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Le marché de l’automobile continue de ronger son fein : les importations en chute libre

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La facture d’importation des véhicules a reculé à 768 millions de dollars (usd) durant les sept premiers mois de 2016 contre 2,4 milliards (mds) usd durant la même période de 2015, soit une baisse de 1,63 mds usd (-68%), selon des informations recueillies auprès des Douanes.

Quant aux quantités importées, elles ont chuté de 73,74% avec 53.356 véhicules importés entre début janvier et fin juillet 2016, contre 203.174 unités durant la même période en 2015, soit 149.818 véhicules de moins, précise le Centre national des statistiques des Douanes (Cnis). Pour rappel, les licences d’importation des véhicules ont été attribuées, en mai dernier, à 40 concessionnaires sur 80 postulants. Fixé initialement à 152.000 unités pour l’année 2016, le contingent quantitatif d’importation des véhicules a été finalement réduit à 83.000 unités. Le contingent des véhicules concerne ceux destinés au transport de dix personnes ou plus (chauffeur inclus), les véhicules de tourisme et autres véhicules automobiles principalement conçus pour le transport des personnes (y compris les voitures de type « break » et les voitures de course) et les véhicules dédiés au transport de marchandises. Les engins tels que les camions et tracteurs que certains professionnels importent pour le fonctionnement de leur entreprise ne sont pas concernés par le dispositif des licences. Selon les prévisions du ministère du Commerce, la facture d’importation des véhicules ne dépassera pas un (1) milliard usd en 2016, contre 3,14 milliards usd (265.523 véhicules) en 2015 et 5,7 milliards de dollars en 2014 (417.913 unités). Par ailleurs, un état des importations par les principaux concessionnaires durant les sept premiers mois de 2016 a été établi par le Cnis. Il a été relevé un total d’unités de 53.356 en 2016 contre 230.174 en 2015 représentant une valeur de 768 millions de dollars (usd). En marge des travaux de la commission mixte chargée du suivi de l’échange commercial avec la Tunisie, le ministre du Commerce a souligné que le comité interministériel chargé d’examiner les demandes de licences a distribué ce quota de 83 000 voitures entre les concessionnaires automobiles sélectionnés. La facture des importations de ce contingent ne doit pas dépasser un (1) milliard de USD pour 2016 contre plus de trois (3) milliards en 2015. La tendance baissière concerne aussi les quantités importées, avec un recul drastique de 75% avec 35 925 véhicules importés entre début janvier et fin mai 2016, contre 144 060 unités sur les cinq premiers mois de 2015, soit une réduction de 108 135 véhicules, Les baisses ont oscillé entre 2% et 98% par concessionnaire, et les marques asiatiques ont enregistré des baisses plus sensibles. Cette baisse reste tributaire des dernières mesures prises par le gouvernement afin de limiter les importations et les sorties de devises dans un contexte de recul des recettes dues à la baisse des revenus pétroliers. Parallèlement à l’octroi des licences, le gouvernement a exigé des concessionnaires d’engager des investissements dans le secteur des véhicules et les filières industrielles annexes. Lors d’une visite en juin dernier à Tiaret, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, avait rappelé l’obligation de tous les concessionnaires automobiles d’investir localement, sans quoi la licence d’importation leur sera retirée en 2017. Dans le sillage de la chute des prix de pétrole, le gouvernement a décidé de plafonner certaines importations à travers la mise en œuvre du régime des licences d’importation. Jusqu’à présent, les produits concernés sont les véhicules, le ciment portland gris, le rond à béton et certains produits agricoles. La mise en œuvre des licences d’importation de véhicules a complètement déstabilisé le marché des véhicules en Algérie.

Le système de licences, un casse-tête juridique et commercial
Le système de licences a été en fait un casse-tête juridique et commercial. Le processus a été encore compliqué par les concessionnaires automobiles qui sont devenus un hall d’accueil avec leurs importations recueillant autour de dix milliards de dollars en 2012. En ce qui concerne le coût des importations par des particuliers, il a été estimé à 640 millions de dollars pour 21,724 véhicules en 2014, contre 686 millions de dollars et 24,293 unités en 2013, à savoir une baisse de 6,6% en valeur et près de 10,6% en nombre. Après le record enregistré en 2012, lorsque les importations de voitures ont dépassé 600.000 unités, les opérateurs de ce secteur avaient prévu pour 2014, une baisse qui avait déjà commencé en 2013 avec, en plus d’une baisse de la valeur de 3,5% et 8,4% en nombre par rapport à 2012. Selon les professionnels, cette situation est due à une baisse de la demande, en plus d’un niveau élevé des stocks, principalement causés par l’orientation des dépenses des ménages vers l’immobilier, principalement la location de logements AADL. Le gouvernement a décidé d’introduire le système de délivrance de permis de freiner les importations qui ont atteint un niveau insupportable pour la capacité du pays. Il est à rappeler que cette baisse des importations de voitures est également due à des décisions prises par le gouvernement pour assainir le marché automobile. Il est devenu le premier chapitre des importations, loin des médicaments et des céréales. Le ministre du Commerce actuel, Bakhti Belaïb, a hérité de ce dossier épineux de son prédécesseur, et il l’a traité avec toute la lenteur nécessaire, pour réduire les importations. Les stocks de véhicules ont diminué progressivement à l’encontre de certains concessionnaires. D’autre part, le choix des modèles a été considérablement réduit. Les délais de livraison se sont allongés, tandis que de nombreux concessionnaires ne prennent plus de commandes sur certains modèles. Les ventes de seconde main ont repris : les clients préfèrent acheter en payant un peu plus, un véhicule disponible immédiatement plutôt que d’attendre pendant des semaines, voire des mois, pour un nouveau véhicule. Il convient également de noter que les prix des véhicules plus élevés ont été déclenchés par la forte dépréciation du dinar.
Synthèse Lazreg Aounallah

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