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LE 2ÈME SOMMET « RUSSIE-AFRIQUE » EN JUILLET 2023 À SAINT-PÉTERSBOURG : Retour en force de Moscou sur la scène africaine

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Face aux influences géopolitiques et aux rivalités stratégiques mondiales, l’Afrique se présente à la fois comme un enjeu économique et diplomatique. L’attachement de nombreux pays du continent à leur souveraineté nationale, et à une voix unique, est pour Moscou une priorité, dans sa quête d’appuis pour de nouvelles alliances.

Dans un contexte où l’Occident a adressé aux pays africains son exigence de ne pas coopérer avec la Russie, l’ambassadeur itinérant au ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, et chef du secrétariat du Forum de partenariat Russie-Afrique, Oleg Ozerov, estime que « L’Afrique tourne ses regards vers la Russie, parce que cette dernière a toujours défendu la cause de la justice et de la lutte des peuples africains pour leur indépendance et souveraineté, et les a aidés à mettre en place les structures de l’Etat et à former des spécialistes ». Un effet boomerang, selon le diplomate russe, de cette stratégie occidentale incitant les pays africains à ne pas coopérer avec la Russie, eu égard à la « position formellement neutre de plusieurs pays africains sur la situation en Ukraine, malgré la pression de l’Occident », a souligné samedi Ozerov, sachant qu’en mars dernier, dix-sept pays africains s’étaient abstenus lors du vote visant à condamner l’invasion russe en Ukraine. Dans le sillage, l’ex-ambassadeur de la Russie en Arabie saoudite, a poursuivi ses propos en annonçant que « le deuxième sommet Russie-Afrique devrait se tenir en juillet 2023, à Saint-Pétersbourg », précisant au passage qu’il sera « consacré dans une large mesure à la coopération économique et humanitaire entre la Fédération de Russie et les pays africains, y compris la sécurité alimentaire et énergétique ». Il convient de noter que le premier sommet russo-africain s’est tenu en 2019, à Sotchi, avec la participation des chefs de la plupart des Etats africains, et le moins que l’on puisse dire, est que ce fut une réussite totale pour la diplomatie russe. En effet, en réunissant plus d’une quarantaine de chefs d’État, Vladimir Poutine avait remporté avec prouesse son pari, celui de marquer le retour en force de l’expansionnisme russe en Afrique.

Quand la Russie bouscule le prolongement du colonialisme…et l’endiguement occidental
Rappelons dans le même état d’esprit, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, avait déclaré plus tôt que « les partenaires africains de la Russie sont conscients de ce qui se passe et savent ce que fait l’Occident pour construire un monde unipolaire et empêcher la formation d’un nouvel ordre mondial démocratique », soulignant le fait que Lavrov a critiqué à plusieurs reprises les pressions exercées par Washington sur de nombreux pays pour les empêcher de coopérer avec la Russie. Ce qu’a défendu bec et ongles Ozerov, en déclarant que la Russie est au courant que « Nous sommes au courant que des délégations américaines, anglaises et européennes, se rendent régulièrement en Afrique pour exiger avec une persévérance, digne du meilleur emploi, que les pays africains ne coopèrent pas avec la délégation russe, pour qu’ils n’enfreignent pas une discipline commune avec laquelle l’Occident entend rétablir une dépendance coloniale, mais sous une forme nouvelle », a-t-il signalé lors de sa récente visite en Érythrée. Même son de cloche sur le continent africain, où des voix se sont élevées pour protester contre ces tentatives d’ingérence, et contrecarrer cette étiquette de « pays déloyaux » envers l’occident, et l’absence d’une déférence suffisante envers le monde impérialiste. Plusieurs signes qui présagent d’un retour en force de Moscou sur la scène africaine, la Russie étant déjà omniprésente dans bon nombre de pays africains, comme la Centrafrique, le Mali, l’Egypte, la Guinée, et bien évidemment, l’Algérie. Un continent plus que jamais décrit comme un maillon décisif, où la Russie de Poutine serait en passe de s’imposer comme un acteur majeur.
Hamid Si Ahmed

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