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Interdictions à l’importation : L’ANCA appelle à la révision de la liste des produits concernés

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La liste des produits interdits à l’importation continue de « déranger » les importateurs qui appellent à sa révision. Selon eux, la liste des produits interdits à l’importation a montré ses limites et n’a pas réussi à faire baisser la facture des importations.

Le président de l’Association des commerçants et artisans algériens (ANCA), Hadj Tahar Boulenouar a appelé, hier, le gouvernement à réviser la liste des produits interdits à l’importation durant l’exercice de 2019. Et pour cause, les restrictions en vigueur depuis le début de l’année n’ont pas permis de baisser la facture globale des importations qui se chiffre à plus de 45 milliards de dollars en 2018, alors que le produit local n’est pas en mesure de substituer le produit importé. « Durant l’exercice de 2019, nous appelons le gouvernement à réviser la liste des produits concernés par les restrictions », a déclaré Boulenouar, lors d’une conférence de presse dédiée à décortiquer la situation du marché. Pour lui : « Certes les restrictions ont été mises en place afin de valoriser la production locale, mais de nombreux points négatifs sont à relever ». Afin d’argumenter son approche, le président de l’ANCA a considéré qu’en « diminuant le nombre des opérateurs économiques activant dans l’importation, les décideurs ont de nouveau créé le monopole, ce qui a provoqué des hausses vertigineuses des prix ». Sur sa lancée, l’intervenant a préconisé qu’il est plus utile de « surtaxer les produits », et non d’interdire leur importation. « Au lieu d’interdire purement et simplement les importations de certains produits, il serait plus judicieux d’augmenter les taxes », a-t-il dit à cet effet. Plus loin, le conférencier a affirmé que « le produit local n’a pas substitué au produit importé », tandis que le consommateur se plaint constamment de la hausse des prix de produits pourtant fabriqués en Algérie. D’ailleurs, dans la mesure où la liste reste inchangée, le président de l’ANCA prévoit une hausse plus importante des prix. « Les producteurs avaient une chance en or pour accroitre et améliorer leurs production, mais contrairement aux attentes ces derniers ont préféré tirer profit en augmentant les prix », a accusé Boulenouar.
Dans le même sillage, le conférencier a rappelé que la facture des importations n’a pas baissé et s’est stabilisée autour de 45 milliards de dollars en 2018, dont 9 milliards de dollars pour les produits alimentaires et 7 MDS pour les services.
De surcroît, selon ses dires « la facture d’importation a augmenté en valeur et en quantités, ce qui prouve l’échec de cette politique ».
Afin d’y remédier aux carences de cette politique, Boulenouar s’est félicité de l’annonce faite par le gouvernement concernant le lancement de réalisation de 41 zones industrielles à travers le pays. Malgré cela, il a jugé utile de faciliter l’accès au foncier industriel pour les producteurs de manière à arriver à la relance économique tant promise par le gouvernement. « Nous appelons à adhérer les professionnels dans la délivrance de ce foncier », a-t-il encore précisé. Ceci permettra, selon lui, de diversifier l’économie. Toujours au volet des solutions, il a appelé à soutenir les investisseurs et à lutter contre la bureaucratie, tout en œuvrant à construire des villes commerciales. Egalement, il a appelé à associer les importateurs dans la relance économique.
Malgré son appel de revoir la liste des produits interdits à l’importation, le conférencier a précisé que «les changements successifs dans la politique du commerce extérieur ont créé un climat de méfiance quant au marché algérien».
«L’investisseur ne fait pas confiance au marché algérien, dont les lois sont constamment en changement», a-t-il argué.
Lamia Boufassa

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