Attendue depuis plus d’une année, la réouverture des frontières aériennes fixée à partir du premier juin prochain n’a pas eu l’effet escompté chez la communauté algérienne établie à l’étranger.
Les conditions d’entrée exigées par les autorités afin de palier à une hausse des cas de contamination au Covid-19 et ses variants ont provoqué la colère des ressortissants qui prévoient d’organiser un grand rassemblement, aujourd’hui, devant l’ambassade d’Algérie à Paris et tous les consulats.
C’est à travers les réseaux sociaux que les appels aux rassemblements ont été lancés par les internautes qui en plus de désapprouver le protocole sanitaire exigé par les autorités qu’ils qualifient d’«exagéré», revendiquent également à Air Algérie le remboursement des billets d’avion qui n’ont pas été utilisés, comme ça été le cas avec toutes les compagnies. Ils réclament, notamment, la pratique de tarifs raisonnables, soit pas plus de 630 Euros en période de haute saison et ouvrir le marché à la concurrence, ainsi que l’annulation du confinement de cinq jours pour les tests PCR négatifs.
Les professionnels de la santé défendent les mesures du gouvernement
Les mesures prises par l’Algérie pour l’ouverture de ses frontières ne sont pas les plus draconiennes comparées à celles en vigueur dans d’autres pays, avait soutenu, jeudi, le président de la cellule opérationnelle chargée d’investigation et de suivi des enquêtes épidémiologiques au niveau du ministère de la Santé, le Professeur Mohamed Belhocine. Intervenant sur les ondes de la radio nationale, il a rappelé que « sur les 221 territoires dans le monde, seulement 6 ont ouvert complètement leurs frontières, 110 sont fermés et 106 ouverts partiellement avec des restrictions ». Belhocine n’a pas manqué de souligner que « nous ne sommes pas dans une situation normale, et qu’à situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles » en guise de réplique aux critiques exprimées sur les conditions de cette réouverture partielle des frontières devant les ressortissants algériens. Il a insisté que « si ces dispositions sont prises, c’est pour éviter l’importation de variants de la covid-19 ». De son côté, Mohamed Yousfi, chef de service infectiologie à l’hôpital de Boufarik, a estimé que les mesures de prévention mises en place dans le cadre de la réouverture des frontières sont « justifiées ». Il a expliqué que si de telles restrictions ont été mises en place, c’est pour éviter le risque de propagation et de pénétration en Algérie des nouveaux variants qui circulent le plus en Europe. Au sujet de l’isolement des personnes présentant un test PCR négatif, il a expliqué que ces mêmes personnes peuvent s’avérer positives au virus en l’espace de quelques jours. Selon lui, ce sont les faux positifs qui sont en phase d’incubation et qui peuvent développer des signes deux à trois jours après le test.
Ania Nait Chalal