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Le club accède en Ligue 1 pour la 1ère fois de son histoire Médéa en fête ou quand l’élite accepte d’accueillir l’OM dans ses rangs

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Le nul blanc (un 0-0 magistral) qui vaut toutes les victoires. Qui vaut un billet pour le paradis.Après avoir décroché un point lors de son déplacement chez le CRB Aïn-Fekroun (0-0), à l’occasion de la 26e journée de Ligue 2 (version 2015-2016), l’O Médéa a accédé officiellement en Ligue 1. Au bout de nombreuses tentatives infructueuses. Après 71 ans (eh oui !) d’existence, les Olympiens transforment le rêve en réalité et accèdent en Ligue 1

Un coup de jeune
Le fruit d’un dur labeur. De tellement d’années d’abnégation. De patience. Car il leur a fallu à chaque fois conjurer les mauvais sorts et les coups tordus, des verdicts et «échecs» ne tenant pas, en de nombreuses occasions, qu’à la réalité du terrain. Qu’au seul talent dès lors que les coulisses ont pesé lourd à certaines sorties décisives. Les Médéens, auteurs d’une belle saison, constants tout au long d’un exercice encore une fois pas si évident que ne peut le laisser supposer l’ambiance de folie qui s’est emparé de la ville après le point en or ramené de l’Est algérien, dans une enceinte où il n’est pas toujours facile de sortir indemne, ont, de l’avis des observateurs et donc sans contestation aucune, mérité cette consécration historique. Peuvent goûter à des joies sans cesse reportées. En reculant à chaque fois pour mieux sauter. En repartant du bon pied avant d’arriver, cette fois et en toute logique, à bon port après avoir tué tout suspense à quatre journées du baisser de rideau d’une compétition (on ne l’appelle pas pour rien l’enfer de la D2) durant laquelle il a fallu batailler et souquer dur pour éviter la kyrielle d’obstacles sur la route de la libération. 71 années et cette envie inébranlable de toucher au but. D’aller humer l’air si frais de l’élite.
La même ambition de se battre, refuser de mourir après deux monumentaux ratés dans les ultimes instants d’un championnat de Ligue 2 toujours aussi indécis quand il faut désigner ses lauréats ou délivrer ses sanctions dans les deux parties du tableau, les Olympiens bien néanmoins dans leur rôles d’habituels postulants au podium et le rêve si longtemps caressé de s’envoler vers les cimes de la hiérarchie nationale et donner forme aux espoirs d’un public local à la patience jamais démentie. Et ce cadeau précieux offert bien avant que la grande caravane n’atteigne une ligne d’arrivée semée d’embûches.
Une ligne d’arrivée s’éloignant d’autant plus au fil des étapes que l’on imagine le goût sans pareil d’un tel exploit, l’O.M et ses fans se préparant à communier dans des cérémonies sans fin.
Du moins jusqu’au coup de starter de la nouvelle saison en Ligue 1 «Mobilis» où les nouveaux (tellement vieux par leur passé glorieux), du haut de leurs 71 bougies, nous promettent une incursion tout aussi historique.

La preuve par … trois
L’O.Médéa qui sort du lot et jouera, c’est historique, dans la cour des grands après ce détour loin d’être nullissime par la ville de Aïn Fekroune. Pour dire que ce cru 2016 est le bon. Le meilleur des millésimes même si, ceux qui l’ont précédé n’ont rien à lui envier pour avoir, talent et courage en bandoulière, lutté avec leurs moyens avant d’échouer à des moments cruciaux. Quelques fois contre le cours du jeu pour rester dans le jargon cher aux footeux. La troisième aura été la bonne. Dans les chaumières de la ville et ses environs, on dira que, cette fois, les dieux du stade ont été du côté de leurs favoris après les douloureux crochets par Alger (2014) et Blida (2015) quand, la mort dans l’âme, mais sans jamais se décourager, les «blaugranas» (une référence au grand Barça qui amuse leurs fidèles supporters qui rêvent désormais debout) ont du réapprendre l’échec. Pour mieux se relever. Réécrire une nouvelle page de leur histoire lors de cette 26e journée qui fera date. 2016. La renaissance. Les portes du gratin qui s’ouvrent après 71 années de galère et tant d’attentes déçues, d’ambitions remisées aux placards. 1945. Une date. Une référence. Une succession de coups durs. À l’exemple de ce penalty accordé justement à Aïn Fekroun dans les ultimes instants d’une partie copie conforme à toutes celles qu’il a fallu négocier hors de leurs bases. Pour mieux entretenir le suspense. Pour confirmer aussi la bonne étoile d’un O.M que son portier, bien inspiré, se chargera de détourner. Un arrêt décisif qui donnera le point de départ à une succession de nuits blanches dans les fiefs «bleu et grenat». Des nuits de folie et la promesse que le meilleur est à venir après avoir démenti le fameux adage qui veut qu’«il n’y a jamais deux sans trois» en référence à ces deux ratés successifs enregistrés en 2014, lorsque et face à un autre prétendant, le NA Hussein Dey, il baissera (d’autant plus difficile à digérer qu’on jouait alors la 30e et dernière journée) pavillon au stade du «20 août» à Alger et laissera filer sur le fil le 3e ticket en jeu, et 2015, quand et lors du petit déplacement chez «l’ennemi intime» blidéen et dans un match houleux et joué sur les nerfs, dans un avant-dernier round marqué du sceau de l’indécision, il fera d’autres adieux à l’ascenseur dans le sens de la montée. Et, à chaque fois, le même sentiment de frustration, le même son de cloche du côté des dirigeants et staff technique d’une formation dont l’argument le plus précieux aura été cette envie d’en découdre. Ne point se décourager : «On aurait pu assurer notre accession en Ligue 1 bien avant cette ultime journée, si nous n’avions pas concédé autant de points à domicile. Cela dit, nous sommes toujours bien armés pour repartir et atteindre notre objectif. Réussir dans notre quête de rallier l’élite.»

Y croire, toujours !
Optimisme toujours de rigueur. La clef de la réussite d’un club auquel pourtant l’exercice qui le voit couronné de succès semblait ne pas sourire au départ après une entame problématique et une récolte (un petit point seulement en deux sorties) en plus d’une défaite à domicile (2e journée) face au nouveau promu, l’OM Arzew). Le favori rappelé à l’ordre d’entrée de jeu. Suffisant pour se rappeler que le plus dur est à venir. Que l’accession ne sera pas, une fois de plus, une simple partie de plaisir. Mais une accession qui commence à se dessiner dès la 17e journée quand Sid Ahmed Slimani, qui remplacera à la barre technique l’actuel coach husseindéen, Bouzidi, profitera à la fois du voyage d’Arzew (tiens, tiens et quel heureux concours de circonstance) pour rendre la monnaie de la pièce (un probant succès à valeur de belle revanche) à ses hôtes, et du revers de Bel Abbès devant l’US Chaouia, pour afficher publiquement ses prétentions quant à la course à l’accession en prenant carrément, et pour la 1ère fois de la saison, la tête du classement. Un poste de leader que l’OM ne lâchera plus, donnant ainsi raison à son entraîneur fétiche, Slimani qui, et sûr de ses atouts, aura ces mots tout d’ambitions : «Désormais, nous visons la montée en Ligue 1. C’est une chance inouïe qui se présente devant nous et nous ne devons pas la rater.» La suite, c’est une montée en puissance rarement démentie, une belle série de sorties victorieuses, une remontée spectaculaire au classement et une marche triomphale vers un titre honorifique (champion de la L2) qui lui tend désormais les bras. L’O.Médéa, version 2015-2016. Ceux qui l’ont vu jouer vous diront qu’il avait tout d’une grande équipe. Tout pour rendre heureux ses supporters qui espèrent qu’ils auront tout (les moyens surtout) de bien figurer dans l’étage supérieur. Ne pas décevoir leur attente en y faisant de vieux os en attendant de grandir et se mêler, pourquoi pas, aux favoris. C’est tout le mal qu’on leur souhaite.
Par Azouaou Aghilès

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