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JOURNÉE DE L’AFRIQUE : Sous le signe de l’art et de la culture

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« Arts, culture et patrimoine: leviers pour construire l’Afrique que nous voulons » est le thème choisi, cette année, pour commémorer La Journée de l’Afrique qui correspond à la création de l’Organisation de l’unité africaine (OUA), le 25 mai 1963 à Addis Abeba, en Ethiopie, ancêtre de l’Union africaine (UA).

Cette journée est l’occasion pour chaque pays du continent d’organiser des événements ayant pour finalité de favoriser le rapprochement entre les peuples africains. Une tradition fortement enracinée et qui met en relief le combat de tout le continent africain pour la libération, le développement et le progrès économique
L’Afrique est considérée à juste titre comme le berceau de l’humanité, à l’origine d’un grand nombre de peuples, de langues, de religions et de traditions, ce qui ne peut occulter les tristes records détenus par le continent. Le PIB par habitant est le plus bas du monde et l’évolution actuelle ne semble pas aller dans le bon sens malgré les extraordinaires ressources naturelles dont regorge l’Afrique. L’endettement des pays reste très lourd faute d’un développement économique harmonieux. La pénurie d’eau potable demeure un sujet de préoccupation et ses conséquences sur la santé des populations sont importantes. Le SIDA, quant à lui, fait de réels ravages et le continent africain présente le plus fort taux de séropositivité au monde.
En raison de la pandémie de la Covid-19 et des restrictions sur la tenue d’événements de l’UA en présentiel, la célébration de la Journée de l’Afrique et le lancement continental de l’entrée en vigueur de la Charte pour la renaissance culturelle africaine se tiendront en visioconférence.
A l’occasion de cette journée, le Secrétaire général de l’ONU a délivré un message dans lequel il réaffirme son « entière solidarité avec les populations et les gouvernements d’Afrique dans la lutte contre la Covid-19 », tout en appelant au « respect des pratiques démocratiques » alors que plusieurs élections risquent d’être reportées en raison de la pandémie.
« En cette Journée de l’Afrique, l’accent est mis sur les arts, la culture et le patrimoine, comme leviers pour construire l’Afrique que nous voulons. Le patrimoine culturel et naturel riche et diversifié de l’Afrique est important pour le développement durable, la réduction de la pauvreté et le maintien et la consolidation de la paix.
Il peut servir de fondement solide pour progresser sur le plan économique de manière inclusive, alors que le continent s’efforce de s’attaquer aux problèmes que fait peser la pandémie de Covid-19 », a-t-il dit.
Selon lui, la Covid-19 a « déclenché une récession mondiale et a dévoilé des vulnérabilités et des inégalités profondément ancrées. Elle a mis en péril des gains durement acquis en matière de développement en Afrique et ailleurs ».
Elle a également « accentué les facteurs de conflit : elle a augmenté les inégalités et révélé la fragilité de la gouvernance dans de nombreux pays, notamment sur le plan de la prestation de services de base tels que les soins de santé, l’éducation, l’électricité, l’eau et l’assainissement. L’impact de la pandémie a également été exacerbé par la crise climatique, qui touche les pays en développement de façon disproportionnée ». Pour enrayer la pandémie, accompagner la reprise économique et atteindre les objectifs de développement durable, « il nous faut garantir un accès équitable et universel aux vaccins contre la Covid-19. Il existe actuellement un profond déséquilibre dans la distribution des vaccins entre les pays. D’après les derniers chiffres, les pays d’Afrique n’ont reçu à ce jour que 2 % des vaccins ».
« En cette Journée de l’Afrique, je renouvelle mon appel aux nations développées pour qu’elles soient solidaires de l’Afrique », a-t-il souligné.
Pour sa part, le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a mis en avant, mardi, la culture et la pensée africaines comme patrimoine indispensable dans la recherche de « l’édification d’un consensus africain solide ».

Redonner à la culture africaine la place qu’elle mérite
Dans une déclaration publiée sur le site de l’UA à l’occasion de la journée africaine, M. Faki, a expliqué que  » l’Afrique a longtemps occulté le rôle de la culture dans la promotion et la formation des Nations ». Le président de la Commission entend, au cours de son mandat, « corriger cette tendance » et compte s’intéresser, plus qu’il ne l’a fait par le passé, à la culture et à la pensée africaines. « J’ai indiqué que je ferai appel aux universitaires et aux sociologues de tous les espaces culturels pour apporter leur contribution à l’édification d’un consensus africain solide et réalisable », a-t-il fait savoir.
En effet, a écrit le président, « l’Union africaine a prescrit aux Etats africains de chercher dans leurs repères culturels et leurs valeurs ancestrales le soubassement de leur essor, tout en s’inscrivant dans l’évolution du monde. Longtemps anesthésié par les effets de la colonisation, l’Africain doit puiser au plus profond de son patrimoine culturel et artistique les clés de son épanouissement ». En effet, « c’est ce message que voudrait véhiculer l’UA à travers le thème de l’année 2021 consacré aux Arts, culture et patrimoine comme leviers pour construire l’Afrique que nous voulons », a expliqué le chef de la commission. Il a noté que le thème de cette année a été symboliquement combiné avec la Journée de l’Afrique pour procéder au lancement de l’entrée en vigueur de la Charte de la renaissance culturelle africaine adoptée depuis 2006 à Khartoum au Soudan. L’un des objectifs de cette Charte est de renforcer le rôle de la culture dans la promotion de la paix et de la bonne gouvernance. L’Union africaine est consciente du rôle que les arts, les expressions audiovisuelles et cinématographiques ainsi que d’autres industries créatives jouent dans le processus d’intégration africaine en tant que facteur de paix, de compréhension et de prévention des conflits ainsi que de croissance socio-économique.
L’Union africaine estime que l’unité de l’Afrique se fonde d’abord et avant tout sur son histoire. L’histoire de l’Afrique, qui fait partie de notre identité culturelle, est un impératif pour le développement du Continent, a ajouté M. Faki. Il a considéré l’histoire comme « un vecteur de formation de la personnalité africaine et d’affirmation des peuples africains dans le monde. L’Afrique ne peut s’imposer dans le multilatéralisme et les partenariats avec le reste du monde que par l’affirmation, sans complexe, ni ombrage de son être, de sa personnalité et de son identité sur une base de totale égalité avec les autres ».

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