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Jet d’eau de la palcette de Béchar : des camions-citernes pour leurrer l’opinion

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Depuis quelques jours, un camion-citerne vient régulièrement remplir d’eau le bassin du jet d’eau de la place de la République située en plein centre-ville de Béchar. Le remplissage de ce bassin ne se faisait pas avant le dernier mouvement des walis. Intrigués par ce fait, les gens de Béchar se posent moult questions sur ce sujet.
Certains vont jusqu’à dire que certaines parties veulent faire accroire au nouveau wali que le jet d’eau n’est tombé en panne que ces derniers temps, alors qu’en fait il est tombé en panne 3 mois après la date de la réception des aménagements effectués au niveau de la place de la République en 2013. À cette date, nous avons écrit sur ces mêmes colonnes que les travaux d’aménagement confiés en février 2012 à deux entreprises pour une enveloppe financière de 4 milliards de cts n’ont pas réussi à redonner à la place de la République sa vocation première. Les travaux de rénovation des jets et des lumières du jet d’eau l’ont complètement défiguré. Pis, le jet d’eau est tombé en pane 3 mois après sa remise en service. Son bassin est plein d’eau verdâtre et d’ordures. Aucun responsable n’a pris la peine de se pencher sur ce cas, et obliger l’entreprise qui l’a rénové à respecter les clauses de la garantie décennale. À l’origine, l’actuelle ville de Béchar s’appelait Tagda. L’occupation coloniale du lieu se fit en 1903 et le nom de la Redoute Colomb-Béchar construite pour abriter les troupes en 1910 s’étendit à la ville naissante, où s’installa une forte immigration d’Européens d’une part et de juifs venus du Rissani au Tafilelt marocain d’autre part. Certains écrits de l’époque estiment la population de Colomb-Béchar à 20 000 âmes. Entre le k’sar, le mélah juif et la Grand rue, un grand espace fut érigé en place donnant lieu de marché. Les caravanes chargées de marchandises et de bois faisaient halte en ce lieu, ce qui lui donna le nom de «Place-des-Chameaux», nom qu’elle mit du temps pour s’en défaire. Le lieu fut entouré d’arcades ombragées et tout le monde s’y rencontrait. Un ancien directeur d’école à Béchar-Djédid, en l’occurrence Raymond Chauvet, rapporte dans son écrit sur la ville qu’en 1914 l’archiduc Ferdinand en visite à Colomb-Béchar a admiré l’immense place appelée «Place-des-Chameaux». Les vieux se rappellent avec nostalgie de ce grand marché à ciel ouvert où le négoce était florissant. Au cours de l’après-midi, les commerçants couvraient tout simplement leur marchandise d’une toile de jute imbibée d’eau et la retrouvait le soir telle qu’ils l’avaient laissée. Le vol était méconnu, selon eux, à cette époque. La place-des-Chameaux, qu’on appelait avant, selon certains, place de Tanezrouft, fut baptisée plus tard place Luteaud, mais l’appellation, Place-des-Chameaux, persista. Était-ce une résistance au nom colonial ? Toujours «est-il qu’à partir de 1920 un édifice non moins important s’érigea au coin de ladite place. C’est le siège de la SATT, autrement dit Société africaine des transports tropicaux et tout près de là, le Bordj Citroën édifié à l’occasion de la traversée du Sahara par les autochenilles. Une fois sa mission terminée, le Bordj Citroën cédera la place au siège du territoire français qui donna par extension son nom au quartier limitrophe qu’on continue d’appeler aujourd’hui Territoire. Des baraquements furent installés sur cette place qui prit plus l’allure d’un marché que d’une place. Un violent incendie qui eut lieu dans cet endroit lui fit reprendre sa vocation première. À partir de 1950, la place abrita plusieurs manifestations commerciales qu’on appelait à l’époque «Souk-aâm». Le célèbre Cirque Amar y dressa aussi ses chapiteaux à plusieurs occasions. À partir de juillet 1962, la place du Tanezrouft, des Chameaux puis Luteaud, abandonna toutes ces appellations pour devenir Place de la République. Au milieu des années 70, l’endroit devient un espace vert agréablement aménagé et ornementé en son milieu par un jet d’eau lumineux ce qui fit la fierté des Bécharis. C’était tellement beau que l’image fut utilisée, on s’en souvient, par la Télévision algérienne comme mire avant le début des programmes. Puis certains «irresponsables» défigurèrent le lieu en y projetant leurs idées de génie. Certains l’ont entouré de barreaudages métalliques, d’autres y plantèrent pêle-mêle des arbres comme dans un jardin sauvage, d’autres autorisèrent la construction de baraquements servant de cafés, etc. Et le lieu qui servait de détente devint un lieu de jeux de cartes et de jeux de dames pour les retraités et de lieu de beuveries pour les alcoolisés qui ne s’en cachent pas en plein jour. La place de la République, «véritable vitrine de la ville» constitue la seconde priorité après l’oued Béchar, c’est pourquoi des actions concrètes doivent être prises dans ce sens. En février 2012, les travaux de réhabilitation de la place ont donné un grand espoir à la population avide de retrouver son espace de convivialité. Les Bécharis ont vite désenchanté en constatant les résultats. Aussi, ils se posent moult questions sur le retard flagrant que mettent les autorités pour obliger l’entreprise à respecter les clauses de la garantie décennale concernant l’échec de la rénovation du jet d’eau.
Messaoud Ahmed

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