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L’ALGÉRIE DEMANDE LA « RECONNAISSANCE » DES CRIMES COLONIAUX ET NON PAS LA « REPENTANCE » : Coup de bluff de Macron

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« Plus le bluff est gros mieux il passe », dit l’adage reformulé au besoin pour qualifier la réponse du président français, Emmanuel Macron, au magazine hebdomadaire Le Point, sur la question de la mémoire avec l’Algérie.

En déclarant ne pas « à demander pardon » à l’Algérie sur les crimes coloniaux commis par son pays, Emmanuel Macron sait qu’il n’a pas répondu à une demande algérienne, pas plus qu’elle n’était en tout cas destinée à la consommation de l’opinion publique interne. Car, le chef d’état français sait mieux que quiconque que l’Algérie, à travers son président Abdelmadjid Tebboune, a exigé une totale reconnaissance des crimes coloniaux et non pas une repentance. En effet, dans chacune de ses réponses à ce sujet, le président Tebboune affirme que l’Algérie exige la reconnaissance totale des crimes coloniaux, et que cette même formule dans la réponse est une forme de repentance qui ne dit pas son nom. Il a même fait savoir, texto, que le dossier de la mémoire ne tolère ni surenchère ni marchandage.
Et pourtant, son homologue français ne semble pas l’entendre de cette oreille. à moins qu’il vise une autre opinion que le peuple algérien. Ce qui semble l’option qui tient plus la route à entendre ses réponses à la question. « Je n’ai pas à demander pardon, ce n’est pas le sujet, le mot romprait tous les liens », a répondu Emmanuel Macron au journaliste-écrivain Kamel Daoud pour le compte de Le Point publié mercredi soir. Au-delà de contenir un courant politique qui commence à lui jouer de mauvais tours, bien plus, en employant la formule « repentance », qu’il refuse de valider dans ses « choix » de réponses au dossier sensible des crimes coloniaux comprenant toute la période de la colonisation (1830-1962), Emmanuel Macron tente de faire les yeux doux aux nouveaux nostalgiques de l’Algérie française.
La percée réalisée par ce courant hostile à l’Algérie durant les dernières législatives, comme la nomination toute récente, d’un député lepéniste à la vice-présidence du groupe d’amitié France-Algérie, a contraint comme facteur le chef de l’Elysée à céder à la pression. En tout cas, ce coup de bluff vise à satisfaire une lubie de l’extrême droite. Un courant qui a, par ailleurs, été réconforté récemment dans ses thèses néocolonialistes par l’ex-ambassadeur Xavier Driencourt. En revanche, la deuxième partie de la réponse à la même question semble s’adresser à l’Algérie. « Le pire serait de conclure: “On s’excuse et chacun reprend son chemin”», dit-il, comme pour faire montre de « bonne foi » dans la réalisation du travail de mémoire avec son homologue algérien. « Le travail de mémoire et d’histoire n’est pas un solde de tout compte», explique-t-il sa réponse. «C’est, bien au contraire, soutenir que dedans il y a de l’inqualifiable, de l’incompris, de l’indécidable peut-être, de l’impardonnable», détaille-t-il.
Pour le reste, le journaliste qui a interviewé Emmanuel Macron est le même qui s’était entretenu avec Abdelmadjid Tebboune en juin 2021. Entendre, Kamel Daoud, qui avait recueilli du Locataire d’El-Mouradia les propos « reconnaissance » et non pas « la repentance », s’est trahi en acceptant une question orientée de la part du chef de l’Elysée.
Farid Guellil

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