditions de travail précaire.
Med Wali
