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« La double inconstance » de Marivaux présentée à Alger : quand le sentiment se mêle à la politique

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La pièce de théâtre « La double inconstance », une comédie en trois actes de Marivaux, qui mêle le sentiment à la politique et explore les pulsions internes de l’individu, a été présentée, jeudi soir à Alger, devant un public nombreux et recueilli.

Loin des grands rendez-vous culturels, cette soirée, pourtant ordinaire dans la programmation de la salle El Mouggar, aura drainé un public nombreux, venu assister à un spectacle de référence, écrit en 1723 par l’écrivain-dramaturge français, Pierre Carlet De Chamblain De Marivaux (1688-1763). Brillamment mis en scène par René Loyon, ce chef d’œuvre de « cynisme tranquille et de cruauté souriante » a été servi par sept comédiens dont trois femmes- qui ont porté le texte dans toute sa densité, ce qui, indéniablement, a donné au spectacle une dimension universelle. « Nous avons joué dans un niveau de langue très recherché (à), pour comprendre le propos de mon personnage (Arlequin), j’ai dû, à titre personnel, traduire ma partie du texte vers un français plus accessible », a expliqué Hugo Seksig. La trame, aux desseins d’un « drame cornélien » (être entre la passion et le devoir), présente l’histoire d’une liaison amoureuse intense entre Arlequin et Sylvia, campé par Natacha Steck, élue par le Prince, rendu par Augustin Passard, qui veut l’épouser pour son « innocence et son charme naturel ». La loi, interdisant la violence, le Prince va alors tenter de séduire et duper la fille, usant de toute son influence sur ses sujets Flaminia notamment, joué par Marie Delmarès qui vont s’investir dans des stratagèmes pour disqualifier Arlequin. Le public, tenu en haleine pendant deux heures, a beaucoup apprécié les dialogues des comédiens, se donnant la réplique dans une diction empreinte de clarté et des échanges rythmés qui ont renseigné sur la nature humaine et ses différents sentiments.
Quelques scènes qui ont permis à des couples de comédiens de manifester physiquement l’intensité d’un moment d’amour, ont été bien accueillies par l’assistance car dans le contexte de la trame et rendues crédibles par la force du texte et la cohérence des évènements. Sur une scène presque nue qui présentait pour seul décor deux longs bancs rouges et quelques coussins faisant office de divan, le choix du metteur en scène de donner la priorité au texte et au jeu des comédiens était perceptible. L’éclairage, judicieusement conçu a aidé à la création d’atmosphères adéquates aux différentes scènes du spectacle, annonçant par moments des changements de situations. L’ensemble des comédiens, parmi lesquels également Jacques Brücher (Trivelin), François Cognard (un seigneur) et Cléo Sénia (Lisette), a été longuement applaudi par un public qui a « apprécié le spectacle dans son contenu et sa forme », savourant chacun de ses moments dans la délectation. Montée en mars 2015, la pièce de théâtre « La double inconstance » a plusieurs fois été jouée en France.
En tournée en Algérie pour cinq spectacles, elle a déjà été présentée dans les villes de Tlemcen et Oran en attendant de conclure la semaine à venir, à Constantine et Annaba. Le Spectacle « La double inconstance » de Marivaux a été programmée par l’Institut français d’Alger (Ifa), en collaboration avec l’Office national de la Culture et de l’Information (Onci).

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