Invité à s’exprimer sur la grippe saisonnière, qui a créé la panique parmi la population, le professeur Smaïl Mesbah, directeur général de la prévention au ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière, a confirmé, hier, au Forum d’El-Moudjahid, qu’il y a eu bel et bien des cas de décès par grippe saisonnière, comme ça a été rapporté par les médias. Seulement, interrogé au sujet du nombre de cas enregistrés, depuis, notamment, le début de la saison hivernale, ce responsable n’a pas voulu avancer des chiffres, en affirmant que les statistiques seront données, à partir du 15 mars prochain, soit à la clôture de la campagne de vaccination, débutée, pour rappel, le 15 octobre dernier. En effet, sur les 6 cas de décès enregistrés à l’hôpital de Aïn-Taya de grippe saisonnière, comme l’a rapporté l’APS par la voie du directeur des services sanitaires de cet établissement de santé, le Pr Mesbah a indiqué «a contrario», que seule un sujet parmi ces décès est dû à la grippe saisonnière. Il a confirmé aussi le décès de trois personnes, à Tizi Ouzou, par le virus grippal. «Tous les décès dénombrés sont des sujets vulnérables et à risque. Il s’agit de personnes âgées, des femmes enceintes, ainsi que des malades souffrants de pathologies chroniques, ou associées, tels que les diabétiques, les hypertendus, les cardiopathies, ou encore les asthmatiques», a précisé, d’emblée, Mesbah. Il a ajouté qu’en dépit des moyens déployés par l’État, qui a mis en place un système de prévention et de veille contre cette maladie virale, la grippe saisonnière demeure une menace, avant d’assurer que les services du ministère de la Santé restent de garde. S’agissant de la campagne d’immunisation contre ce virus, il a affirmé que 2 millions de doses ont été mises à disposition des établissements sanitaires, à travers le territoire national. Jusqu’à fin décembre dernier, 80% de ces vaccins ont été administrés sur des personnes vulnérables, telles que les personnes âgées, les femmes parturientes, les bébés et les malades chroniques, a-t-il précisé. En ce sens, il a souligné que les quantités de vaccins sont déterminées en fonction du nombre de personnes éligibles à la vaccination, celles notamment qui sont âgées de plus de 65 ans. Tout en soulignant que le nombre de personnes consultées pour grippe, chaque année, s’élève à 1,5 million de sujets, le responsable du ministère a noté que les besoins, en matière de vaccins, sont en hausse, cette année, par rapport à 2014, où l’on a enregistré 26 cas décès confirmés de grippe saisonnière. Sur un autre point, en revenant sur les types de virus relevant de la grippe saisonnière, il a précisé que par souci d’efficacité, ils sont changés chaque année. À la lumière de ce qu’a avancé Pr Mesbah, et tout en sachant que moins de 20% seulement des doses sont disponibles, il semblerait que les stocks, en matière des vaccins existants, risquent une rupture. À ce propos, il a tenu à rassurer que les services de son ministère suivent l’évolution de la grippe, en fonction de laquelle, justement, d’autres lots de vaccins vont être mis à disposition des structures sanitaires, si un besoin en la matière se fait sentir. S’agissant des catégories des personnes concernées par la vaccination, le cadre de la Santé a tenu à préciser que «le vaccin n’est pas à caractère obligatoire pour les citoyens, hormis les personnes vulnérables. Cependant, par mesure de précaution, le personnel médical, qui travaille dans les établissements sanitaires, est tenu de se faire vacciner», a-t-il expliqué, en indiquant, par ailleurs, que dans cette optique, les structures sanitaires ont été dotées de près de 50 millions de masques. Interpellé au sujet des contraintes rencontrées par les patients, lorsqu’ils se présentent au niveau des unités sanitaires pour se faire vacciner, l’orateur a avoué qu’il y a effectivement des cas de grippe non pris en charge, «en raison des surcharges enregistrées par les services des hôpitaux», a-t-il indiqué. Interrogé au sujet d’un probable déplacement des supporters algériens en Guinée équatoriale, pour soutenir leur équipe, Pr Mesbah a estimé que les fans de l’Équipe nationale doivent prendre leurs dispositions, avant de voyager, suivant notamment les mesures sanitaires habituelles qui existent déjà, et qui concernent tout voyageur entrant dans un territoire des pays africains. Il a exhorté les inconditionnels des Verts à se faire vacciner contre le paludisme et la fièvre jaune, pour se prémunir contre tout risque de contracter une maladie. S’agissant du virus Ebola, tout en affirmant que la Guinée équatoriale n’est pas touchée par cette épidémie, le responsable du ministère de la Santé a préconisé aux supporters des Verts de respecter deux mesures préventives. Il s’agit, selon lui, de tenir bonne hygiène des mains notamment, et d’éviter tout contact avec les animaux. Ces mesures doivent être de rigueur, a-t-il conseillé.
Farid Guellil