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La lutte contre le coronavirus a permis de débusquer les spéculateurs : Coup de grâce pour le commerce informel

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La lutte contre la propagation du coronavirus en algérie a charrié avec elle la lutte contre un des phénomènes les plus ancrés, et qui empoisonne la pratique commerciale en Algérie : l’informel.
Cette semaine a été marquée par un nombre d’opérations des forces de sécurité, notamment la Gendarmerie nationale, contre les marchands informels et spéculateurs. Intouchables auparavant, les barons de l’informel et de la spéculation qui soufflaient le froid et le beau temps dans les marchés du gros et même de détail, se font tomber en grand nombre. Les forces de sécurité donnent un véritable assaut dans les quartiers réputés fief du commerce informel. C’est une lutte menée sans grand bruits, mais qui a donné des résultats déjà papables sur le terrain. Ces différentes opérations ont abouti, d’après les bilans fournis par les services de sécurité, à plusieurs milliers de tonnes de différents produits alimentaires destinés à la spéculation par des commerçants et grossistes indélicats. À Constantine, Sétif, Bourdj Bou-Arrerridj ou encore à Alger, les découvertes des services de la Gendarmerie nationale, au cours de leurs descentes renseignent sur la grande ampleur du phénomène. Des hangars et des garages entiers, dépourvus de toute norme d’hygiène ou de stockage, sont bourrés en produits alimentaires destinés à la spéculation. Dans la journée d’hier seulement, quelque 200 quintaux de produits alimentaires (semoule, farine et couscous), destinés à la spéculation, ont été saisis mardi dans un hangar à Laghouat par les éléments de la sûreté de wilaya, annonce-t-on. L’opération a donné lieu à l’arrestation de deux individus âgés de 30 et 65 ans, qui seront, une fois le dossier de procédures pénales finalisé, présentés devant le Procureur de la République du tribunal de Laghouat pour « spéculation et pratiques commerciales frauduleuses », a précisé le chargé de la communication de la sûreté de wilaya par intérim, Mohamed Ben Nissane, repris par l’APS. Durant la même journée, les éléments de la Gendarmerie de Aïn-Boucif et Guelb-el-Kebir, dans la wilaya de Médéa, ont procédé à la saisie d’appareils d’aspersion et de produits d’hygiène, pour défaut de facturation, et l’orientation de la marchandise saisie vers des structures utilisatrices de ce type de produits. Des lots de savon liquide, gel hydro-alcoolique et de savon antibactérien, acquis sans facture et destinés à alimenter le circuit spéculatif, ont été saisis, dimanche soir, lors d’un contrôle routier, sur un axe de la route nationale N° 18, desservant la commune de Guelb-el-Kebir, à l’Est de Médéa. Ces lots de produits d’hygiène ont été remis, après constat de l’infraction, aux services de santé de l’hôpital de Beni-Slimane. La Gendarmerie annonce encore que pas moins de 76 appareils d’aspersion, de différentes capacités, qui devaient également faire l’objet de spéculation, ont été saisie, lors d’un contrôle similaire, effectué par les éléments de la Gendarmerie d’Ouled-Maâref (daira de Aïn-Boucif), Sud de Médéa. Plusieurs autres annonces du genre ont été faites cette semaine, à travers un nombre de wilayas à travers le pays. Alors que le monde entier appréhendait la propagation du virus comme une véritable menace sur l’humanité, les spéculateurs, eux, le voient comme une opportunité de se faire de l’argent, sur le dos du citoyen, déjà éprouvé par la crise. Les spéculateurs et marchands informels n’ont pas du tout perdu de temps pour profiter de la situation d’alerte causée par le coronavirus pour flamber les prix, notamment ceux des fruits et légumes.
Les assurances des autorités sur la disponibilité pour produits de large consommation n’ont pas dissuadé les spéculateurs pour profiter de la situation de crise. Un pic des prix a été atteint au début de cette semaine. La pomme de terre, produit très prisé par les algériens, a été vendu à 160 DA chez certains marchants sans scrupules. Les autorités n’ont pas tardé à réagir, en prenant des mesures pour faire tomber les prix, notamment en déstockant de grandes quantités de produits concernées par ces augmentations sauvages. La situation est revenue à la normale pour les fruits et légumes, mais ce n’est pas encore le cas pour les autres produits de consommation.
Arezki Ibersiene

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