Malgré l’absence d’une forte demande sur le lait en sachet durant cette période de confinement, notamment après la fermeture des cafétérias, restaurants et autres commerces, des wilayas, à l’instar de Relizane et Tiaret, à l’Ouest du pays, souffrent d’une pénurie de ce produit vital.
Alors qu’on la croit être un mauvais souvenir, voilà que la pénurie de lait réapparaît, même à une échelle réduite. Cette carence a refait surface dans les wilayas de Relizane et Tiaret, en pleine crise sanitaire et en plein mois de Ramadhan. Malgré toutes les mesures prises par le ministre du Commerce, Kamel Rezig, pour assurer la disponibilité de ce produit de base dans tout le territoire national, en déclarant, au mois de janvier dernier la guerre contre la mafia de cette filière, le lait en sachet pasteurisé est presque introuvable depuis quelques semaines dans les magasins. Ce qui entraîne un grand désarroi chez les consommateurs qui peinent à s’en approvisionner.
Selon Hacène Menouar, président de l’Association El Aman de protection du consommateur, cette perturbation est causée par l’absence de régulation pour ce produit. Contacté, hier, par nos soins, Menouar a révélé que « ce produit subventionné n’a pas beaucoup de bénéfice ni pour les commerçants, ni pour les distributeurs. Ce qui fait qu’ils ne lui donnent pas beaucoup d’importance par rapport à leurs gains». Critiquant dans ce cadre la politique autour de ce droit de consommation, Menouar précise que « la situation actuelle a démontré que les discours politiques ne sont pas suffisants pour régler les problèmes qui se posent. » Pour résoudre le problème, il suggère la révision de la politique de subvention, mais il n’écarte pas, toutefois, la possibilité de l’élargissement de cette perturbation à d’autres wilayas.
15% des distributeurs à l’arrêt
De son côté Amine Belour, représentant du Syndicat des distributeurs de lait, a affirmé que 15 % des opérateurs ont cessé de travailler après que le ministère du Commerce eut refusé d’augmenter la marge bénéficiaire sur le lait. Un état de fait qui a « fortement contribué » à l’existence de cette crise du lait, selon lui. Indiquant, dans le même sillage, que la plupart des opérateurs préfèrent la distribution du lait de vache « qui est vendu à un prix libre », au lieu de distribuer le lait pasteurisé subventionné dont la marge de gain ne dépasse pas les 18 centimes. Aussi, Belour a rappelé les instructions du ministre du Commerce concernant la limitation de l’importation de la poudre de lait qui a influé sur la production et la disponibilité de cette matière. Il convient de rappeler que l’État comptait augmenter les quantités de poudre de lait destinées à l’ONIL pour faire face au déficit dans l’approvisionnement du marché. Sur ce, Rezig a indiqué que la pénurie du lait en sachet subventionné n’est aucunement liée aux quotas de la poudre de lait. En ce sens, il affirme qu’une telle mesure n’était pas envisagée pour le moment car les quantités étaient suffisantes et que le problème résidait dans les pratiques de « la mafia qui s’est incrustée dans le marché de la production et de la distribution de lait ».
Sarah Oubraham