Le président de l’Association de protection et de l’orientation des consommateurs, Mustapha Zebdi, a remis en cause le rôle que devaient remplir les marchés de solidarité durant ce mois de Ramadhan marqué par une mercuriale en folie. Devant répondre aux besoins des consommateurs notamment à moyennes et petites bourses durant ce mois de carême en proposant des produits à des prix abordables, les marchés de solidarité que l’on appelle « Aswak Errahma » sont, force est de le constater, en deçà des attentes et des aspirations. Selon le président de l’Apoce, les autorités locales n’ont pas respecté le programme de ces marchés et le nombre ainsi que l’espace ou ils devraient être installés. D’après la même source, certains services de wilayas n’ont pas présenté aux associations de protections de consommateurs et aux responsables locaux, les listes de ces marchés qui sont restés inconnus et pas équipés avant le délai fixé. Pour Zebdi, le lancement retardé de ces espaces a fait que les consommateurs ne bénéficient pas de la baisse des prix qu’ils devaient proposer, car ces derniers ont du s’approvisionner à la veille du mois de Ramadhan. « Malheureusement, les consommateurs ont été pris dans le piège des spéculateurs », at-il regretté. Il est à noter, en effet, que la préparation cette année à la mise en place de ces marchés de solidarité a sérieusement fait défaut. Alors que des accords conclus entre le ministère du Commerce et les différentes associations de consommateurs et de commerçants avaient fait état de l’installation de 800 marchés de ce type à l’échelle nationale, sur le terrain en tout cas, cela n’a pas été fait. À Alger, à titre d’exemple, l’opération a connu un grand échec car au moment où l’on devait mettre sur pied au moins 10 marchés de solidarité, il est constaté que ces derniers n’existent pas dans la plupart des communes, voire très timides au niveau de toute la capitale. Au moment ou une grande partie de citoyens fait face depuis des semaines à une flambée vertigineuse des produits de large consommation, et notamment à une pénurie ayant touché plusieurs produits de base, ces marchés qui devaient être une alternative aux moyennes bourses n’ont pas rempli le rôle escompté. Si certains de ces espaces n’ont pas ouvert à temps, d’autres n’ont pas été sollicités par les citoyens car ces derniers ignorent leur emplacement à défaut de communication. À Bab El Oued, dans la place El Kettani, bien que les tentes soient disposées, le marché est resté jusqu’au jour d’aujourd’hui fermé, et n’a toujours pas ouvert, et c’est le cas également dans la nouvelle ville de sidi Abdellah, ou les habitants ont besoin de nouveaux points de vente afin d’éviter les longs déplacements. Pour ce qui est, toutefois, du marché de solidarité disposé à la SAFEX d’Alger, celui-ci n’a malheureusement pas connu l’afflux attendu de citoyens malgré les prix abordables des produits qui y sont proposés. Les vendeurs qui y sont installés font état d’une déficience de communication et de publicité pouvant attirer plus de clients.
Ania Nait Chalal
